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mercredi 19 juin 2013

Killer Joe de William Friedkin (2011)



Un soir d'orage, Chris Smith débarque devant le taudis où vit son père Ansel, sa sœur Dottie, et leur belle-mère Sharla. Alors qu'il gueule à gorge déployée pour que son géniteur lui ouvre la porte, c'est Sharla qui l'accueille, la toison pubienne au grand jour. Chris a des soucis d'argent. Il doit la somme de six mille dollars à Digger Macaulay et s'il ne le rembourse pas dans les plus brefs délais, il risque la mort. Problème : son père n'a pas un sou et ne peut donc lui venir en aide.

Vient alors une idée fumeuse dont Chris fait part à Ansel. Le jeune homme a entendu de la bouche d'un certain Rex que sa mère aurait contracté une assurance-vie dont l'unique bénéficiaire serait Dottie. Le père et le fils imaginent donc un plan machiavélique pour se débarrasser de la mère afin de récupérer l'argent de l'assurance. Les deux hommes n'ayant pas l'âme de meurtriers, Chris fait appel à un certain Killer Joe. Flic véreux, il lui arrive parfois de remplir des contrats moyennant une certaine somme d'argent. Cependant, il exige d'être payé d'avance, mais, comme Ansel et Chris n'ont pas les vingt-cinq mille dollar qu'il demande, il acceptent la curieuse proposition de Killer Joe qui leur impose de mettre Dottie, qu'il a rencontrée un peu plus tôt, en caution. Même si l'idée rebute le père et le fils, pris à la gorge, ils finissent par accepter...

Un cas que ce William Friedkin. Alors qu'il approche les quatre-vingt ans (il en aura soixante-dix sept le vingt-neuf août), le cinéaste éprouve encore la ténacité des spectateurs les plus exigeants avec une histoire inspirée par la pièce de théâtre éponyme écrite par Tracy Letts. Friedkin nous a souvent habitués à des œuvres chocs et non dénuées d'intérêt. Après l'éprouvant cauchemar vécu par une jeune adolescente possédée par le Diable dans L'Exorciste en 1973, la difficile incursion d'un jeune flic dans le monde des homosexuels dans Cruising en 1980, ou encore dans l'esprit sévèrement tordu d'un type persuadé que des insectes ont la capacité de s'introduire sous la peau dans Bug en 2006, le cinéaste revient en 2011 avec un film frappé du sceau de la folie et de la machination.

L'impact est assuré par une générale et brillante interprétation. Matthew McConaughey est à peine reconnaissable dans le rôle titre. William Friedkin lui offre un personnage en or et l'acteur se saisit de l'occasion pour exploser à l'écran. Au même titre que la toute jeune Juno Temple qui interprète la fragile Dottie. Emile Hirsch, Thomas Haden Church et Gina Gershon complètent le tableau d'une famille déjantée qui n'hésitera pas un seul instant à accepter l'idée de se débarrasser de la mère de Chris et Dottie afin de récolter une somme d'argent importante. Au dela du thriller qu'annonce le sujet, on est saisit par la noirceur qu'arborent certains aspect de Killer Joe. Il persiste encore une fois des référence assez troubles qui viennent justifier les pensées et les actes de certains personnages (Dottie se souvenant que sa mère a tenté de la tuer lorsqu'elle n'était qu'une enfant) mais qui barbouillent l'estomac des téléspectateurs.

Se dessinent alors les contours d'un récit qui va au delà de l'intrigue principale. Un sujet, lui-même, qui réserve des surprises dont on devinera tout de même l'aboutissement bien avant la fin. Graduellement, Killer Joe prend de l'ampleur. La folie sous-jacente et l'urgence du propos s'intensifient jusqu'au point culminant durant lequel tout s'éclaire, et où tout devient limpide, déclenchant alors une conclusion dont la folie rappelle quelque peu celle rencontrée dans le Texas Chainsaw Massacre de Tobe Hooper. Une chute finale que certains ont jugée de grotesque. Une farce, oui, mais visiblement parfaitement maitrisée (il suffit de voir de quelle manière se clôt le film, sur les dernière paroles de Killer Joe). A nous donc d'imaginer les quelques secondes que le générique de fin fait disparaître...

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