Un
couple s'ébat dans une voiture, à l'abri de la pluie et du vent
quand l'homme invite sa conquête d'un soir à venir dans son
appartement. La jeune femme visite les lieux, s'étonne du
minimalisme du mobilier et demande à prendre un bain. L'homme lui
confie que l'eau risque d'être froide avant d'allumer le
chauffe-eau. Il s'approche de la jeune femme, la déshabille,
l'embrasse et la porte jusque dans sa chambre avant de s'asseoir près
de son corps nu et de la caresser. La questionnant sur le nombre de
rapports qu'elle a entretenu avant de le rencontrer, la jeune femme
résiste tout d'abord à la demande de l'homme qui devient subitement
plus dur dans ses caresses. Visiblement, ce dernier connaît bien
l'entourage de la jeune femme et surtout les hommes qu'elle
fréquente. Elle même s'est renseignée sur lui et sait qu'il est un
homme apprécié de son entourage professionnel. C'est d'ailleurs ce
qui a séduit la jeune femme et l'a poussé à accepter de sortir
avec lui. Elle sait également qu'il est misogyne et qu'il aime es
adolescentes, ce qui n'a pas empêché la jeune femme de se retrouver
avec lui dans son appartement.
"Je
te cajolerai jusqu'à ce que tu en pleures."
La
jeune femme paraît épuisée. Elle ferme les yeux et s'endort. Elle
rappelle à l'homme son ancienne compagne au point qu'il pense être
devant sa jumelle. Il se lève, prend une corde dans le placard de la
chambre et attache les main de la jeune femme. Il se saisit ensuite
d'un fouet qu'il brandit en l'air pour l'abattre sur la jeune femme
qui se met alors à gémir. Les mains liées, celle-ci se laisse
tomber au sol et se traîne, suivie de prêt par l'homme qui ne cesse
de la frapper tout en lui tenant des propos incohérents. Ramenant la
jeune femme jusqu'au lit, l'homme lui montre alors un masque
mortuaire représentant le visage de sa femme. Il raconte ensuite les
difficultés qu'à rencontré le couple lorsque l'épouse à commencé
à désirer un enfant de l'homme qu'elle aime alors que lui même
s'est fait opéré afin de s'assurer qu'il n'en serait jamais
ainsi...
Quand
l'Embryon Part Braconner
ressemble vaguement à ces "torture-porns"
de bien mauvaise réputation qui firent déjà dans les années
soixante-dix les délices des plus sadiques des amateurs d'horreurs
cinématographiques. Aussi minimaliste que sont les décors du film,
le propos tourne autour de deux êtres dont l'un est prisonnier du
second. Ce dernier ayant choisit d'éduquer par le fouet sa victime,
il va tenter de la convaincre que le désir d'avoir un enfant est une
bien mauvaise idée. La naissance est selon lui irrémédiablement
liée à la mort et les seuls instants qu'il estime figurer le
bonheur du futur rejeton sont les mois qui précèdent la naissance
et le paradis qu'augure le ventre dans lequel il est à l'abri.
Bien
que possédant les atours du "torture-porn",
l'oeuvre de Koji Wakamatsu est d'abord un drame. Celui d'un homme dont
le décès de sa femme et le désert affectif qui en a découlé ont
rendu fou. Se croyant investit d'une mission, il suit avec méthode
le plan qu'il s'est fixé afin de rééduquer celles qu'il pense être
de mauvaise condition. Comme cette jeune femme justement qui à
travers quelques plans serrés nous révèle une personnalité
beaucoup moins attachante qu'au premier abord.
"J'arracherai
une à une toutes tes traces d'orgueil"
Tantôt
complètement sous l'emprise de son esprit tourmenté, il arrive
parfois à l'homme d'être aussi doux qu'un agneau. Mais lorsque la
bête s'éveille, mieux vaut ne pas être présent à ses côtés. La
jeune femme que l'on pense un moment hors de danger, retombe à
nouveau entre les griffes de son bourreau qui exprime alors une
violence et une folie jusque là quelque peu contenue. Le rasoir
remplace le fouet et le sang coule alors dans un désir de rendre sa
pureté à sa proie. Les dialogues revêtent une certaine poésie, et
dans toute la macabre noirceur du propos, il n'est pas rare d'en
vouloir en retenir certaines. Le noir est blanc apporte un certain
cachet à l'ensemble, ainsi que la superbe musique qui agrémente
certaines scènes. On est loin d'atteindre le chef-d’œuvre et
Quand
l'Embryon Part Braconner
se regardera d'abord comme une curiosité sacrément violente et
subversive pour un film datant de 1966.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire