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dimanche 7 octobre 2012

Una Lucertola Con La Pelle Di Donna de Lucio Fulci (1971)


Carole Hammond fait de curieux rêves. Elle se voit parcourir les couloirs d'un train envahit par des femmes et des hommes dénudés. Puis vient la chute dans un vide sans fond. Ou presque puisque la voilà qui se retrouve dans une pièce vide, à l'exception d'un lit drapé de satin rouge et d'une magnifique jeune femme blonde nue qui la déshabille et lui fait l'amour. C'est ainsi que prend fin le rêve de Carole, déboussolée.
Mariée à Frank, mère de Joan et fille du célèbre avocat Edmond Brighton, Carole consulte le docteur Kerr, un psychanalyste qui explique à sa patiente que ses rêves sont l'expression de fantasmes qu'elle refoule. Car en effet, la jeune femme blonde que Carole voit en rêve est sa voisine. Une personne délurée qui organise des orgies durant lesquelles ses invités se fourvoient dans le sexe et la drogue.

Un soir, alors que Carole reçoit son père à diner, celui-ci reçoit un étrange coup de téléphone durant le repas. La voisine des Hammond reçoit à nouveau ses amis. Alors que dans l'appartement de Carole le calme règne, chez Julia, la voisine, c'est le chaos. La nuit du lendemain Carole fait à nouveau ce rêve récurrent qui la mène toujours au même endroit. Alors qu'elle tombe sur une scène effroyable qui voit les membres de sa famille assassinés, elle tombe une fois de plus entre les bras de Julia. Mais cette fois-ci, le rêve s'achève de manière bien différente puisque Carole, armée d'un coupe-papier, tue la jeune femme de plusieurs coups sur le torse. Dans la pièce, deux témoins. Un homme et une femme. Le lendemain, Carole consulte à nouveau le docteur Kerr qui lui annonce que ce rêve sonne comme une victoire, une libération sur le blocage sexuel dont est victime la jeune femme.

Trois jours plus tard, on découvre le corps sans vie de Julia...

Ce Una Lucertola Con La Pelle Di Donna (connu chez nous sous le titre Le Venin De La Peur) date de 1971. Réalisé par le maître du gore transalpin Lucio Fulci, il s'agit sans doute de l'un des meilleurs films du cinéaste. On est encore loin des débordements de sang dont va faire preuve Lucio Fulci même si les meurtres demeurent ici très graphiques. Le film est l'un des plus beau représentants du Giallo, genre dont se fera une spécialité un autre grand cinéaste italien, Dario Argento.

L'œuvre s'ouvre sur une longue scène cauchemardesque, étouffante et claustrophobe où se mêlent érotisme et psychédélisme. Une vision fantasmatique qui tranche résolument avec l'existence morne et plate de son héroïne. Et ce n'est pas l'apparition de nouveaux personnages introduits par la découverte du cadavre de Julia qui va remettre de l'ordre dans l'intrigue puisque surnage autour de l'existence réelle de Carole l'impression persistante que tout n'est qu'un rêve. Alors que tout semble l'accuser (le coupe-papier lui appartient et ses révélations auprès de son psychanalyste font d'elle la coupable idéale), les enquêteurs découvrent que la jeune femme note sur des feuillets le contenu de ses cauchemars. Quelqu'un peut donc avoir pris connaissance de ces notes pour tuer Julia et faire endosser la responsabilité du meurtre à Carole.

C'est ainsi que le scénario dévoile toute son ingéniosité. On doute de la culpabilité de Carole. Puis c'est au tour de son époux Frank. On en vient même à douter de leur fille Joan. Et que dire de l'ambigu comportement de son père Edmond? Quand aux hippies qui émaillent le récit et dont le comportement est particulièrement troublant. Leur présence dans le rêve de Carole n'est-elle pas le signe de leur culpabilité? Le flic chargé de l'enquête quand à lui paraît bien curieux, à siffler dès qu'il en a l'occasion.

Lucio Fulci, majoritairement révéré pour sa trilogie de l'Enfer marquait déjà les esprits avec ce Una Lucertola Con La Pelle Di Donna qui parvient presque à faire oublier les films qui ont véritablement fait sa renommée. Labyrinthique, nauséeux, étouffant et complexe, le scénario du Venin De La Peur déroule son fil jusqu'à l'ultime minute, l'instant où tout nous est enfin dévoilé. Un chef-d'œuvre du genre Giallo.

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