Paul Hacket, jeune informaticien, se détend après le travail à la table d'un petit restaurant. Accosté par Marcy Franklin, passionnée par le roman que Paul est en train de lire, l'homme et la femme se rapprochent et démarrent une courte conversation. Invité à se rendre plus tard chez l'amie de Marcy, Kiki Bridges qui confectionne des presses-papiers moulés en plâtre, Paul prend un taxi mais y perd le seul billet de vingt dollars qu'il possède et se retrouve sans un sou. Abandonné par un chauffeur mécontent, il fait à pieds le reste de la route qui mène dans le quartier où vit Marcy. Arrivé jusqu'à l'appartement de Kiki, il constate que Marcy s'est absentée. Lorsque celle-ci revient, ils fument ensemble un peu d'herbe et alors que la jeune femme s'éloigne durant un court instant, Paul tombe sur un ouvrage consacré aux greffes des grands brûlés. Marcy revient en tenue légère et alors que les deux nouveaux amis conversent, Paul aperçoit sur l'une des cuisses de Marcy, une griffure. Il a également vu la jeune femme revenir plus tôt avec un petit sachet contenant une pommade pour peaux sèches.Paul prend la fuite et s'engouffre dans le métro afin de rentrer chez lui.
Mais comme il n'a pas assez de monnaie sur lui, il est viré sans ménagement par un agent de sécurité. Se retrouvant sous la pluie, il file se mettre à l'abri du Terminus Bar dont le propriétaire lui apprend qu'un cambrioleur sévit dans le quartier...After Hours est le dixième film de Martin Scorseses qui dans sa carrière de cinéaste plutôt spécialisé dans le milieu mafieux et les policiers, fait ici une entorse. ET quelle entorse. L’œuvre est un petit bijou d'humour noir. Le cauchemar éveillé d'un homme qui découvre un univers nocturne qui lui est totalement étranger. Une succession de bévues qui le mènent droit en Enfer. Et tout ça parce qu'il s'est dégonflé devant des images terribles de grands brûlés et qu'il a pensé que Marcy en était garnie.Mais là où se situe le génie du film de Scorseses, c'est la multitude de ramifications qui font de cette nuit un cauchemar dont Paul n'arrive décidément pas à se dépêtrer. Il a beau se réfugier dans un bar, chez une serveuse ou encore dans une boite de nuit thématique particulièrement glauque, chaque fois il est confronté à des personnages totalement barges qui au premier abord paraissent pourtant tout à fait quelconque. Et puis, cet homme étranger au quartier, que personne avant Marcy n'avait jamais vu, devient le coupable idéal dans la série de cambriolages qui touchent la région.
Mais cela ne semble rien en comparaison avec la mort de Marcy. Que Paul découvre lui-même allongée sur son lit, une boite de médicaments vides posée sur la table de nuit.Griffin Dunne campe un Paul dépassé par les événements. Au bord de la crise de nerfs et de la folie, il interprète un personnage confronté aux pires situations. Au départ peu téméraire, il fini par trouver un peu de courage même si celui-ci se fait très discret. Il lui arrive plus souvent qu'à sont tour de se réfugier sous les jupes de femmes un peu paumées. Les personnages semblent être liés par un même destin. Tous se connaissent et vivent au rythme de la nuit. Comédie, After Hours demeure parfois pourtant assez déroutant, voire dérangeant. Si l'aventure est au départ particulièrement molle, c'est pour mieux distiller au fil de l'intrigue un rythme soutenu, qui ne cesse de s’accélérer, jusqu'à une chute finale particulièrement ubuesque. Une merveille où ne font que passer des acteurs et actrices savoureux, Griffin Dunne et Rosanna Arquette en tête.
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