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dimanche 7 juin 2015

Jägarna de Kjell Sundcall (1996)



Erik Backström retourne dans le village de son enfance, le Norrland, en Suède, où il est adulé par la foule, considéré comme un héros. En effet, A Stockholm, ville dans laquelle il a exercé durant des années en tant que policier, Erik a tué un dangereux criminel, recevant lui-même des balles dans le corps. Lorsqu'il arrive, la petite vie tranquille qu'il a connu a bien changé. Dans les forêts qui entourent le village, des charniers constitués de cadavres de rennes et d'élans sont retrouvés. Depuis des années maintenant, des braconniers sévissent dans la région.

Engagé dans la police locale, Erik se rend sur place en compagnie de son nouveau collègue de travail Lâsse Beckström. Sept têtes de rennes reposent sur le sol, décapitées. A leur retour au commissariat, Lässe demande à Erik d'écrire et de casser le rapport concernant cette affaire. Erik accepte mais lorsqu'il tombe sur le dossier relatif aux nombreux cas de meurtres animaliers de la région, il décide de ne pas classer l'affaire et d'enquêter dessus.

Vivant auprès de son frère Leif, Erik retrouve ses anciens compagnons, et notamment Tomme Harela qui en compagnie de Leif et de deux ou trois autres hommes passent la plupart du temps dans leur bar favori ou bien au cœur de la forêt. Erik remarque que Tomme porte sur lui un couteau dont la lame est brisée. Plus tôt, il a trouvé au milieu du charnier une pointe qui semble parfaitement se marier avec l'arme de son ami. C'est ainsi que le policier commence à avoir des doutes envers ses amis, et même envers son frère qui commence à changer d'humeur et à vouloir payer son frère pour qu'il débarrasse le plancher...

Les films nordiques ont toujours eut ce petit quelque chose de particulier difficile à définir. Même dans l'horreur la plus sordide, il se dégage toujours une pointe d'humour "pince sans rire" qui rappelle par certains aspects celui que l'on dit "So British". Même si fondamentalement, Jägarna demeure un thriller efficace, l'évidente bonhomie de son héros et certaines situations font de ce film une œuvre accessible même pour ceux qui ne sont pas coutumiers d'un cinéma parfois très violent. Il faut pourtant être capable d'encaisser une introduction jouant sur l'horreur absolue qu'arbore le braconnage. En effet, le réalisateur Kjell Sundcall imprègne sa pellicule d'une série d'images à faire vomir les plus ardents défenseurs des animaux. Et tout cela sans trucages.

Premier film du cinéaste, les décors de Jägarna possèdent un vrai cachet, mêlant le froid à la chaleur. C'est beau et inquiétant à la fois. Même les habitants de la région ont cet aspect qui nous fait parfois douter de leur sincérité. Derrière certains sourires se cachent des intentions malhonnêtes que devra déceler ce pauvre Erik, interprété par le peu motivé Rolf Lassgard. Car derrière le jeu molasson de l'acteur ne se cache pas uniquement la curieuse impression d'assister à l'agonie d'une police qui a les mains liées. Même s'il est parfois difficile d'accepter de le voir se comporter de manière presque détachée devant certaines situations, on préfère imaginer que cela est dû au script plutôt qu'à une interprétation pitoyable de la part de Rolf Lassgard. Car malgré tout, l'acteur à cette physionomie attachante du policier pépère, immense, robuste mais définitivement touchant. Une sorte de Derrick un peu plus vigoureux mais qui face à certaines adversités (notamment lorsqu'il apprend l'identité du meurtrier de la clandestine égorgée), réagit assez platement alors qu'on s'attend à le voir sortir de ses gonds.

Dans un univers qui l'entoure relativement violent, Erik paraît ne pas être à sa place. L'homme enquête dans une Suède dont on était loin d'imaginer l'existence. Un peu à la manière des cajuns du flippant Sans Retour de Walter Hill, les braconniers de Jägarna dégagent une impression vraiment inquiétante et qui va bien au delà de leurs pratiques. Ici, on est loin des blockbusters qui inondent les cinémas. On se retrouve presque devant un cinéma de l'authentique, différent, dépaysant, magnifique et rude.

Jägarna est une plongée dans un pays peu connu finalement. Un décor de carte postale curieux qui ne donnera sans doute pas envie à tout le monde d'y faire un tour malheureusement. Répétons-nous le : Ce n'est qu'un film, ce n'est qu'un film...

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