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mardi 23 juin 2015

The Stranger de Guillermo Amoedo (2014)



Lorsque le cinéaste uruguayen Guillermo Amoedo boucle son dernier film, The Stranger, il clôt également une trilogie hasardeuse liant trois œuvres ayant comme point commun d'entretenir la légende du vampire sans en emprunter un chemin romanesque mais en faisant de leurs créatures des êtres souffrant d'une maladie comparable aux pires de celles que l'homme n'est pas encore capable de vaincre. Presque vingt années séparent chacun de ces films. A commencer par le héros de Martin de George Romero dont Guillermo Amoedo reprend le prénom pour son film. Un jeune homme obsédé par le sang et qui se prend pour un vampire. 1976. Puis en 1995, c'est au tour d'Abel Ferrara de tourner l'une de ses œuvres les plus réussies avec The Addiction. Ici, l'analogie entre vampirisme et maladie sexuelle transmissible est des plus flagrante. 2014, et donc à peu de chose près vingt ans plus tard, c'est au tour de Guillermo Amoedo de donner sa vision d'un phénomène traité davantage de manière réaliste que fantastique bien que les éléments surnaturels viennent peu à peu prendre le pas sur le concret.

Martin, donc, arrive en ville avec la ferme intention de retrouver Ana, une ancienne petite amie. En lieu et place de la demeure où vivait Ana se présente à lui un gamin féru de graffitis, le jeun Peter. Ce dernier explique alors à Martin qu'Ana est morte et enterrée dans le cimetière du coin. Le soir même, le nouveau venu, assis sur un banc, est agressé par trois voyous avant d'être laissé pour mort, une vilaine blessure au ventre. Peter, qui a assisté de loin à l'agression, est le témoin d'un curieux manège : le shérif de la ville, et père de l'un des trois voyous, met le cadavre de Martin à l'arrière de son véhicule de fonction dans l'intention d'aller l'enterrer dans la forêt. Mai alors qu'avec l'aide de son fils Caleb il s'apprête à commettre l'irréparable, il est appelé par radio sur les lieux d'un crime. Laissant le corps de Martin sur le sol, les deux hommes repartent dans l'intention de revenir plus tard. Mais Peter, qui a tout vu, s'approche du corps de Martin qui respire encore. Le jeune homme prend alors la décision de ramener l'étranger chez lui...

Voici donc comment débute cette œuvre assez particulière puisque terriblement éloignée de l'image que l'on se fait d'un film sur le vampirisme. Aujourd'hui, le thème qui nous intéresse ici ne semble plus pouvoir être inscrit autrement que dans un registre moderne, dans un univers où l'individualisme est de rigueur et où l'amitié et l'entraide sont automatiquement sanctionnées et marginalisées. Tourné fin 2013, The Stranger a contrairement aux apparences été tourné dans le sud du Chili. Le film de l'uruguayen a remporté un vif succès auprès de la critique et à même remporté le prix du Meilleur film ibéro-américain au festival européen de Sitges. On peut ne pas aimer le film de Guillermo Amoedo qui s'inscrit dans une mouvance différente des classiques du genre. Son film est noir, désespéré, et parfois profondément inhumain. La violence y est présente à de nombreuses occasions et l'acteur Cristobal Tapia Montt campe un vampire pas vraiment sympathique. Du moins durant la première partie, traitant son bienfaiteur de manière aussi abrupte que ceux qui l'ont agressé. The Stranger est une œuvre à l'atmosphère lourde qui conviendra aux amateurs d'ambiances pesantes. Dans le genre, il renouvelle assez bien la légende de ces héros aux crocs acérés et les personnages sont suffisamment bien campés et dessinés pour que les spectateurs y accordent un réel intérêt. Une bonne surprise... 


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