Partis se venger de Zé
do Caixäo, les habitants retrouvent le fossoyeur dans une crypte et
dans un piteux état. Laissé pour mort, il revient à la vie, les
médecins lui confiant qu'il a de grandes chances de retrouver la vue
après avoir été agressé par ses anciennes victimes revenues
d'entre les morts. Le retour du croque-mort en ville n'est pas du
goût de tout le monde, d'autant plus qu'il a une revanche à
prendre. Toujours désireux de trouver celle qui donnera naissance à
un fils, il kidnappe plusieurs jeunes femmes qu'il séquestre dans
son château et leur fait subir différentes expériences afin de
tester leur courage. L'une d'elles attire son attention, et alors que
les autres sont purement et simplement sacrifiées avant d'être
jetées dans les marais alentours, il invite Maria à le retrouver
dans sa chambre.
Mais cette dernière
n'éprouvant pas le même plaisir que Zé à la cruauté, il choisit
de s'en débarrasser et la pauvre fille connaît le même sort que
les autres. C'est à ce moment là que la fille d'un colonel très
respecté en ville choisit de revenir de voyage. Tombant sous le
charme l'un de l'autre, les nouveaux amants partent ensemble pour la
demeure de Zé. Celui-ci est persuadé d'avoir trouvé en cette jeune
beauté dont la cruauté est aussi grande que la sienne, celle qui
portera son enfant. Mais le colonel et les villageois voyant les
choses sous un angle différent, ils se préparent à rendre visite
au Croque-mort afin de lui faire payer la mort des six jeunes
femmes...
Trois ans après A Minuit je Posséderai ton Âme, le
cinéaste brésilien José Mojica Marins revient avec un titre
toujours aussi évocateur, Cette nuit je
m'incarnerai dans ton cadavre.
Endossant une nouvelle fois le costume du terrible Zé do Caixäo,
il semble s'être donné des moyens plus importants que lors de son
premier long-métrage pourtant devenu culte. Plus sadique que jamais,
son personnage est à nouveau confronté au douloureux dilemme qui
l'oppose aux villageois. Niant l'existence de Dieu et du Diable, le
voici cette fois-ci directement confronté à l'Enfer dans lequel il
plonge littéralement lors d'un impressionnant cauchemar. A cette
occasion, José Mojica Marins passe du noir et blanc à la couleur
pour une scène stupéfiante lors de laquelle le personnage qu'il
interprète une fois de plus lui-même est plongé dans un abîme de
souffrance. L'enfer tel qu'on l'imagine avec ses suppôts de Satan à
l'épiderme rougeoyant, des fumerolles s'échappant du sol, ainsi que
les hurlements de damnés fouettés et torturés à coups de tridents
enfoncés dans le corps.
La
scène est longue, mais malheureusement sans doute trop kitsch pour
qu'elle soit aussi impressionnante que l'aurait désiré le cinéaste.
José Mojica Marins continue à déverser sa litanie anticléricale,
semblant s'adresser parfois directement aux spectateurs mais le
rythme du film souffre d'une durée trop importante en comparaison du
premier opus qui de part sa courte durée (mois d'une heure-trente)
ne laissait pas au spectateur le temps de souffler. Cette
nuit je m'incarnerai dans ton cadavre
aurait mérité d'être expurgé de dix ou vingt minutes. Moins
délirant que le premier donc, et ce, malgré un générique de début
aussi hallucinant que pour A
Minuit je Posséderai ton Âme,
cette suite ne ménage cependant pas ses effets. On reconnaîtra
durant des scènes proches de la démence des airs bien connus des
adeptes de l’église. Moins anarchique que dans le premier volet,
cette suite ne sacrifie cependant rien aux sirènes du tout
bien-pensant. La fin laissant présager la mort définitive du
personnage de Zé do Caixäo, José Mojica Marins reviendra pourtant
dès l'année suivante avec Le
Monde Étrange de Zé do Caixäo,
dont la critique est à venir sur Cinémart...
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