Ruby
n'a connu jusqu'à aujourd'hui que des désillusions amoureuses.
Jusqu'au jour où elle rencontre Sam Deed dans un parc, c'est le coup
de foudre. Originaire de Dubuque en Iowa, ce dernier lui-même montre
un intérêt certain pour Ruby. Une attirance qui va le pousser à
revoir la jeune femme régulièrement et même à s'installer chez
elle. Sam est sympathique, charmant et plutôt bel homme, mais un
brin dérangé. Du moins c'est ce que suppose Ruby qui se confie
auprès de sa psychanalyste et à sa meilleure amie Gretchen
auxquelles elle rapporte que Sam affirme être un homme du futur et
précisément de l'année 2040. Le problème est que certains détails
sont en totale contradiction avec les propos visiblement délirants
de Sam. D'abord il y a cette photo d'un homme et d'une femme qui
semblent être le père et la mère du jeune homme. Et surtout celle
d'une jeune femme que l'on apprend plus tard être la sœur de Sam.
Au dos de cette dernière, une date. 1991. Quatre chiffre qui
semblent contredire les propos de l'homme qui vit auprès de Ruby. Et
puis il y a ces dessins croqués dans un carnet par Sam, Des visages,
toujours les mêmes et censés représenter celle qu'il aime. Le
problème c'est le nom qui apparaît sur toutes les pages. Chrystie
Delancey. Ruby se demande qui est cette jeune femme et se sent trahie
par un Sam qui semble jouer un double jeu.
Auprès
de ses proches la jeune femme s'interroge sur sa relation avec un Sam
qui ne cesse de délirer sur son appartenance à un futur lointain
mais s'inquiète sur les absences dont il est victime et qui le
voient prostré, envahit par la vision d'un présent se déroulant à
rebours sous ses yeux. La psychanalyste conseille à Ruby de quitter
Sam alors alors que Gretchen, elle, lui conseille au contraire de
cultiver cette étrange relation faite d'amour, de passion mais aussi
d’ambiguïté. Les rapports entre les deux jeunes gens explosent
avant de se reconstruire dans l'instant qui suit. Entre doutes et
acceptation de l'autre et de ses différences Ruby et Sam iront
jusqu'au bout d'une relation qui les mènera vers un destin hors du
commun.
Quatre
années avant le superbe The
Machinist,
Brad Anderson ( Session
9,
Transsiberian
) réalise
cette comédie romantique sympathique et émouvante autant que
profonde. Plus qu'une simple histoire à l'eau de rose le film mêle
intelligemment romantisme et propos de science-fiction sans jamais
véritablement avouer au spectateur avant la fin s'il faut voir
derrière le comportement étrange de Sam (l'excellent Vincent
D'Onofrio) un trouble psychiatrique ou bien une réelle issue
fantastique. On rêve très vite à une fin surprenante à l'image de
certains dialogues et de la plupart des situations qui voient Sam et
Ruby ( Superbe Marisa Tomei) s'engueuler, se déchirer pour mieux se
réconcilier et ainsi affiner leur relation et la rendre plus forte
au fil du temps. Anderson prouvait déjà à l'époque son immense
talent à partir d'un postulat de base simpliste mais amené de
manière tout à fait originale. Le film fait sourire et même
parfois rire. Il émeut aussi à travers des situations que l'on
rencontre tous un jour ou l'autre mais d'une manière habituellement
beaucoup plus classique. D'Onofrio est génial et touchant dans ce
rôle d'incompris qui cherche l'amour et le trouve avant de révéler
les véritables raisons de son attachement à une Tomei superbe et
émouvante qui accepte le "jeu" que mène celui qu'elle
aime.
Une musique discrète et parfois aussi surprenante que l'histoire qui se déroule sous nos yeux et une mise en scène toute en finesse font de ce Happy Accidents un véritable bol d'air frais. De ceux dont on redemande sans jamais s'en lasser. Un petit bijou.
rien que pour d'onofrio que j'adore , je crois que je regarderais bien ce film =D
RépondreSupprimerfred