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vendredi 11 septembre 2015

Terminator : Genisys de Alan Taylor (2015)



1984. Après une longue période de galère consécutive au bide monumental de son abominable Piranha 2 : Les Tueurs Volants, le cinéaste américain James Cameron va enfin assister à la sortie de son nouveau bébé. Alors que le producteur Ovidio G. Assonitis lui a retiré le contrôle artistique de son premier film, cette fois-ci James Cameron a toutes les cartes en main, d'autant plus qu'à la production, le cinéaste bénéficie de la présence de Gale Anne Hurd qui bientôt deviendra son épouse. De longs mois de pression qui aboutiront à la sortie de son tout premier succès, Terminator. On connaît tous l'histoire de cette machine venue du futur pour tuer la mère du futur héros de la résistance humaine face aux machines ayant pris le pouvoir au vingtième et unième siècle.James Cameron assurera lui-même la réalisation de la suite, Terminator 2 : Le Jugement Dernier dont il a aussi écrit le scénario. Pour beaucoup, cette mouture demeure comme le meilleur épisode de la saga. Nanti d'effets-spéciaux numériques remarquables pour l'époque, le film perd cependant en rythme et devient par là même un peu moins attrayant que son prédécesseur. Une coutume que vont confirmer les troisième et quatrième épisodes de la saga : Terminator 3 : Le Soulèvement des Machines de Jonathan Mostow et Terminator : Renaissance de Mc G ne parvenant jamais vraiment à reconduire l'essence de l’œuvre de James Cameron.
Lorsque trente ans après l’œuvre séminale débarque sur les écrans le cinquième épisode de la saga Terminator, le doute s'installe. Alors même que le mythe s'est quelque peu perdu dans deux chapitres peu convaincants, on est en droit de se demander quel peut bien être l'intérêt de ce nouveau film signé Alan Taylor et reprenant en partie l'histoire originale pour la mêler à un scénario écrit à quatre mains par Laeta Kalogridis et Patrick Lussier.

Une fois les deux heures passées, on demeure perplexe face à ce remake qui n'en est pas tout à fait un tout en remaniant le scénario original et ainsi modifier la mythologie mise en place par James Cameron. Lui-même adoubera le film d'Alan Taylor donnant ainsi à ce Terminator : Genisys toute sa légitimité. C'est à ce point là de la réflexion qu'il faut se demander si le spectateur (et le fan en particulier) peut prétendre ou pas au droit de veto. C'est quand même lui qui va acheter son billet. Et même s'il n'a participé au projet que d'une manière totalement virtuel en lisant la presse et en consultant les sites consacrés au film, c'est lui qui aura le dernier mot en choisissant, ou pas, de se rendre dans la salle obscure de son choix.

Deux heures et quelques secondes. C'est le temps que dure le film. En ouverture, nous sommes plongés en 2029 et l'on assiste à un soulèvement. Non pas celui des machines, mais celui des humains. Ceux de la résistance aux commandes de laquelle John Connor espère pouvoir mener ses hommes à la victoire. On assiste en fait aux prémices de ce qui est arrivé au début du premier Terminator et que James Cameron avait préféré ignorer. Puis, presque plan par plan et entrecoupée de scènes situées dans ce même futur, la suite nous projette en 1984 lorsque Kyle Reese et le T800 furent presque simultanément projetés de leur présent, toujours en 2029, vers le passé. Tout ce qui va suivre jusqu'à la fameuse scène confrontant Arnold Schwarzenegger à trois punks va scrupuleusement respecter le story-board d'origine au point de mettre en scènes décors et interprètes d'une manière aussi authentique que possible. On croirait presque le premier Terminator remanié. Une sorte de remasterisation par procuration qui ne touche heureusement pas l’œuvre originale tout en sublimant le propos de James Cameron. Mais alors que l'on attend que le Terminator arrache le cœur de l'un des punks comme dans la version de 1984, le film dévie et s'approprie l'histoire pour en faire tout à fait autre chose.
Durant une bonne moitié du film de Alan Taylor, on assiste à un mélange étonnant quoique plutôt malin entre une redite de l’œuvre originale et un scénario s'encrant dans la mythologie produite à l'origine par James Cameron.

On redécouvre en effet la scène du Terminator se relevant des flammes, celle du commissariat, ainsi que celle durant laquelle le T1000 connaît un triste sort. En remaniant l’œuvre originale, Alan Taylor lui donne un coup de jeune, ralliant ainsi la jeunesse actuelle à la faveur du mythe entourant le Terminator. Car plus encore que le film de James Cameron, Terminator : Genisys est une ode à la pyrotechnie et aux effets-spéciaux numériques. Pourtant derrière ce spectacle grandiose se cache les limites d'un scénario qui puise très largement dans une œuvre vielle de plus de trente ans. Le cinéaste se permettant même de changer certains aspects de celle-ci. Les fans auront d'ailleurs noté cet écart faisant de ce cinquième chapitre une immense supercherie. Mais relativisons. Si Terminator : Genisys demeure moins bon que l'original, il a tout de même le mérite de relancer une saga qui s'était enlisée dans deux opus d'assez mauvaise qualité et n'est certainement pas le navet affirmé par certains. Rien que pour cela, il mérite d'exister et d'être vu...


4 commentaires:

  1. Comment convaincre Fred à regarder ce chef d'oeuvre (du moins, la toute première mouture) ????? Même sans avoir vu "Massacre à la tronçonneuse", elle est parvenue à dire que ce n'était pas crédible, ah ah ah !

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    1. Si elle refuse de voir "Massacre à la tronçonneuse", alors elle n'est pas prête de découvrir le "Maniac" de William Lustig...

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  2. Alors que Terminator renaissance était réellement ambitieux, on a à la place cette suite au scénario intéressant sur le papier mais incroyablement foutraque à l'écran.

    Les voyages du couple principal sur la même ligne temporelle est abscons.
    Si les rebelles ne maitrisent plus la machine temporelle dés l'arrivée brutale de Skynet en Matt Smith, comment ont-ils pu envoyer un second Terminator pour protéger Sarah enfant ?

    D'ailleurs, si John Connor est métallique, comment a-t-il pu rencontrer ses parents après leur saut ?
    Poussons les choses plus loin encore...Si seul un organisme vivant peut voyager, comment le T-1000 du second film a-t-il pu faire le voyage par la machine ?

    Et ainsi de suite...

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    1. Si l'on analyse le film en profondeur, effectivement, il grouille d'incohérences. peut-être me suis-je laissé emporté par le seul divertissement qu'il procurait. De toute manière, ils peuvent envisager des suites comme il l'entendent, même en malmenant le script original. Je ne retiens de la saga que le tout premier volet. Rien ne parviendra à mes yeux à entâcher les qualités de ce dernier. Merci pour ton intervention Tinterora.

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