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vendredi 8 février 2013

Barton Fink de Ethan & Joel Coen (1991)



Difficile de choisir un film plutôt qu'un autre dans la somptueuse filmographie des frangins coen. Entre les polars "Blood simple" et "Fargo", les comédies loufoques façon road movie "Arizona Junior" et "O'Brother" ou encore façon bande-dessinée avec "Le grand saut", depuis 1984, Joel et Ethan coen signent sans jamais dévier de leur route, de véritables perles cinématographiques. Une quinzaine de films films seulement en vingt huit ans mais chaque fois, une vision toute personnelle du septième art. 

 
Ce qui marque en premier lieu dans leur filmographie, c'est le sens du détail. Lesthétique apportée à chaque plan, donnant à chacune de leurs oeuvres une aura particulière, la photographie étant l'une des clés de leur réussite. Les frères coen sont avant tout des esthètes. En effet, chaque image imprimée sur la pellicule est une toile de maître que l'on ne se lasse pas de contempler tant chaque détail stimule l'imaginaire et émoustille le regard. Cela est d'autant plus flagrant lorsque l'on découvre pour la première fois Barton Fink, sans aucun doute le film le moins évident à aborder mais aussi le plus abouti dans le traitement de l'image et du scénario. 
L'ambiance sonore elle, a une importance capitale dans ce chef-d'oeuvre, rappelant par certains aspects, le premier film de David Lynch "Eraserhead". Il est d'ailleurs amusant de noter l'étrange coiffure de John Turturro, et qui fait irrémédiablement penser à celle du personnage principal du film de Lynch, Henry Spencer, interprété par John Nance. L'hermétisme en moins, les frères coen restituent le même genre d'ambiance tout en apportant une touche personnelle reconnaissable entre mille. Des décors sombres, voire dantesques, corrompus par une image aux teintes verdâtres (voir l'hôtel en décomposition), des bruits étranges dont nous ne connaîtrons jamais vraiment l'origine, et enfin, des personnages tous plus dérangés les uns que les autres. Notamment John Goodman qui joue le rôle d'un voisin tantôt attachant, parfois collant mais se révélant en général très inquiétant. Un autre aussi, alcoolique et idole d'un Barton en mal d'inspiration et piquant d'hallucinantes crises d'hystéries auprès d'une femme à la séduisante allure...


L'inspiration, voilà ce qui manque à notre héros qui va le mener sans aucun doute à sa perte. Auteur d'une pièce à succès,il part à Hollywood tenter sa chance comme scénariste pour un studio de cinéma. Oui mais voilà, devant la machine à écrire, et surtout, devant la page blanche, notre écrivain ne sait par où commencer. Et les événements étranges auxquels il doit faire face autour de lui n'aident en rien le pauvre homme à se lancer dans son nouveau projet. L'univers qui l'entoure ne va pas faciliter la tâche de celui dont l'esprit semble tourmenté. Dans cet univers aux teintes glauques seule une toile accrochée au mur de sa chambre représentant une femme assise au bord d'une plage semble parvenir à le maintenir éveillé. Un "détail" qui donnera à cette oeuvre sublime des frères Coen, une note d'optimisme lorsque tout semblera prendre fin dans l'existence de Barton Fink.
Dans l'extraordinaire filmographie des frères Coen, Barton fink qui allie scénario imparable, musique enivrante, mise en scène ébouriffante et jeu d'acteurs prodigieux, est une oeuvre à part qui demande sans doute une forte implication de la part du spectateur pour en saisir toutes les nuances. Mais dès lors que l'on met le pied dans cet hôtel en perdition, dès que l'on suit les pérégrinations de l'écrivain, on entre dans un univers fantastique, fruit de l'imagination fertile de deux hommes à l'incontestable talent.

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