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jeudi 3 mars 2016

Fando y Lis de Alejandro Jodorowsky (1967)



Lis et Fando, deux âmes solitaires, partent ensemble à la conquête de Tar, ville mythique et seule cité ayant tenu face aux guerres. Légendaire havre de paix, elle attire ces deux jeunes êtres dont l'enfance a été émaillée de tragédies. Entre la mort des parents de Fando et le viol dont a été victime Lis,alors toute jeune enfant, le couple ainsi formé et éperdument amoureux avance dans des contrées où folie, corruption et immoralité se cachent dans les moindres recoins et arborent le visage d'hommes et de femmes que devra combattre Fando afin que Lis et lui puissent poursuivre leur voyage.

Ils croisent la route de trois étranges personnages, les trois hommes au parapluie Toso, Mitaro et Namur représentant respectivement la Sagesse, la Dualité et le Conflit. Fando combat, fuit, et traîne derrière lui celle qu'il aime, incapable de se mouvoir seule. Mais à force d'endurance, d'efforts surhumains, de rencontres malveillantes et de querelles incessantes entre les amoureux, le voyage de Fando et Lis vers Tar se fait de plus en plus long, éreintant, et surtout, incertain...

Premier long-métrage de Alejandro Jodorowsky, Fando Y Lis est l'adaptation au cinéma d'une pièce de théâtre surréaliste de son ami poète, romancier et cinéaste Fernando Arrabal, cofondateurs tous les deux ainsi qu'en compagnie de Roland Topor et Christian Zeimert du mouvement actionniste Panique dont le nom est directement inspiré du Dieu grec de la nature, Pan. Daté de 1967, Fando Y Lis possède déjà les allures des prochaines œuvres cultes du cinéaste chilien, El Topo et La Montagne Sacrée. Difformité, croyances, religion, corruption et violence sont au cœur d'une œuvre surréaliste complexe difficile à résumer en quelques mots ou même quelques phrases. Au delà même du récit, cette toute première éjaculation de Jodorowsky que le cinéaste lui-même avoue et affirme avoir provoqué la folie chez tous ceux qui ont pu le voir lors de sa toute première projection au festival d'Acapulco en 1968 est une œuvre parfois graphiquement très réussie.

A titre d'exemple, la scène durant laquelle le personnage de Fando, interprété par l'acteur Sergio Kleiner, est pourchassé par une horde de femmes apparemment asexuées est aussi grandiloquente et esthétiquement impressionnante que certains passages de son œuvre à venir, si ce n'est le noir et blanc qui nuit (heureusement de manière très minime) quelque peu cette première œuvre.

Film expérimental et surréaliste, Fando Y Lis fait partie de ces œuvres qu'il est presque impossible et inutile de résumer. Dès son premier film, Alejandro parvient à écrire une page de l'histoire du cinéma avec un long-métrage unique qui déterminera sans doute toute sa carrière de cinéaste à venir. 


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