Une série de meurtres très violents est perpétrée à Los Angeles. Le policier Raymond Vates, tout juste promu au rang de détective est aux commandes de l'enquête aux cotés de Tom Ellis qui travaille dans le même service depuis dix-sept ans. Ne supportant pas le mensonge, il prévient son jeune collègue de faire très attention à lui. D'abord distants, les deux hommes apprennent à s'apprécier. Mais ce que ne savent ni Ellis, ni les autres, c'est que Vates est homosexuel. Tout comme celui que les deux hommes traquent. Ce qui n'empêche pas le tueur de s'en prendre exclusivement aux homosexuels qu'il viole, attache, puis tue dans des conditions épouvantables.
Alors que Vates et Ellis
interrogent les clients d'un bar proche du lieu d'un meurtre, le
jeune détective va sans le savoir tomber nez à nez avec le
meurtrier. Ce dernier devine les tendances homosexuelles de Vates et
entreprend alors de l'utiliser à son avantage...
Ce qui saute tout d'abord
aux yeux lorsque l'on découvre Hard pour la première fois,
c'est l'étrange similitude entre le film de John Huckert et celui de
William Friedkin, Cruising, principalement interprété par Al
Pacino. Deux flics enquêtant chacun de leur coté sur une série de
meurtres dont les victimes sont toutes homosexuelles. Autre point
commun, l'ambiance particulièrement glauque des deux œuvres. Si
parfois, et même très souvent, le film de Huckert arbore
l'esthétique de certains téléfilms, il y pèse une aura morbide
assez tenace puisque permanente. Et il ne suffit pas d'être "pro"
ou "anti" homosexuel pour se sentir parfois gêné devant
certains actes sexuels. Quand aux bars homosexuels, s'il ne sont pas
exploités de manière aussi poussée que dans le film de Friedkin,
on imagine sans peine ce qu'il s'y passe, Huckert filmant ces
passages dans une pénombre incommodante.
Les acteurs sont bons.
Noel Palomaria en jeune détective, Malcom Moorman en tueur en série
insaisissable et charismatique et Charles Lanyer en vieux briscard
habitué à toutes sortes d'enquêtes assurent le spectacle. Si
l'aspect relatif à l'enquête policière est plutôt rondement mené,
le film s'attache à critiquer une certaine forme de racisme dont
sont victimes les "gay". Le cinéaste en profite pour
juger le comportement de la police vis à vis des homosexuels, de sa
tendances à se relâcher lorsque le criminel en question s'en prend
à ceux qui les répugnent.
Hormis la série de
meurtres atroces (viol avec objets, bondage, tortures, mutilations et
enfin, meurtre) dont il se rend coupable, Jack apparaît comme un
être fort sympathique. Tueur rodant surtout la nuit, il possède un
charisme tel qu'il peut obtenir ce qu'il veut sans avoir à trop
forcer la main. Face à lui, un jeune flic qui veut réussir et qui,
sans avoir les dents très longues, veut avoir sa place dans la
brigade qu'il vient d'intégrer. Beaucoup d'actes sont simplement
suggérés. Nous parlons ici de meurtres car, à contrario, les actes
sexuels, sans être filmés en gros plan (on n'est pas ici devant un
film hard malgré le titre du film) montrent avec une vérité crue
des actes encore et toujours réprimandés par certains d'entre nous.
Jack est une comme une
sorte de guide, s'octroyant même le statut de Dieu en enlevant la
vie à ceux qui comme lui préfèrent la chair d'autres hommes que
celle des femmes. On y voit un pont entre le secret entretenu par le
jeune policier qui veut garder pour lui ses tendances et ce maître
dont les actes barbares sont peut-être la seule excuse qu'il a de ne
pas franchir la frontière entre son état de policier et celui
d'assassin que semble pourtant vouloir partager avec lui le tueur en
série. Hard est une belle réussite qui aurait gagné
davantage encore en intensité s'il n'était pas perverti pas
l'aspect un peu trop lisse de l'image...
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