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jeudi 23 juillet 2015

Der Samurai de Till Kleinert (2015)



C'est alors qu'il termine son service dans la petite ville d'Allemagne où il travaille que Jakob tombe sur un colis qui lui a été livré. Pourtant adressé à un autre que lui, le jeune policier l'emporte chez lui et reçoit plus tard dans la soirée un étrange coup de téléphone de la part de celui auquel est destiné le paquet. Jakob se rend alors chez cet homme et tombe nez à nez avec un curieux personnage vêtu d'une robe. Celui-ci prend possession de son colis, qu'il ouvre, laissant pantois Jakob qui découvre alors que l'objet qu'il renferme est un katana.
Mais l'homme prend la fuite avant même que le policier ait pu le retenir et s'ensuit alors une course-poursuite entre ce dernier et le travesti, amateur de décapitation qui va dès lors semer la mort en ville...

Avant d'être son premier long-métrage à sortir au cinéma, faisant ainsi suite à quelques courts-métrages, Der Samurai fut avant tout le travail de fin d'études du cinéaste allemand Till Kleinert. On excusera donc les hypothétiques maladresses de l'ensemble pour ne s'attarder que sur l'essentiel de cette œuvre tout à fait originale, brassant des thèmes bien connus et qui, ici, prennent une dimension inattendue. Dans une petite ville d'Allemagne rurale que l'Allemand parvient à rendre d'une tristesse à mourir grâce à la photographie de Martin Hanslmayr, un flic erre en voiture, seul, sans compagne, ni compagnon, et encore moins de collègue pour l'accompagner dans ses rondes. Son quotidien se cantonne à sa tâche de policier. Flic sous les ordres d'une hiérarchie un peu retorse, veillant sur une grand-mère un brin sénile, Jakob n'a pour passion que le loup qu'il est censé chassé et qu'il nourrit en réalité des abats que le boucher du coin accepte de lui donner.

La rencontre entre Jakob et ce travesti au charisme évident est l'occasion pour le cinéaste de développer quelques thèmes, et non des moindres puisqu'il joue sur une certaine ambiguïté sexuelle d'un coté comme de l'autre. Déjà, bien avant leur rencontre, il semble que Jakob soit sensiblement attiré par le chez d'une bande de motards, attirance qui semble prendre véritablement forme lors de son contact avec cet être mi-homme, mi-animal à l'aisance incroyable qui paraît se mouvoir avec une facilité déconcertante.

Der Samurai n'est pas simplement le film policier auquel on pourrait s'attendre mais aussi une fable, un conte des ténèbres admirablement interprété par ses deux principaux acteurs Michel Diercks et Pit Bukowski. Le film de Til Kleinert provoque pourtant une certaine gène. Son statut de film de fins d'études excusant peut-être cela, Der Samurai ressemble parfois aux téléfilms diffusés sur M6 le dimanche après-midi. Détail quelque peu gênant qui parvient heureusement à se faire oublier dès la seconde moitié du film. Et ce notamment grâce à la superbe partition de Conrad Oleak qui donne à l’œuvre toute sa dimension onirique. On ne sait jamais vraiment si l'on est dans le domaine du fantastique ou dans un rêve. Der Samurai est un curieux huis-clos qui ne se contente pas d'enfermer ses personnages dans une pièce ou un appartement. Pourtant, ceux-ci semblent irrémédiablement coincés dans cette ville allemande. Le film traite également d'une thématique de manière fort originale. En effet, les apparitions récurrentes du loup nourrit par Jakob coïncidant très souvent avec celles du dit samouraï, on se demande si finalement ce curieux personnage ne serait pas atteint de lycanthropie. 


Till Kleinert a du culot et une belle maîtrise de son sujet. Nous en vouons pour preuve cette scène durant laquelle les deux héros se lancent dans une danse au coin d'un feu dans lequel reposent les têtes fraîchement coupées des motards. La scène est touchante, belle, magique, et donne à elle seule tout son sens à l’œuvre. Elle rapproche enfin ces deux êtres qui n'ont jusqu'à maintenant fait que jouer au chat et à la souris. Le personnage du travesti révélant une profondeur qui était encore quelque peu dissoute dans ses exactions meurtrières. Der Samurai est un très beau film, relativement peu sanglant, très justement interprété. L'aura singulière qu'il dégage fait qu'il marque les esprits bien après même son générique de fin...

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