Le
cinéma horrifique offre un panel de "cintrés" tellement
large qu'ils ont perdu de leur originalité au fil des années. Le
pauvre Jason Voorhees nait avec une paralysie faciale. Son géniteur
se tire et le pauvre enfant est élevé seul par sa mère. Plus tard,
alors qu'il fait partie du camp de Crystal Lake, il tombe à l'eau et
se noie pendant que ses moniteurs "jouent au docteur".
Maman part en guerre et trucide dorénavant tout ceux qui mettent les
pieds dans le camp de vacances. Décapitée à la fin du premier
chapitre, c'est son fils revenu d'entre les morts qui prend alors la
relève. Ses armes de prédilections? Un peu tout et n'importe quoi.
Un vrai bricoleur Jason. Tout ce qui lui passe sous la main sert
d'arme tranchante ou perforante. Haches, couteaux, arcs, machette,
fourche et même d'aussi incongrus outils qu'un javelot ou bien
encore un tournevis. Persévérant, il se relèvera sans cesse de ses
échecs, arborant toujours plus une apparence décrépite.
L'un
des plus connus parmi ces tueurs masqués est sans doute Michael
Mayers. Sans doute le plus précoce puisqu'il tue sa sœur alors
qu'il n'a que six ans et elle dix-sept (!!!). Interné dans un
hôpital psychiatrique, il est irrémédiablement poursuivi par le
docteur Loomis (le génial Donald Pleasance) Son statut de précurseur
rend inutile le fait de revenir sur sa très longue carrière de
tueur en série (neuf films au compteur). Mieux vaut se pencher sur
celle de l'un des tueurs les plus fascinants du septième art. Celle
de Leatherface (Tronche de Cuir). Sans doute celui décrit comme le
plus fêlé d'entre tous. Ce qui déconcerte chez ce personnage
véritablement inquiétant, c'est le degré d'insouciance avec
laquelle il tue et dépèce ses victimes. Poussés au chômage, lui
et sa grande famille de dégénérés n'ont pas trouvé mieux que de
ramener du travail à la maison. Anciens employés dans un abattoir,
ils ont transformé leur demeure en un établissement consacré à
l'abattage humain. Si l'on considère le degré d'absurdité de
Leatherface et le fait qu'il ne tue jamais par sadisme mais agissant
par simple instinct de survie, il est possible de l'envisager comme
un être sympathique. Du moins si l'on reste à l'écart de sa
phallique tronçonneuse. Ce qui dénote de l'habituel tableau offert
par ce type de films (slashers), c'est l'aspect particulièrement
glauque de l'œuvre de Tobe Hooper. L'atmosphère moite et malsaine
offre l'une des visions les plus terrifiantes sur un sujet mainte
fois rabattu.
Ce
qui unit ces tueurs ainsi que bon nombre d'entre eux, c'est cette
curieuse pratique qui consiste à porter un masque sur le visage.
Qu'il soit de hockey pour Jason ou fait de la peau de ses victimes
pour Leatherface, ils empêchent le spectateur de s'identifier au
personnage. Si depuis on sait quel monstre se cache sous celui de
Jason, on fantasme (toujours en espérant ne jamais réellement le
découvrir) de savoir à quoi ressemble le second.
"Tourist
Trap" démarre de manière tout à fait conventionnelle puisque
l'on y voit cinq jeunes personnes tombant en panne de voiture au beau
milieu d'un trou perdu des États-Unis. Lieux de tous les fantasmes,
les coins les plus reculés du pays créent dans la conscience
collective une image très précise des autochtones les peuplant.
Soit des types pas très malins, crasseux, et aux penchants sexuels
déviants évidents. Pourtant, celui qui les accueille, un certain
Mr. Slausen, se révèle tout à fait charmant. Notamment avec les
trois jeunes filles du groupe qu'il s'empresse très vite d'inviter à
venir s'abriter chez lui. L'un des deux garçons n'a pas réapparu
depuis qu'il est parti chercher une station essence afin de gonfler
le pneu de secours dont il a besoin pour remplacer celui qui a
éclaté. Mr. Slausen vit dans une minuscule demeure (en fait, une
station) envahie par des mannequins qu'il affirme avoir été
fabriqués par son frère et ce, pour un ancien musée de cire. Un
univers étrange, surtout lorsque les jeunes filles tombent sur celui
d'une femme, reproduction parfaite de l'épouse défunte de leur
hôte. Lorsque ce dernier propose au second garçon de l'emmener voir
le véhicule en panne, l'une des trois filles pousse sa curiosité
jusqu'à se rendre seule dans l'immense bâtisse située à quelques
dizaines de mètres de la maison de Mr. Slausen...
Vêtu
d'une salopette, le bouseux de service (campé par l'excellent Chuck
Connors) possède un atout particulier puisqu'il est doué du pouvoir
de télékinésie. Ce qui le différencie largement de ses homologues
masqués. Il peut à volonté prendre le contrôle de ses mannequins
pour jouer des tours à ceux qui tombent entre ses griffes. Détruit
par e décès de son épouse, il lui voue un culte insensé et
transforme ses jeunes victimes féminine en poupées de cire.
Baignant dans un décor qui rappelle le classique de Tobe Hooper, le
film de David Schmoeller lui est tout de même bien inférieur. Le
rythme ainsi que le scénario sont particulièrement faibles et si ce
n'était l'originalité du personnage principal et surtout le regard
terrifiant que portent parfois les mannequins sur les futures
victimes du tueur, le film tomberait sans doute dans l'oubli.
Considéré à tort ou à raison comme l'un des meilleurs
représentants dans la catégorie "slashers", mieux vaut se
tourner vers un autre authentique bijou du genre: "The Prowler"
de Joseph Zito.
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