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lundi 18 mai 2015

Sound Of Noise de Ola Simonsson et Johannes Stjarne Nilsson (2010)



Issu d'une grande famille d'artistes, Amadeus Warnebring a lui, choisi une voie bien différente. Et pour cause, entre une mère pianiste concertiste, un père chef d'orchestre et un frère, violoniste de génie, Amadeus a développé un rejet total pour la musique. C'est bien simple, entendre la moindre note lui donne la nausée. Il lui arrive même d'être victime de saignements. Alors, lorsque ce policier arrive sur les lieux d'un accident et qu'il trouve un métronome à bord d'un véhicule écrasé contre la porte d'entrée de l'ambassade allemande, il s’intéresse très vite à cette affaire. Bien que son supérieur lui conseille d'enquêter sur des affaires plus sérieuses, Amadeus forme une équipe qu'il charge de regrouper des éléments.

Pendant ce temps là, Sanna et Magnus, deux petits génies de la musique, s'entendent pour former un groupe composé de six batteurs. Ils vont recruter quatre de leurs amis dispersés à droite et à gauche : Johannes, qui gâche son talent dans de déprimants bals musette, et jugé « incontournable ». Marcus, inventeur de génie et toujours vivant après s'être pris 10 0000 volts. Myran, qui joue dans des discothèques moribondes fréquentées par des pochtrons. Et enfin Anders qui fait partie de l'orchestre philharmonique de la ville. Le projet de Sanna et Magnus est simple : Les six réunis devront interprétés une partition composée par Magnus et que Sanna considère comme étant ce qu'il a écrit de meilleur. Quatre titres qu'ils devront jouer dans des lieux atypiques, en bravant toute une foule de dangers.

Sound Of Noise est l'histoire de cette quête du son et du rythme et de celle qui va pousser un homme à renvoyer cette dernière dans les tréfonds du silence. L’œuvre de Ola Simonsson et Johannes Stjarne Nilsson est on ne peut plus atypique. Film policier et comédie musicale font ici bon ménage et laissent une grande part de liberté au rythme. C'est d'ailleurs le point central de cette œuvre étonnante dont la bande-son est signée par Magnus Börjeson et Fred Avril. Nombreux sont les films qui durent entre 1h30 et 2h et qui paraissent en durer une ou deux de plus. Sound Of Noise affiche 102 minutes au compteur mais file aussi vite que ses personnages lors de la folle virée en camionnette au début du film. Des personnages attachants, une histoire loufoque et de vrais morceaux de bravoure musicaux.

Pourtant, le sentiment qui en ressort se révèle mitigé. Autant le démarrage laisse présager quelque chose d'énorme, autant le reste de l’œuvre demeure un peu trop linéaire. Une fois que l'on a compris le principe, on s'attend forcément à ce que le spectacle prenne en ampleur à mesure que le projet s'installe dans la tête de ses personnages. Il y a comme une régression dans le visuel et l'impact. Les scènes situées dans la salle d'opération et dans la banque sont si originales et si burlesques que l'on s'attend évidemment à ce que les prochaines gagnent en intensité. Et pourtant, non. Elles demeurent même assez décevantes. Heureusement que le film joue sur deux tableaux. Car l'enquête de Amadeus (Bengt Nilsson) est un modèle de dérision. L'idée de faire de son « mutisme auditif » un élément d'enquête primordial est un coup de génie.

De fait, Sound Of Noise st un bon film. Très bon même, mais qui aurait gagné en force si les cinéastes avaient osé pousser le bouchon de la folie un peu plus loin. Le film de Ola Simonsson et Johannes Stjarne Nilsson peut tout de même se targuer d'être la toute première œuvre de « terrorisme musical »...


2 commentaires:

  1. Découvert hier avec Fred. Je n'irai pas à parle comme toi de sentiment mitigé : oui, les premier et deuxième mouvements sont excellentissimes ! Mais c'est le quatrième seulement qui me laisse un peu sur ma faim, tant on pouvait espérer une apothéose. Du grand cinéma, au sujet originel et très bien réalisé en outre : il y a quand même un p'tit quelque chose chez ces scandinaves...

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  2. A voir également le court-métrage "Music for one appartment and six drummers", dont le film est issu.

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