François et Denis
débarquent ensemble sur le port de Marseille après avoir passé un
temps à Athènes en vivant de petits boulots. Ils ont prévu de
remonter en stop jusqu'à Paris où les attend leur ami Gérard qui
doit selon François les sortir de la galère, car les deux hommes
sont sans domicile fixe. François est un excellent musicien et Denis
un boulet passant son temps à râler et à se trouver des maladies
imaginaires.
Arrivés dans la
capitale, ils apprennent que leur ami a dû quitter Paris
précipitamment. Contraints de faire la manche, ils dorment dans un
hôtel miteux avant de faire la connaissance d'un homme qui les
invite à dormir dans un squat habité par de nombreux immigrés
originaires d'Afrique. Là ils vont se mêler à la population, Denis
essayant d'entretenir une pseudo relation avec une certaine
Marie-Gabrielle et François avec la jolie Mathilde, une danseuse
rencontrée près d'un cinéma où les deux hommes firent la
manche...
Marche à L'Ombre
est le premier long-métrage réalisé par l'acteur comique Michel
Blanc. Il y interprète lui-même le rôle de Denis aux côtés de
Gérard Lanvin dans celui de François. Le film a sa sortie est un
énorme succès puisqu'il réalise 6,1 millions d'entrées. Trente
ans plus tard, le film demeure toujours aussi irrésistible. Cela
peut se comprendre à travers la qualité des répliques qui
rappellent évidemment celles des films de l’Équipe du Splendid
dont Michel Blanc fut l'un des membres les plus importants. Si son
personnage rappelle celui qu'il campait dans l'excellente comédie
Viens Chez moi, J'habite Chez une Copine, ça n'est pas
un hasard. En compagnie du cinéaste Patrice Leconte, c'est déjà
lui qui en avait écrit le scénario. Marche à L'Ombre
raconte donc l'amitié entre deux hommes qui pourtant sont bien
différents. Denis est un loser hypocondriaque vivant aux crochets de
son ami François, guitariste et saxophoniste hors-pair mais qui a
l'air d'avoir baissé les bras après de nombreuses années de
galère.
Aux côtés des deux
principaux interprètes, on a le plaisir d'apercevoir quelques
seconds rôles plutôt... sympathiques. Jean-François Derec
en patron d'hôtel infecte et raciste, Bernard Farcy dans le rôle de
Christian, un type trè peu recommandable, Patrick Bruel en musicien
qui fait la manche, François Berléand en receleur, Domnique
Besnehard en barman, et surtout la délicieuse Sophie Duez qui débute
ici au cinéma après avoir été choriste et danseuse auprès de
Patrick Bruel, et après avoir posé dans le magazine de charme Lui.
Son interprétation dans Marche à L'Ombre lui vaudra une nomination
pour le César du meilleur espoir féminin.
Citer toutes les scènes
et toutes les répliques du film qui valent le coup d’œil
prendrait un temps fou tant elles s'enchaînent à une vitesse folle.
Celle du pub irlandais ou le tee-shirt de Michel Blanc boit sa chope
de bière à sa place, celle où défoncé, il n'est, comme va le
répéter sa compagne du moment Marie-Gabrielle (Mimi Felixine),
plus étanche. Toujours malade (entre infection consécutive à une
entorse de la cheville et un décollement de la plèvre pour ne citer
que ces deux cas), jamais content et pas courageux pour un sou, c'est
à un véritable festival que l'on assiste. François, lui, est plus
posé. C'est l'homme fort du duo, du moins, lorsqu'il n'est pas entre
les bras de la jolie Mathilde dont il est tombé follement amoureux.
Derrière la comédie, Marche à L'Ombre cache aussi
une certaine critique sociale à travers ces immigrés obligés de
vivre dans des squats délabrés et que la caméra du
comédien-cinéaste parvient à rendre attachant. Marche à
L'Ombre demeure une très belle réussite dans le domaine de
la comédie française et un excellent premier film en tant que
réalisateur pour Michel Blanc qui pourtant, attendra dix années
avant de retourner derrière la caméra avec Grosse Fatigue...
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