Megan et Amy sont les
meilleures amies du monde. Vivant toutes les deux dans un quartier
chic de Los Angeles, tout pourtant les oppose. Megan est une jeune
adolescente extravertie, consommatrice d'alcool et de weed.
Pour entrer en possession de cette dernière, elle est prête à
tout, même jusqu'à tailler une pipe
au premier venu. Cette gamine de quatorze ans aux cent mecs a bien du
mal à faire accepter à son entourage masculin et féminin sa copine
Amy. Introvertie, timide, se considérant plutôt ingrate, elle se
confie à ses dizaines de peluches, s'invente un petit ami auprès de
l'une d'entre elles et ne sort que très rarement.
En
dehors des sorties cinéma que Megan et Amy font en commun, elles
communiquent à travers le net le soir venu. Le jour de son
anniversaire, Amy reçoit en cadeau une caméra offerte par ses
parents. Elle et Megan vont se confier à travers elle. Malgré la
popularité qui entoure Megan, la jeune adolescente éprouve le
malaise de vivre auprès d'une mère qui lui reproche
l'emprisonnement de son beau-père. Amy, elle, a malgré les
difficultés qu'elle éprouve à se faire des ami autre que Megan, la
chance de vivre auprès de parents aimants.
Un
jour, alors qu'elle en assez de fréquenter des losers,
Megan fait sur Internet la connaissance de Josh, un beau jeune homme,
fan de skate et de surf. Après avoir discuté plusieurs fois
ensemble, la jeune fille accepte enfin de rencontrer ce garçon qui
semble si différent des autres. Ils se donnent rendez-vous le
jour-même derrière un snack, mais dès lors, c'est le silence radio
de la part de Megan. Ni ses amis, ni même Amy n'entendent plus
parler d'elle. Et pour cause, Megan a disparu...
Megan is Missing
semble être l'un de ces innombrables found-footage qui pullulent
désormais et pourtant, Michael Goi, dont il s'agit du seul
long-métrage jusqu'à aujourd'hui, parvient à réaliser une œuvre
terrible, à la limite du soutenable, en tout cas, un projet
totalement abouti dans ses intentions. Outre le caractère
foncièrement réaliste de ce film apparemment inspiré de faits
réels, le cinéaste profite de son sujet pour dresser un portrait
navrant de la jeunesse américaine d'aujourd'hui. Alcool, sexe,
drogue, tout ça sur musique rock. Des soirées où dérive et perte
de sens commun font le bonheur d'une jeunesse dorée qui dénigre la
différence
représentée ici à travers le personnage d'Amy herman campé par la
jeune actrice Amber Perkins. Le rôle de Megan est quant à lui
interprété par Rachel Quinn. Ensemble, elles donnent tout son sens
à cette œuvre qui nous plonge, nous spectateurs, au cœur d'un
drame parfois insoutenable de réalisme.
Le but de Megan is Missing: faire prendre conscience aux adolescents ainsi qu'à leurs parents des dangers que représente parfois Internet...
Si
dans un premier temps Megan is Missing
agace par la forme qu'il emploie, le choix de filmer ses personnages
à travers l'écran d'une caméra numérique portative, d'un
téléphone ou d'un ordinateur se révèle en fait une option des
plus judicieuse. Le spectateur plonge littéralement dans le
quotidien de deux jeunes gamines dont l'une semble avoir la tête sur
les épaules et l'autre moins. Encore faut-il être capable de
prendre position pour l'une ou l'autre dans ses choix de vie pour
considérer laquelle apparaît comme superficielle et l'autre pas.
La
première partie du film nous éclaire sur le quotidien des deux
adolescentes, plongeant l'une d'elles dans une sordide soirée entre
jeunes où l'alcool et l'herbe sont les seuls divertissements
féminins. Les garçons, eux, en proie à des envies situées en
dessous de la ceinture veillent jursqu'à ce que l'une d'entre elles
ne soit plus en mesure de lui résister.
La
suite apparaît beaucoup plus intéressante et bien moins
caricaturale. C'est le moment où l'hameçonnage de Megan par son
cyber-prédateur commence. Quelques menus détails nous aiguillent
sur le mystère entourant celui que l'on nomme Josh. Puis c'est la
disparition. Michael Goi utilise toutes les ficelles du genre en
incluant même de faux reportages et une reconstitution consacrés à
la disparition de l'adolescente.
Sans
entrer dans les détails afin de n'en point trop dire sur la suite,
sachez que l'une des grandes forces de Megan is Missing
se trouve dans les vingt-deux dernières minutes du film. Si l'on se
doute approximativement de ce qui va nous être révélé, ces même
vingt-deux minutes en contiennent douze véritablement éprouvantes,
faisant de cette œuvre, un film cauchemardesque. Même si le récit
est différent, et pour que tout le monde comprenne à quel point la
fin est terrible, disons que l'on n'avait pas été aussi bouleversés
et n'avions pas ressenti un tel malaise depuis l'épouvantable
The Girl Next Door de
Gregory Wilson... Âmes sensibles s'abstenir...
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