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mardi 25 juin 2013

Ober de Alex van Warmerdam (2007)

Edgar travaille comme serveur dans un grand restaurant. .Il est marié à une épouse gravement malade et pour laquelle il n'éprouve rien. Il est également l'amant de Victoria avec laquelle il s'ennuie à mourir. Les clients du restaurant le méprisent et le traitent comme une serpillière tandis que ses voisins lui en font voir de toutes les couleurs. Edgar aspire à une vie meilleure. Personnage fictif d'un roman dont l'auteur, Herman, ne connaît pas encore la fin, le serveur débarque dans l'appartement de son "géniteur" avec la ferme intention d'avoir des explications avec lui. En effet, Edgar ne comprend pas et, surtout, n'accepte plus l'acharnement de Herman à faire de son existence un enfer. Il demande, supplie même, l'écrivain de modifier un peu son destin. Il veut qu'Herman rende sa vie un pu plus rose et moins noire.

Herman lui promet donc un peu de réconfort auprès d'une nouvelle maîtresse prénommée Stella. Une ravissante jeune femme, mariée, mère d'un tout jeune enfant, et épouse de Walter... ami et collègue de Edgar. La compagne de Herman, Suzy, se mèle d'un peu trop près du roman qu'il écrit. Elle tente de mettre un peu de piment dans l'histoire dont Edgar est le principal personnage, et ce, au risque de mécontenter son compagnon.

L'existence de Edgar, à mesure que l'écriture du roman avance, devient de plus en plus noire. Il rencontre des personnages toujours plus inquiétants et se retrouve face à des situations apparemment inextricables. Mais c'est sans compter sur l'aide de Suzy qui, à sa manière, va aider le personnage à se dégager quelque peu des problèmes qu'il accumule autour de lui. Sauf que le seul à pouvoir mettre un terme à cette folle et sombre histoire ne peut être, semble-t-il, que l'auteur lui-même...

Avant de réaliser Ober en 2007, Alex van Warmerdam a été le réalisateur d'une poignée de films. Cet ancien diplômé de l'académie de Rietveld d'Amsterdam en peinture et graphisme se lance dans le théâtre avant de tourner son premier long-métrage, Abel en 1986. Ober est une œuvre curieuse. Aussi burlesque que sordide, elle cueille le spectateur là où il ne s'y attend pas. On apprécie les situations rocambolesques dans lesquelles est plongé le héros sans toutefois hurler de rire devant le sort que lui inflige son auteur. Outre le fait qu'il soit systématiquement entouré de personnages peu recommandables, Edgar a l'inconvénient de ne pouvoir pratiquement pas agir sur son état de personnage fictif. On découvrira malgré tout qu'il peut, avec beaucoup de volonté, se rebeller devant l'homme qui l'a créé et le façonne selon ses désirs.

Si le scénario est effectivement original, il apparaît limité au regard de la redondance de certaines actions commises par le héros et ceux qui végètent autour de lui. Il n'est pas rare de ressentir une sensation proche du malaise devant l'acharnement avec lequel il est employé. Voisins et clients sont les premiers à lui imposer leur humaine laideur. Quand à ses proches, relativement rares et insignifiants, ils n'apportent jamais de solution positive, à part peut-être le personnage de Stella, véritable bouffée de chaleur mais qui dégage, tout comme les autres, une véritable ambiguïté.

De cette triste et morne histoire, on retiendra un vrai fou rire durant une scène en total décalage avec le reste du récit. Le héros, confronté à une vendeuse (vendeur?), assiste (même pas éberlué) à l'agonisante lenteur d'une action qui ne participe pourtant pas à l'intrigue mais que l'on décrira comme une soupape permettant au spectateur d'échapper à la camisole dans laquelle Alex van Warmerdam l'a enfermé. Ober est un ovni maîtrisé, qui souffre de défauts inhérents à la fragilité du scénario. Il n'empêche que le cinéaste parvient à maintenir l'intérêt à travers des tableaux fantaisistes dont on espère toujours voir le héros se sortir vainqueur. Une bonne surprise...


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