Au programme, un film de zombies
canado-espagnol beaucoup plus profond qu'il n'y paraît, un superhéros digne de la firme Troma, et une soirée arrosée qui vire au cauchemar...
The Returned,
c'est l'histoire d'un couple qui doit faire face à une terrible
épidémie. Kate est médecin, Alex, lui, est professeur de musique.
Il est surtout un « revenant ». Il a en effet contracté
un virus qui lui permet de vivre normalement tant qu'il s'injecte un
traitement spécifique qui isole celui-ci du reste de son organisme.
Kate se procure frauduleusement des ampoules pour subvenir aux
besoins de son compagnon. Aidés par un couple d'amis très proches,
Kate et Alex vont devoir faire face à la prochaine pénurie de
vaccin. En effet, une molécule de synthèse est en phase de test
mais ne réagit pas positivement pour l'instant. Pire, un commando
s'est lancé dans la recherche et l'extermination des « revenants ».
Voilà donc ainsi que débute The Returned.
Enfin presque puisque l'intro nous réserve quelques plans gratinés
qui laissent présager d'un film plutôt sanglant. Ce que démentira
très vite le reste du film. Car plutôt que de donner dans le énième
film de zombies sanguinolent, le réalisateur Manuel Carballo préfère
nettement donner à son œuvre les allures d'un drame fantastique. Et
ça marche plutôt positivement.
On croit presque à cette
histoire très émouvante qui tourne surtout autour des deux
personnages principaux que sont Kate et Alex (Emily Hampshire, et
Kris Holden-Ried). Le cinéaste en profite pour mettre en place une
critique de la société comme le cinéma à l'habitude de nous en
offrir. Les « revenants » du film ne peuvent évidemment
nous faire oublier ces maladies qui ont jalonnées la vie de millions
d'entre nous. A commencer par le SIDA. Éradication, concentration et
ignorance sont au centre d'une intrigue qui se veut passionnante et
qui promet même quelques bonnes surprises. The
Returned décevra
sans doute ceux qui ne jurent que par des hectolitres de sang. Ici,
peu ou pas d'hémoglobine, mais une belle réflexion sur le
comportement à avoir en cas d'épidémie...
Jack est le Septic
Man. Un égoutier dont l'épouse Shelley attend un enfant de
lui. A Collingwood, les morts se chiffrent en dizaines de morts. La
responsable ? L'eau usée de la ville. Tout les habitants sont
évacués. Tous sauf Jack qui accepte d'honorer un contrat proposé
par un certain Phil Prosser. Alors que Shelley plie bagages pour ne
pas mettre en péril la future naissance de leur bébé, Jack se rend
dans les réserves d'eau de la ville afin de découvrir ce qui a bien
pu les empoisonner. Voilà pour le pitch de départ de ce Septic
Man qui a toutes les allures d'une bonne petite production
Troma, et qui ressemble notamment au célèbre Toxic
Avenger. Le film offre une vision très second degré
qui ne sera pas nécessairement perçue par tout le monde. Enrobé
d'une ambiance particulièrement glauque et de décors singulièrement
crades, Septic Man s'enfonce peu à peu dans une
noirceur nauséabonde que renforce l'apparition de deux frères
totalement dingues qui se débarrassent de leurs cadavres encombrant
en les jetant dans la fosse où se trouve enfermé Jack.
En réalité, Septic
Man n'offre pas grand chose en pâture en terme d'histoire. A
part l'évolution du mal qui s'attaque au personnage et sa lente
agonie, le film est relativement ennuyeux. Et ce ne sont pas les
incessants vomissements, ni les nombreuses scène crapoteuses qui
vont changer quoi que ce soit à l'ennui qui disperse son parfum
empoisonné. Mieux vaut être bien éveillé devant cette bande
fumante car le sommeil guette le moindre signe de fatigue...
Samantha accepte
l'invitation de son amie Alice à participer à une soirée chez
elle. Là, elle y fait la connaissance d'un inconnu avec lequel elle
va avoir un rapport non protégé. Ayant tout oublié ou presque,
Samantha se réveille le lendemain matin chez elle avec une sévère
gueule de bois. La jeune femme commence à ressentir des douleurs
dans le bas du ventre. Elle est même victime d'une grande perte de
sang. Elle consulte un médecin qui lui prescrit des médicaments en
attendant les résultats des tests sanguins. Amoureuse de Nikki,
Samantha vit chez sa mère. Une emprise trop forte qu'elle a du mal à
supporter, d'autant plus que la maladie dont elle est atteinte ne
fait que s'aggraver. Eric England se sert d'un moyen très efficace
pour horrifier les spectateurs : la peur des maladies
contagieuses. D'ailleurs, n'aperçoit-on pas un panneau préventif
contre le SIDA ? L'analogie est donc évidente. Comme les
symptômes, qui rappellent également un autre mal, lui, d'actualité,
le virus Ebola. Alors que The Returned use
d'une certaine finesse dans l'approche du mal, Contracted
n'y va pas par quatre chemins. Autant dire que les hypocondriaques
qui feront face jusqu'au bout à cette œuvre particulièrement
graphique risquent de ressentir un certain nombre de symptômes. Le
film rappelle un classique en noir et blanc signé Abel Ferrara, The
Addiction.
L'évolution de la maladie est ici visuellement décrite avec soin.
Il n'est pas rare de ressentir un certain malaise. Car plus que la
terrible dégradation physique de l'héroïne, c'est le comportement
de son entourage, réfractaire à tout contact avec Samantha qui
distille l'embarras. Contracted
réussit le pari de remuer les estomacs, tout en convaincant avec
force images, qu'il est plus que jamais important de rester prudent
lors de rapports sexuels avec des inconnus. Une œuvre
déstabilisante...
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