Au nord de l’Écosse,
un foyer accueillant des adolescents est vidé de tous ses
pensionnaires ou presque. Six d'entre eux se réveillent un matin
pour constater qu'ils sont seuls. Bastian, Pearl, Liam, Shawn, Thomas
et May qui vient de fêter son dix-huitième anniversaire, et qui
s'apprête donc à quitter l'établissement. Les surveillants ainsi
que la directrice semblent avoir quitté précipitamment les lieux.
Après avoir vidé une bouteille d'alcool et avoir fumé un joint
d'herbe, ils vont tous les six passer les murs de l'enceinte et
découvrir qu'ils sont seuls. La ville est déserte, et Pearl et ses
compagnons vont en profiter pour faire des réserves d'alcool et de
nourriture dans le supermarché du coin.
Contrairement à leurs
premières impressions, ils vont très vite se rendre compte qu'ils
ne sont pas tout à fait seuls. En effet, un virus semble s'être
attaquée aux adultes qui réagissent de manière agressive envers
les quelques survivants et notamment Bastian, Pearl et les autres.
Alors que Thomas va mourir des blessures que lui a infligé un
inconnu, May va être gravement blessée. Ses jours étant compté,
le reste du groupe fuit à bord d'un véhicule et part se réfugier
dans une maison à l'écart de la ville...
Un an après son projet
en deux parties Goal of the Dead, le cinéaste français
Thierry Poiraud revient avec l'idée d'un monde infesté d'individus
contaminés par un mal étrange et les rendant particulièrement
agressifs. Cette fois-ci, le cinéaste s'emploie à ce que son œuvre
ait une approche beaucoup plus subtile d'un monde post-apcalyptique
essentiellement vécu à travers le regard d'adolescents aux portes
de l'âge adulte et contraints de s'en sortir par eux-mêmes. Genre
très à la mode actuellement, Don't Grow Up offre une
vision bien différente de ce que le cinéma américain a pris
l'habitude de nous imposer avec les nombreuses adaptations d’œuvres
littéraires consacrant le monde des adolescents comme seule
alternative à la survie de l'espèce humaine.
Film franco-espagnol,
l’œuvre de Thierry Poiraud est aussi beaucoup moins spectaculaire
lorsqu'il s'agit de décrire un monde dévasté par un virus, les
cités ayant pour l'instant conservé toute leur intégrité
architecturale. Ce qui peut s'expliquer par le fait que le mal
se soit déclaré la nuit précédent le réveil des six adolescents.
Don't Grow Up divise, c'est un fait. Et s'il se termine
sur des questions qui resteront malheureusement sans réponses, il
faut avouer que cette tranche de vie possède un pouvoir
d'attraction assez étonnant vu le contexte minimaliste dans lequel
la scénariste Marie Garel-Weiss a voulu plonger ses héros.
Nous sommes davantage
devant une œuvre contemplative et face à des personnages à la
recherche de réponses qu'il ne parviendront malheureusement pas à
obtenir. S'ouvrant et s'achevant sur de fausses images d'archives
constituées de documents relatifs à chacun des six principaux
interprètes, Don't Grow Up ménage une ambiance plutôt
convaincante magnifiée par la superbe partition musicale de Jesus
Diaz et Fletcher Ventura. Cependant, le film n'est pas exempt de
défauts. Les dialogues se révèlent parfois d'une surprenante
superficialité et le scénario est un peu... vide. Il ne se passe en
réalité pas grand chose de concret à part la fuite en avant de nos
héros. On appréciera tout de même l'esprit pessimiste de cette
œuvre qui ne ménage pas ses effets en sacrifiant certains d'entre
eux contre toute-attente. Au final, le film de Thierry Poiraud est en
demi-teinte. Une ambiance réussie, une belle esthétique, une interprétation convaincante,
de jeunes acteurs charismatiques, mais un récit un peu léger et qui
manque parfois de punch. A voir...
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