C'est promis, Human
Centipede 3: Final Sequence sera le dernier volet de la saga.
D'ailleurs, c'est pas moi qui le dit mais son titre. Dans le premier
volet, deux jeunes touristes américaines tombaient en panne de
voiture avant d'être les victimes d'un chirurgien fou persuadé
d'être capable de créer un mille-patte humain fabriqué à partir
de plusieurs corps. La suite mettait en scène un handicapé mental
fasciné par le premier épisode et désireux de vouloir faire mieux
puisque cette fois-ci, il ne s'agissait plus de coller trois cobayes
uniquement, mais douze ! 2009, 2011, et depuis, plus de
nouvelles. On pouvait penser alors que ce projet fou réalisé par un
certain Tom Six dont ces œuvres sont jusqu'à aujourd'hui ses seuls
méfaits en tant que cinéaste, allait en rester là. Et bien non,
quatre ans plus tard, le silence radio est rompu. Le troisième volet
de ces aventures assez particulières ont bien là, et même si aucun
fil conducteur ne vient donner une cohérence logique à cette
trilogie, le cinéaste a encore quelques ressources. Du moins,
quelques idées.
Première chose, plutôt
que d'offrir les rôles principaux à de nouveaux acteurs, Tom Six
reprend les « héros » des deux premiers volets, à
savoir l'inquiétant Dieter Laser qui passe ici du rôle de
chirurugien fou au directeur de pénitencier encore plus barré !
Quand à son assistant, il s'agit du malade mental carrément glauque
de la seconde partie, soit l'acteur Laurence R. Harvey. Pour cette
dernière œuvre consacrée à la création d'un mille-pattes humain,
Tom Six, du moins ses personnage, projette d'en créer un à partir
de la totalité des prisonniers dont le directeur a la
responsabilité.
On se rend
malheureusement compte (ou avec beaucoup de bonheur, au contraire)
que ce projet n'est qu'une infime partie du spectacle qui nous est
offert cette fois-ci. Car en réalité, le fond du problème n'est
pas ici la création du mille-pattes mais plutôt la psychologie de
ce directeur de prison qui peut se vanter de faire partie du top 10
des personnages les plus barrés de l'histoire du cinéma.
Contrairement à ses prédécesseurs, Human Centipede 3: Final
Sequence est plutôt avare en matière d'hémoglobine. A part
quelques giclées de sang et une très belle et inconfortable
castration orchestrée sur un second rôle bien connu des amateurs de
films de prisons (l'acteur italo-américain Robert LaSardo), le film
est plutôt soft. C'est surtout dans les agissements et les propos
raciaux du personnage principal qu'il faut chercher la vraie
provocation de l’œuvre. Un directeur de prison antisémite qui
n'hésite pas à chercher des noises auprès des musulmans et des
juifs qui pour le coup, et dans cette immense galère n'ont jamais
parus aussi semblables les uns que les autres.
Dieter Laser est
éminemment convainquant, au point que l'on se demande parfois s'il
joue réellement ou bien s'il est ainsi au quotidien. Raciste, son
personnage l'est, c'est une certitude. Mais misogyne également. Il
faut voir comme le bonhomme traite sa secrétaire à laquelle il
rappelle de ne « pas oublier de lui vider les couilles avant
le déjeuner » !!! Pour se donner l'imposante stature
dont il a besoin dans cet univers strictement masculin, le directeur
fait importer d'Afrique des Clitoris séchés qu'il consomme comme
des amuses-gueule !!! Et des idées comme celle-ci, le film en
regorge. Dieter Laser campe un personnage outré, totalement hors la
loi mais auquel on laisse bizarrement effectuer ses tâches. L'acteur
allemand porte le film de Tom Six sur ses épaules. Concernant
l'humour omniprésent, on ne sait s'il est toujours volontaire, mais
il sert néanmoins de soupape à ceux qui ne verrait dans cette
conclusion plutôt sympathique qu'un amas putride et sordide de
dialogues fascisants où la vulgarité et l'immoralité prennent des
proportions que certains jugeront sans aucun doute d’impertinentes...
Dans le style "bizarre" (mais pas sanglant) : "Malpertuis" (1971, Harry Kümel), tiré du très étrange roman de Jean Ray, avec Orson Welles dans une ou deux scènes. Je préfère la version non désirée par Kümel, le montage est sans doute plus lisse que celle du réalisateur lui-même, mais l'ensemble tient beaucoup mieux.
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