Tom Savini fait partie
des plus célèbres maquilleurs en effets-spéciaux. Au même titre
que Dick Smith s'était spécialisé dans le vieillissement, Tom,
lui, est devenu le plus grand spécialiste des effets GORE. Déjà
très tôt passionné par la magie, il part pour le Vietnam alors que
George Romero avait déjà pensé à lui pour les effets-spéciaux de
son film La Nuit des Morts-Vivants. Là-bas, le futur
maître ès-gore va malgré lui apprendre les bases de son futur
métier en prenant des clichés en tant que reporter de guerre. Il en
reviendra des image plein la tête. Des images terribles qu'il mettra
à contribution dans quelques-uns des grands classiques de l'horreur
des années soixante-dix et quatre-vingt.
Deux œuvres vont surtout
le faire connaître auprès d'un certain public avide de
(sang)sations fortes. Tout d'abord Dawn Of The Dead de
George Romero qui n'a pas oublié celui auquel il avait pensé lors
de son tout premier long-métrage, collaboration, on le sait, qui n'a
pu aboutir. Pour ce film datant de 1978 situé dans un immense centre
commercial, Tom Savini va non seulement avoir la chance de tenir un
rôle de biker. C'est notamment lui qui enfonce une machette dans le
crâne d'un zombie. Outre sa participation au film en tant qu'acteur,
c'est surtout comme maquilleur que Tom va pouvoir se lâcher. Les
abominations auxquelles il a été confronté au Vietnam prennent
ainsi tout leur sens malgré l'horreur qu'a dû éprouver le
maquilleur. Morsures, têtes explosées, décapitées, corps
démembrés ou éviscérés, tout y passe dans ce que l'on pourrait
presque oser comparer au Caligula de Tinto Brass dans
une version "asexuée" mais terriblement graphique d'un
point de vue hémoglobine. Tom Savini fait preuve d'un savoir faire
incroyable. La tache est énorme. Les impacts de balles se comptent
par centaines.
Contrairement à ce qui
apparaît à l'écran, l'humour est le fait exclusif du cinéaste. Si
les zombies apparaissent bleutés et le sang orangé, cela est
simplement dû au rendu de la pellicule qui n'avait pas été testée
au préalable.
Deux ans plus tard, Tom
Savini remet le couvert mais cette fois-ci pour une œuvre signée
William Lustig. Son Maniac demeure encore aujourd'hui
comme l'un des portraits de tueurs en série les plus marquants.
Interprété par le génial Joe Spinell qui ne se remit jamais tout à
fait de son rôle, le film tient presque uniquement sur son
extraordinaire interprétation ET grâce aux effets-spéciaux
incroyables de Tom Savini qui orchestre des meurtres terriblement
sanglants. Tête qui explose (celle de Tom Savini lui-même qui campe
un amant assassiné par le tueur, Frank Zito), jeunes femmes
scalpées, corps percé à l'aide d'une longue lame, le film est un
florilège de meurtres sanglants devant lesquels il est impossible de
rester insensible.
Autour de ces deux chocs
cinématographiques, Tom Savini est employé dans quelques slashers
bien sentis. Le très connu premier volet de la série Vendredi
13, puis dans les moins connus (mais qui lui sont nettement
supérieurs) Carnage et The Prowler qui
demeurent encore parmi les meilleur du genre. On le sait peut-être
moins mais Tom a travaillé sur le sympathique C.H.U.D.
Difficile d'y voir son travail pourtant d'une exemplarité peu
commune puisque mal exploités, les maquillages gore créés pour
l'occasion sont presque invisibles. On le retrouve au générique du
quatrième volet de la célèbre série de slashers puis de retour
chez Romero dans le très réussi troisième volet de sa saga des
morts-vivants, Day of the Dead. Cette œuvre, pourtant
moins réussie que Dawn... marque un pas en avant en
terme d'effets-spéciaux. Tom Savini continue de créer des scènes
toujours plus sanglantes mais les morts sont désormais d'un
ultra-réalisme bluffant.
Afin de partager sa
passion avec les amateurs du genre, il a publié un ouvrage, Grande
Illusion dans lequel il explique sa technique de maquillage.
Il a joué dans d'autres oeuvre telles que l'excellent Une Nuit en Enfer et a à son compte trois long-métrages et un court en tant que
réalisateur dont le remake très réussi de La Nuit des
Morts-Vivants, celui-là même sur lequel il ne put exercer ses
talents vingt-quatre ans plus tôt...
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