Dans les quartiers chauds
de Harlem, Priest est connu pour être l'un des plus célèbres
vendeurs de cocaïne. Son ami Eddie et lui ont mis la coquette somme
de trois-cent mille dollars de côté. Priest veut se ranger, et pour
cela, il propose à Eddie d'investir leur argent dans l'achat de
trente kilos de cocaïne pure afin d'empocher un million d'euros et
d'aller se faire dorer la pilule au soleil. Mais trouver autant de
drogue n'est pas évident. Lui qui croyait compter sur l'aide de
Scatter, l'un de ses plus vieux complices, Priest doit faire affaire
avec un autre s'il veut pouvoir quitter un jour le milieu.
Mais le projet de Priest
et d'Eddie tomber dans l'oreille d'un flic véreux, les deux hommes
n'ont pas d'autre choix que de faire affaire avec lui sous peine
d'avoir de très gros soucis. Malgré les menaces, et parce qu'il a
fait la promesse à sa compagne Georgia de changer de vie, Priest
décide malgré tout de tenir tête à son nouveau fournisseur. Il se
rend chez Eddie, lequel lui reverse sa part du butin et retrouve
Georgia à laquelle il confie tout son argent. Bien lui en a pris car
entre-temps, Eddie a balancé son ami aux poulets qui coincent Priest
dans une ruelle et le menacent de mort. Mais c'était sans compter
sur l'intelligence de ce dernier qui compte bien ne pas se laisser
faire...
Voici en gros le résumé
de Super Fly, film de Blaxploitation qui dans la
grande tradition du genre fait de ses acteurs noirs ses principaux
interprètes. Si la plupart du temps il est conseillé à tout
cinéphile de regarder une œuvre cinématographique dans sa langue
d'origine, le film de Gordon Parks Junior mérite d'être vu doublé
en français. Il y gagne en effet en intérêt, le jeu des acteurs
demeurant plutôt approximatif. Les amateurs de soul et de funk
auront la larme à l’œil en découvrant une excellente bande
originale composée par Curtis Mayfield qui orne de surcroît de sa
présence une scène située dans un bar.
L'un des aspects les plus
intéressant de l’œuvre de Gordon Parks Junior est la description
d'une certaine Amérique. Celle des laissés pour compte, des rues
jonchées de détritus, des camés par dizaines (on a même droit à
l'un de ces vieux diaporamas qui donnent l'impression que la ville
entière est sous l'emprise de la drogue tant les clients de Priest
qui s'agglutinent autour de lui sont nombreux). La violence est
latente et il ne faut certainement pas ici, compter sur l'aide de la
police dont certains des membres demeurent aussi peu recommandables
que les trafiquants de drogue. Évidemment, dans ce genre de projet
qu'est Super Fly, le méchant, c'est l'homme blanc.
Plus encore qu'ailleurs, le visage pâle est ici presque
exclusivement représenté par la gangrène qui pourri les autorités.
Elle et la jeune femme du début, dont les fesses glabres
intensifient encore s'il le fallait le contraste entre sa blancheur
et la couleur d'ébène de notre héros interprété par l'acteur
noir Ron O' Neal.
Super Fly n'est
clairement pas ce qui s'est de mieux en terme de film Blaxploitation,
mais il demeure de facture honnête. A voir, juste une fois, et
peut-être même plusieurs ne serait-ce que pour l'excellente
participation du musicien Curtis Mayfield...
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