Un
jour, sur le toit d'un immeuble, une jeune femme est violée par
quatre individus. Lorsque ceux-ci en ont terminé avec leur victime,
ils prennent la fuite et la laissent évanouie sur le sol.
Lorsqu'elle reprend connaissance le lendemain matin, elle aperçoit
un jeune garçon qui la veille. Répétant inlassablement que c'est
la seconde fois qu'elle est violée, elle supplie le garçon de la
tuer. Mais ce dernier refuse, arguant qu'il lui faut une bonne raison
pour le faire. Lui même aimerait échapper à cette existence morne
qui s'ouvre à lui. Se penchant par dessus la rambarde donnant sur le
vide, les deux adolescents pensent durant un moment à se jeter par
dessus bord. Puis ils se demandent combien de temps il leur faudrait
pour toucher le sol.
La
jeune fille fuit, disparaît dans une ouverture à travers laquelle
l'eau ruisselle, et se purifie du viol dont elle a été victime la
veille. Le garçon la suit, la retrouve nue et prostrée sous la
douche improvisée. Il s'approche d'elle. La prend dans ses bras, et
tous les deux retournent alors quelques mètres plus bas, sur le toit
de l'immeuble.
Le
désir de mourir de la gamine est plus fort encore. Lui, ne veut pas
être son bourreau. A moins qu'elle trouve une raison suffisante qui
le motivera à aider la jeune fille à se libérer de sa triste
existence. Afin de motiver ou de dégoutter la jeune femme de son
projet de mourir, le garçon lui propose de l'accompagner jusqu'à
chez lui, dans la chambre où la veille, il a tué deux couples de
dépravés qui ont osé exécuter sur lui des pratiques
contre-nature. Écœurée par la représentation vivante de ce
qu'elle cherche à atteindre, la jeune fille hésite. Mais bientôt,
les violeurs refont surface et le jeune garçon qui jusqu'à
maintenant est resté en retrait, se décide à agir pour le bien de
sa nouvelle amie...
"Chauffe-toi
au soleil jusqu'à ne plus transpirer"
Va,
Va, Vierge Pour La Deuxième Fois de
Koji Wakamatsu est un nouveau portrait dressé sur deux existence
perdues qui se cherchent, se trouvent et se détruisent. Mais ici,
contrairement à
Quand l'Embryon Part Braconner et
Les Anges Violés,
les vrais héros ne sont pas les bourreaux mais leurs victimes.
Victimes au pluriel car au delà de la jeune fille violée par quatre
paumés, il s'agit également de dresser le portrait minimaliste d'un
adolescent mal dans sa peau et auquel la vie n'apporte rien de bon,
ainsi que celui d'une jeunesse qui n'a pas de repères auxquels se
raccrocher et qui se laisse aller à la dérive.
Nos
deux héros vivent leur histoire au sommet d'un immeuble dans l'idée
de se jeter dans le vide. Là où justement, à quelques dizaines de
mètres plus bas la vie s'active et où tous sont étrangers au drame
qui se noue. Ils rêvent de quitter cet endroit nu, abandonné, pour
venir s'écraser sur un sol où la vie, elle, justement fourmille. Ce
toit qui leur sert de décor est aussi vide que leur existence. Ils
n'ont pas de contact avec le monde extérieur et tout ce qu'il en
connaissent est la violence figuré par le viol collectif dont est
victime l'adolescente. Même ce qui apparaît comme un éventuel
salut (le réconfort d'une demeure) est perverti par la présence
d'adultes pervers vers lesquels ils ne peuvent se tourner. Sous
l'apparente tranquillité d'un regard "sous
verres",
le jeune homme rumine son désespoir sans même parvenir à réagir
alors même que la jeune femme est aux prises avec les violeurs. Il
est le témoin muet d'un sordide scénario et lorsqu'enfin il
parvient à se ressaisir, il est déjà trop tard, et ce n'est pas le
massacre dont il se rend responsable qui va évacuer toutes les
frustrations dont la jeune fille et lui sont victimes.
Va,
Va, Vierge Pour La Deuxième Fois
oppose une nouvelle fois la femme à la misogynie et au machisme des
hommes. Cette fois-ci pourtant, elle sera épaulée par cet ogre que
nous dépeint au fil de sa filmographie Koji Wakamatsu. L'oeuvre
alterne les plans de viols et de nudité avec une certaines poésie.
Comme pour Les
Anges Violés le
cinéaste traite certains plans en couleur. Comme pour renforcer
l'horreur de certaines situations. On s'attache à ce garçon et à
cette adolescente qui approche la majorité et qui pourtant n'est
encore qu'une gamine. Une fois encore Koji Wakamatsu dénude son
héroïne, ne se formalisant jamais de son âge. Une œuvre à
découvrir, elle aussi.
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