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mercredi 5 septembre 2012

Never Let Me Go de Mark Romanek (2011)


Il est utopique de penser voir un jour une œuvre faire l'unanimité. Il y aura toujours des hommes ou bien des femmes, dont la sensibilité est pourtant parfois plus exacerbée, conspuer un film, sans même prendre le temps de réfléchir sur les volontés exactes du cinéaste. Dégueuler des termes neutres qui évitent tout développement (du type: ce film est nul à chier !) ne semble curieusement plus l'apanage d'adolescents pré-pubères dévoreurs de blockbusters, mais est un outil très efficace permettant à d'autres de cracher avec virulence sur des œuvres qu'ils n'ont probablement pas pris la peine de suivre jusqu'au bout.
Mais il est vrai que dans le film de Mark Romanek, nous n'assisterons jamais à une course-poursuite entre bolides ni à une invasion d'extraterrestres belliqueux. Tout juste pourra-t-on s'étonner de constater que ce film d'anticipation se situe dans le passé. Ceux qui cherchent des réponses risquent évidemment de rester sur leur faim. Ça n'est visiblement pas le propos du film que d'apporter des solutions à la tragique histoire qui touche Kathy, Tommy et Ruth. Pas de morale à deux balles non plus. Juste la traversée d'une existence courte pour nos trois personnages qui finalement ne profiteront pas vraiment du peu de temps qui leur est alloué avant que le compte à rebours ne commence. 

Une élevage en batterie pour de jeunes enfants conditionnés
 
Le scénario est assez simple en soit. Une école qui éduque de jeunes enfants afin que chacun d'entre eux conserve des organes internes en parfait état. A l'issue de ces années durant lesquelles beaucoup de légendes circulent (disparitions et décès autour de l'enceinte de l'établissement, évitant ainsi toute idée d'école buissonnière), les tout jeunes adultes sont confiés à des accompagnants qui les suivent jusqu'à leur stade terminal. Leur existence et cet acharnement à faire d'eux des être à l'hygiène de vie irréprochable n'a qu'un but: récupérer leurs organes afin d'en faire profiter à d'autres. Sont d'ailleurs considérés Kathy, Tommy et Ruth comme des être non pourvus d'âmes. C'est pour cette unique raison que la Galerie prélève parmi les meilleurs élèves, les meilleures créations artistiques. Afin d'évaluer non pas l'état de leur âme mais pour juger si ou ou non ils en ont seulement une.

Carey Mulligan campe avec pudeur le rôle de Kathy. Une interprétation toute en finesse et émotion. Une émotion qui passe parfois simplement par le regard. Tommy (Andrew Garfield), lui, est un être profondément fragile qui peut parfois se montrer violent envers lui-même. Ruth (Keira Knightley) est tout d'abord la peste du trio. Celle qui par jalousie vole l'amour naissant entre Kathy et Tommy. Un amour qui nous saute aux yeux dès le début mais pour lequel on ne peut rien. Il suffirait d'un mot de la part de Kathy. Ou bien même de Tommy. Mais non, c'est l'éternel désespoir qui prend le dessus. Et plus les années passent, plus les visages murissent, et plus on se dit que tout espoir est vain. 
On aurait imaginé pourtant des êtres pleins de vie, de rêves et d'une envie de tout bousculer sur leur passage. Mais on a l'impression qu'au contraire, ils s'enlisent. Même quand l'expectative d'un sursis de quelques années se profile, ils n'y songent pas dès le départ. Charlotte Rampling campe une directrice d'établissement froide et faussement maternelle mais la dernière vision que l'on a de son personnage est (espérons-le) celle d'une femme qui réalise enfin toute l'effroyable horreur à laquelle elle a participé durant tant d'années. 

Une œuvre bouleversante, interprétée par de jeunes acteurs de talent
 
Le rythme du film est lent, ce qui ajoute au poids déjà très lourd du propos. Et que dire de la musique de Paul Watkins et que certains jugent trop répétitive. Elle est merveilleuse, bouleversante et magnifie les moments forts de Never Let Me Go. Adam Kimmel contribue à la beauté stupéfiante de certains paysages. Certains décors anecdotiques comme les quelques plans vus dans la demeure de Madame Marie-Claude se meuvent comme des peintures vivantes. Tout semble avoir été construit de manière à donner à l'ensemble une remarquable harmonie. 

Never Let Me Go est donc un film à découvrir, mais aussi à partager.


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