1984. Après une longue
période de galère consécutive au bide monumental de son abominable
Piranha 2 : Les Tueurs Volants, le cinéaste
américain James Cameron va enfin assister à la sortie de son
nouveau bébé. Alors que le producteur Ovidio G. Assonitis lui a
retiré le contrôle artistique de son premier film, cette fois-ci
James Cameron a toutes les cartes en main, d'autant plus qu'à la
production, le cinéaste bénéficie de la présence de Gale Anne
Hurd qui bientôt deviendra son épouse. De longs mois de pression
qui aboutiront à la sortie de son tout premier succès, Terminator.
On connaît tous l'histoire de cette machine venue du futur pour tuer
la mère du futur héros de la résistance humaine face aux machines
ayant pris le pouvoir au vingtième et unième siècle.James
Cameron assurera lui-même la réalisation de la suite, Terminator
2 : Le Jugement Dernier dont il a aussi écrit le
scénario. Pour beaucoup, cette mouture demeure comme le meilleur
épisode de la saga. Nanti d'effets-spéciaux numériques
remarquables pour l'époque, le film perd cependant en rythme et
devient par là même un peu moins attrayant que son prédécesseur.
Une coutume que vont confirmer les troisième et quatrième épisodes
de la saga : Terminator 3 : Le Soulèvement des
Machines de Jonathan Mostow et Terminator :
Renaissance de
Mc G ne parvenant jamais vraiment à reconduire l'essence de l’œuvre
de James Cameron.
Lorsque
trente ans après l’œuvre séminale débarque sur les écrans le
cinquième épisode de la saga Terminator,
le doute s'installe. Alors même que le mythe s'est quelque peu perdu
dans deux chapitres peu convaincants, on est en droit de se demander
quel peut bien être l'intérêt de ce nouveau film signé Alan
Taylor et reprenant en partie l'histoire originale pour la mêler à
un scénario écrit à quatre mains par Laeta Kalogridis et Patrick
Lussier.
Une
fois les deux heures passées, on demeure perplexe face à ce remake
qui n'en est pas tout à fait un tout en remaniant le scénario
original et ainsi modifier la mythologie mise en place par James
Cameron. Lui-même adoubera le film d'Alan Taylor donnant ainsi à ce
Terminator : Genisys
toute sa légitimité. C'est à ce point là de la réflexion qu'il
faut se demander si le spectateur (et le fan en particulier) peut
prétendre ou pas au droit de veto. C'est quand même lui qui va
acheter son billet. Et même s'il n'a participé au projet que d'une
manière totalement virtuel en lisant la presse et en consultant les
sites consacrés au film, c'est lui qui aura le dernier mot en
choisissant, ou pas, de se rendre dans la salle obscure de son choix.
Deux
heures et quelques secondes. C'est le temps que dure le film. En
ouverture, nous sommes plongés en 2029 et l'on assiste à un
soulèvement. Non pas celui des machines, mais celui des humains.
Ceux de la résistance aux commandes de laquelle John Connor espère
pouvoir mener ses hommes à la victoire. On assiste en fait aux
prémices de ce qui est arrivé au début du premier Terminator
et que James Cameron avait préféré ignorer. Puis, presque plan par
plan et entrecoupée de scènes situées dans ce même futur, la
suite nous projette en 1984 lorsque Kyle Reese et le T800 furent
presque simultanément projetés de leur présent, toujours en 2029,
vers le passé. Tout ce qui va suivre jusqu'à la fameuse scène
confrontant Arnold Schwarzenegger à trois punks va scrupuleusement
respecter le story-board d'origine au point de mettre en scènes
décors et interprètes d'une manière aussi authentique que
possible. On croirait presque le premier Terminator
remanié. Une sorte de remasterisation par procuration qui ne touche
heureusement pas l’œuvre originale tout en sublimant le propos de
James Cameron. Mais alors que l'on attend que le Terminator arrache
le cœur de l'un des punks comme dans la version de 1984, le film
dévie et s'approprie l'histoire pour en faire tout à fait autre
chose.
Durant
une bonne moitié du film de Alan Taylor, on assiste à un mélange
étonnant quoique plutôt malin entre une redite de l’œuvre
originale et un scénario s'encrant dans la mythologie produite à
l'origine par James Cameron.
On
redécouvre en effet la scène du Terminator se relevant des flammes,
celle du commissariat, ainsi que celle durant laquelle le T1000
connaît un triste sort. En remaniant l’œuvre originale, Alan
Taylor lui donne un coup de jeune, ralliant ainsi la jeunesse
actuelle à la faveur du mythe entourant le Terminator. Car plus
encore que le film de James Cameron, Terminator :
Genisys est
une ode à la pyrotechnie et aux effets-spéciaux numériques.
Pourtant derrière ce spectacle grandiose se cache les limites d'un
scénario qui puise très largement dans une œuvre vielle de plus de
trente ans. Le cinéaste se permettant même de changer certains
aspects de celle-ci. Les fans auront d'ailleurs noté cet écart
faisant de ce cinquième chapitre une immense supercherie. Mais
relativisons. Si Terminator : Genisys
demeure moins bon que l'original, il a tout de même le mérite de
relancer une saga qui s'était enlisée dans deux opus d'assez
mauvaise qualité et n'est certainement pas le navet affirmé par certains. Rien que pour cela, il mérite d'exister et d'être vu...
Comment convaincre Fred à regarder ce chef d'oeuvre (du moins, la toute première mouture) ????? Même sans avoir vu "Massacre à la tronçonneuse", elle est parvenue à dire que ce n'était pas crédible, ah ah ah !
RépondreSupprimerSi elle refuse de voir "Massacre à la tronçonneuse", alors elle n'est pas prête de découvrir le "Maniac" de William Lustig...
SupprimerAlors que Terminator renaissance était réellement ambitieux, on a à la place cette suite au scénario intéressant sur le papier mais incroyablement foutraque à l'écran.
RépondreSupprimerLes voyages du couple principal sur la même ligne temporelle est abscons.
Si les rebelles ne maitrisent plus la machine temporelle dés l'arrivée brutale de Skynet en Matt Smith, comment ont-ils pu envoyer un second Terminator pour protéger Sarah enfant ?
D'ailleurs, si John Connor est métallique, comment a-t-il pu rencontrer ses parents après leur saut ?
Poussons les choses plus loin encore...Si seul un organisme vivant peut voyager, comment le T-1000 du second film a-t-il pu faire le voyage par la machine ?
Et ainsi de suite...
Si l'on analyse le film en profondeur, effectivement, il grouille d'incohérences. peut-être me suis-je laissé emporté par le seul divertissement qu'il procurait. De toute manière, ils peuvent envisager des suites comme il l'entendent, même en malmenant le script original. Je ne retiens de la saga que le tout premier volet. Rien ne parviendra à mes yeux à entâcher les qualités de ce dernier. Merci pour ton intervention Tinterora.
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