Le juge d'instruction
Ariane Felder est en plein travail lorsque ses collègues débarquent
dans son bureau. Fêtant la nouvelle année, ils lui proposent de les
rejoindre dans la salle des festivités. L'un des convives lui tend
un verre. Ariane, qui n'a pas l'habitude de boire, l'avale. Puis elle
en boit un second. Puis un troisième. Lorsqu'elle quitte le palais
de justice, elle est ivre. En témoignent les caméras de sécurité
installées à peu près partout dans le quartier. Environ six mois
plus tard, Ariane ressent des douleurs au ventre. Elle se rend donc
chez son gynécologue qui lui fait une échographie. Ô surprise,
Ariane est enceinte! De six mois et deux semaines selon son médecin.
C'est impossible crie-t-elle. En effet, la jeune femme est
célibataire, vit seule et n'a pas de petit ami. Mais la juge doit se
rendre à l'évidence : elle attend un bébé. Elle demande à
un ami, le docteur Toulate, médecin légiste, de pratiquer des tests
de paternité à partir d'un prélèvement effectué (violemment) sur
son confrère, le juge de Bernard, un homme collant qui l'avait
faite boire durant la fête du nouvel an.
Mais les résultats sont
négatifs. En revanche, le docteur Toulate trouve une corrélation
entre l'ADN d'Ariane et celui de Bob Nolan. Un cambrioleur, assassin
d'un vieil homme auquel il aurait arraché les yeux avant de les
manger. Le père du bébé, c'est lui. Lors d'une confrontation entre
Ariane et Bob, ce dernier reconnaît sur un portrait de la juge
accroché au mur, celle avec laquelle il a fait l'amour un soir très
tard, dans un local à poubelles. Bob, spécialiste du crochetage de
serrure arrive sans mal à s'introduire chez Ariane un soir. Une
chance pour le bébé dont la future maman s'apprête à avorter de
manière peu habituelle. Bob affirme être innocent du meurtre
horrible dont on l'accuse. Et comme Ariane et connue pour être une
brillante juge d'instruction, il compte sur elle pour revoir le
dossier du cambrioleur et enfin l'innocenter. En échange, il lui
promet de ne rien divulguer à personne de la nuit très spéciale
qu'ils ont partagée en tout début d'année...
9 Mois Ferme est
le cinquième long-métrage d'Albert Dupontel. L'ancien humoriste
continue son grand œuvre cinématographique, jalonné de quelques
perles particulièrement noires (Bernie). Son dernier film ne
déroge pas à la règle malgré la présence d'une Sandrine
Kimberlain que l'on aurait été loin d'imaginer dans un tel film
avant de l'y voir laisser éclater tout son talent. 9 Mois Ferme
est un vrai retour aux sources.
En réalité, depuis son tout premier film, il n'avait pas réussi à
faire mieux. Ni aussi bien. Et même si son dernier bébé n'est pas
aussi sulfureux, il contient assez de bonnes idées pour en faire une
œuvre terriblement attachante. Et dire que le film a faillit ne pas
se faire. Dupontel voulait une petite brune dans le rôle d'Ariane.
Il a trouvé en Sandrine Kimberlain l’interprète idéale, à
contre-courant du cinéma dans lequel elle baigne habituellement.
Toute
la folie du propos repose sur l'antinomie qui oppose des personnages
qui n'ont vraiment rien de semblable. Et pourtant, un événement va
les réunir. Quelques passages à vide ne parviennent cependant pas à
noyer l'intérêt grandissant. Quelques idées absolument géniales
nées de l'esprit fertile de Dupontel jaillissent comme un bonheur
dont le spectateur savoure chaque apparition. Voir Jean Dujardin (qui
rappelons-le interpréta le rôle principal du film MUET The
Artist) traduire pour les
spectateurs sourds et muets les informations est à mourir de rire.
Tout comme les sous-titres relatant des événements extérieurs ou
bien les témoignages concernant l'affaire du globophage (le serial
killer Charles Meatson, référence évidente au célèbre gourou et
meurtrier Charles Manson). L'acteur-cinéaste en fait des tonnes et
on aime ça. Dupontel fait du Dupontel et c'est tout ce qu'on lui
demande. C'est un peu trash mais jamais vulgaire. Le duo fonctionne à
merveille (tout comme la présence du génial Nicolas Marié) et l'on
espère très vite revoir Albert Dupontel devant et derrière la
caméra.
Le
titre de son prochain film ? Adieu Les Cons.
Tout un programme...
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