Qu'est-ce
qu'un slasher?
Le
slasher est une œuvre cinématographique dont l'interprète
principal est payé pour toujours sortir du cadre de l'objectif. Il
est rare que l'on découvre son identité avant la toute fin du film
et les seuls éléments visibles à l'écran qui nous rappellent
qu'il s'agit bien d'un homme, c'est la paire de chaussures usées
qu'il porte aux pieds et sa main droite qu'il accompagne toujours
d'une arme dont les origines peuvent être diverses. Aussi bien
cuisinier, que jardinier ou bricoleur, tout ustensile qu'il traine
avec lui devient un objet contondant. Pas spécialement futé
(quoique), il a pour habitude de trucider de jeunes et beaux
adolescents dont le principal loisir est de copuler un peu n'importe
où. De ces derniers, il est nécessaire d'en faire des victimes peu
évoluées. Portées sur le sexe, l'alcool ou la drogue, les
scénaristes décident toujours d'éviter que le spectateur ne
s'attache aux victimes en réduisant leur temps d'exposition à
l'écran. Les raisons pour lesquelles le tueur assassine aussi
froidement des personnes qui pourtant n'ont jamais eu le moindre
mauvais geste envers lui restent souvent floues. Voire succinctes. De
manière générale, il est épris de vengeance et extermine tous
ceux qui se mettent sur son chemin.
L'une
des caractéristiques parmi les plus étonnantes chez cet être
profondément malade, c'est la résistance physique dont il fait
preuve dès lors que l'une de ses victimes ose se défendre. Il est
capable d'encaisser des chutes de plusieurs mètres. Il résiste sans
mal aux coups de haches, de couteaux ou d'aiguille à tricoter.
Certains d'entre eux sont même en mesure de revenir d'entre les
morts après avoir été soigneusement réduits à l'état de pantins
désarticulés.
Le
tueur du slasher possède une endurance exceptionnelle. Et même bien
au delà, il est capable de rattraper un adolescent en fuite qui
court à perdre haleine et cela, simplement en marchant. A croire
qu'il est en possession d'un pouvoir extraordinaire: la téléportation
! Quelques-uns ont malgré leur pédigrée, réussi à entrer dans la
légende du cinéma d'horreur. Ce qui tend à prouver que même dans
la fiction, il est des métiers qui ne requièrent pas une once
d'intelligence, d'instruction ou de culture.
Rarement
gâté par la nature, il a souvent le bon sens de cacher son visage
derrière un masque. Une manière sans doute d'approcher ses victimes
pour ne pas les effrayer avant de les tuer.
Aujourd'hui,
il est rare que l'on s'effraie lorsqu'il apparaît sur la toile
blanche. Cet évident soucis provient sans doute du fait qu'il est
désormais un peu trop représenté au cinéma. On le voit même
forniquer avec la comédie.
Les
origines du slasher (de 1971 à 1989):
Considéré
comme le plus ancien des slashers "Black Christmas" date de
l'année 1974. Et pourtant, il suffit de retourner un peu plus loin
dans le passé pour trouver une œuvre dont les codes ressemblent
beaucoup à ceux du genre qui nous intéresse ici. Maître incontesté
du genre Giallo (films policiers horrifiques teintés d'érotisme et
dont son compatriote Dario Argento est aussi l'un des grands
pourvoyeurs), Mario Bava fut l'auteur d'une "Baie Sanglante"
en 1971 dont semblent s'être inspirés les responsables du classique
"Vendredi 13" (ce dernier allant jusqu'à piller quelques
idées de meurtres du film de Bava). Si dans sa dernière partie le
film ressemble à un défouloir assez violent, les cinq ou six
premiers meurtres sont exécutés de manière anonymes et sur un
rythme étonnamment plus vif que celui que nous infligeront la
majorité des slashers à venir. Sept ans plus tard, en 1978, c'est
John Carpenter qui s'y colle avec son très célèbre "Halloween".
Considéré comme l'un des grands classiques du genre, c'est lui qui
impose définitivement les codes à retenir. L'année suivante, David
Schmoeller réalise un étonnant "Tourist Trap". Si la
principale différence entre son film et la majorité des autres
slashers est le pouvoir de télékinésie dont est doté son tueur,
l'œuvre fait bien partie du genre. En 1981, le producteur Sean S.
Cunningham ("La Dernière Maison Sur La Gauche") scénarise
et réalise l'un des plus slashers les plus connus des amateurs et
même de ceux qui ne s'en sont pas fait a spécialité: "Vendredi
13". Une œuvre qui connut un nombre incalculable de suites plus
ou moins (surtout moins!) réussies. Les années quatre-vingt vont
beaucoup inspirer les scénaristes. A moins qu'il ne s'agisse de
l'inverse au vu de la relative faiblesse et de la redondance des
scénarios proposés. "Le Monstre Du Train" de Roger
Spottiswoode, "Le Bal De L'horreur" de Paul Lynch et
"Pyromaniac" de Joseph Ellison rien que pour l'année 1980.
Durant cette décennie, les classiques de Carpenter et de Cunningham
voient naître leurs premiers rejetons.
Le
genre, très vite, tourne en rond et finit par se mordre la queue.
Fort heureusement, parmi la foule de films proposés, il en est, il
est vrai assez rares, qui parviennent à tirer leur épingle du jeu.
Mais c'est sans doute davantage grâce à leurs effets-spéciaux
réussis qu'à leur scénario. Deux films vont vraiment marquer les
esprits. Peut-être même plus encore que les classiques reconnus. Il
s'agit de "The Burning" de Tony Maylam et de "The
Prowler" de Joseph Zito. La présence de Tom Savini au générique
n'est sans doute pas étrangère à la qualité de ces deux œuvres
comptant parmi celles qu'il faut absolument avoir vu si l'on veut se
pencher sur le genre slasher. S'il fallait d'ailleurs n'en retenir
qu'un, le second serait sans doute celui-ci.
Si
une grande majorité des slashers nous vient des États-Unis, on
découvre parfois avec bonheur de petites productions venues
d'ailleurs fort sympathiques comme l'excellent "Bloody Bird"
de Michele Soavi en 1987 dans lequel le tueur porte un immense masque
d'oiseau. L'auteur du cultissime (et très glauque) "Maniac"
William Lustig reprend la caméra pour nous proposer un gentillet
(mais efficace) "Maniac Cop" en 1988 avec un flic pour
assassin !!! "Douce Nuit, Sanglante Nuit: Coma" fait comme
ses ainés et embauche une nouvelle fois le Père Noël pour une
série de massacres en 1989.
De
la suite... sans les idées (de 1990 à nos jours):
Lorsque
les années quatre-vingt dix démarrent, "Vendredi 13" en
est déjà à son septième chapitre et "Halloween" repart
pour un cinquième volet. Durant cette décennie, beaucoup de
slashers médiocres vont voir le jour. Beaucoup de suites également.
Wes Craven donne naissance au premier "Scream" en 1996 et
Jim Gillespie au premier "Souviens-Toi L'Été Dernier"
deux tentatives jugées réussies mais cela demeure une histoire de
goût.
Les
années 2000 vont voir éclore beaucoup de remakes. Les "Vendredi
13", "Halloween", "Meurtres A La Saint Valentin"
et même "Black Christmas" vont être remis au goût du
jour avec plus ou moins de bonheur. En France, on préfère se
pencher du coté du survival mais dans le courant de l'année 2012
devrait sortir "Dans La Forêt" de Pascal-Alex Vincent,
l'une des rares incursions dans le genre...
Trop de slashers tue le slasher...
RépondreSupprimerTu m'as appris là un terme que je ne connaissais pas.
L'avantage, c'est qu'on ne peut pas dire que l'acteur joue mal !
Parmi mes préféré du genre et dont tu ne parles pas, il y a Intruder de Scott Spiegel ou encore The dorm that dripped blood de Jeffrey Obrow et Stephen Carpenter. Tous les clichés y sont présents mais j'ai trouvé que les meurtres et les effets spéciaux font la différence.
RépondreSupprimerEt j'ajouterai aussi le jour des fous qui est plutôt sympathique (avec Caroline Munro)