Issu d'une grande famille
d'artistes, Amadeus Warnebring a lui, choisi une voie bien différente.
Et pour cause, entre une mère pianiste concertiste, un père chef
d'orchestre et un frère, violoniste de génie, Amadeus a développé
un rejet total pour la musique. C'est bien simple, entendre la
moindre note lui donne la nausée. Il lui arrive même d'être
victime de saignements. Alors, lorsque ce policier arrive sur les
lieux d'un accident et qu'il trouve un métronome à bord d'un
véhicule écrasé contre la porte d'entrée de l'ambassade
allemande, il s’intéresse très vite à cette affaire. Bien que
son supérieur lui conseille d'enquêter sur des affaires plus
sérieuses, Amadeus forme une équipe qu'il charge de regrouper des
éléments.
Pendant ce temps là,
Sanna et Magnus, deux petits génies de la musique, s'entendent pour
former un groupe composé de six batteurs. Ils vont recruter quatre
de leurs amis dispersés à droite et à gauche : Johannes, qui
gâche son talent dans de déprimants bals musette, et jugé
« incontournable ». Marcus, inventeur de génie et
toujours vivant après s'être pris 10 0000 volts. Myran, qui joue
dans des discothèques moribondes fréquentées par des pochtrons. Et
enfin Anders qui fait partie de l'orchestre philharmonique de la
ville. Le projet de Sanna et Magnus est simple : Les six réunis
devront interprétés une partition composée par Magnus et que Sanna
considère comme étant ce qu'il a écrit de meilleur. Quatre titres
qu'ils devront jouer dans des lieux atypiques, en bravant toute une
foule de dangers.
Sound Of Noise est
l'histoire de cette quête du son et du rythme et de celle qui va
pousser un homme à renvoyer cette dernière dans les tréfonds du
silence. L’œuvre de Ola Simonsson et Johannes Stjarne Nilsson est
on ne peut plus atypique. Film policier et comédie musicale font ici
bon ménage et laissent une grande part de liberté au rythme. C'est
d'ailleurs le point central de cette œuvre étonnante dont la
bande-son est signée par Magnus Börjeson et Fred Avril. Nombreux
sont les films qui durent entre 1h30 et 2h et qui paraissent en durer
une ou deux de plus. Sound Of Noise affiche
102 minutes au compteur mais file aussi vite que ses personnages lors
de la folle virée en camionnette au début du film. Des personnages
attachants, une histoire loufoque et de vrais morceaux de bravoure
musicaux.
Pourtant,
le sentiment qui en ressort se révèle mitigé. Autant le démarrage
laisse présager quelque chose d'énorme, autant le reste de l’œuvre
demeure un peu trop linéaire. Une fois que l'on a compris le
principe, on s'attend forcément à ce que le spectacle prenne en
ampleur à mesure que le projet s'installe dans la tête de ses
personnages. Il y a comme une régression dans le visuel et l'impact.
Les scènes situées dans la salle d'opération et dans la banque
sont si originales et si burlesques que l'on s'attend évidemment à
ce que les prochaines gagnent en intensité. Et pourtant, non. Elles
demeurent même assez décevantes. Heureusement que le film joue sur
deux tableaux. Car l'enquête de Amadeus (Bengt Nilsson) est un
modèle de dérision. L'idée de faire de son « mutisme
auditif » un élément d'enquête primordial est un coup de
génie.
De
fait, Sound Of Noise
st un bon film. Très bon même, mais qui aurait gagné en force si
les cinéastes avaient osé pousser le bouchon de la folie un peu plus
loin. Le film de Ola Simonsson et Johannes Stjarne Nilsson peut tout
de même se targuer d'être la toute première œuvre de « terrorisme
musical »...
Découvert hier avec Fred. Je n'irai pas à parle comme toi de sentiment mitigé : oui, les premier et deuxième mouvements sont excellentissimes ! Mais c'est le quatrième seulement qui me laisse un peu sur ma faim, tant on pouvait espérer une apothéose. Du grand cinéma, au sujet originel et très bien réalisé en outre : il y a quand même un p'tit quelque chose chez ces scandinaves...
RépondreSupprimerA voir également le court-métrage "Music for one appartment and six drummers", dont le film est issu.
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