Ancien
cadre d'une boite spécialisée dans le film alimentaire, Gérard
est au bord du gouffre. Depuis trois ans, dont deux de dépression,
il est au chômage. Alors quand s'offre à lui l'opportunité de
retrouver du travail, il met tout en œuvre pour réussir son
entretien avec Bonnot, l'un des très importants cadres de
l'entreprise dans laquelle il espère être embauché. De retour chez
lui, il annonce la bonne nouvelle à sa femme Colette: Gérard va
enfin pouvoir retravailler. Le seul hic, c'est qu'il doit accueillir
son nouvel employeur Pontignac à diner le lendemain soir.
Alexandre
est le nouveau voisin de Colette et Gérard. Lorsque ce dernier est
de retour chez lui, il tombe sur le nouveau locataire qui se démène
afin de résorber une fuite d'eau dans le salon. Colette et Gérard
discutent devant Alexandre du futur diner
en compagnie de Pontignac. Leur voisin très vite, s'immisce dans la
conversation du couple et fleure le piège du diner prévu le
lendemain. Il en fait part à Gérard qui le remercie mais l'expédie
hors de l'appartement.
Lorsqu'il revient un peu plus tard, certain d'avoir
trouvé une solution pour la fuite d'eau, il propose d'aider ses
nouveaux voisins à préparer le diner du lendemain soir. Lui-même
au chômage, Alexandre est conseiller en formation et diagnostique.
Impressionnés par l'étalage qu'il fait de sa profession, Gérard et
Colette acceptent l'aide qu'il leur propose.
Tous
les trois font l'inventaire de ce qu'il serait bon de modifier dans
l'appartement afin d'accueillir Pontignac dans les meilleures
conditions. Et le chantier est... immense...
Gérard
(Daniel Auteuil) est un quinquagénaire passionné de
sidérodromophilie. En effet, il possède un impressionnant réseau
ferroviaire miniature dans l'appartement. Il joue aux courses, écoute
Claude François, Mike Brant, Joe dassin et Daniel Balavoine. Colette
et lui possèdent quelques "croutes figuratives" clouées
aux murs. Le portrait de Gérard et de son épouse est édifiant.
Daniel Auteuil campe un mari parfois rustre envers Colette. Attitude
sans doute liée à l'anxiété de ne pas obtenir le poste qu'il
brigue. Nerveux, il s'emporte à la moindre contrariété. Colette
(Valérie Lemercier) est une femme d'intérieur charmante mais
totalement déphasée devant l'ampleur de la tache qui lui incombe.
Alexandre (Thierry Lhermitte) gère facilement ce type de situation.
Généreux, il n'hésite pas un instant à mettre la main à la patte
pour venir en aide à ses voisins.
Auteuil
en chômeur rigide, Lemercier en maitresse de maison maladroite et
Lhermitte en voisin-conseiller, le trio ne peut faire que des
étincelles. Ce qui dérange quelque peu le déroulement du scénario,
c'est la présence totalement inutile de la voisine (interprétée
par la pétillante Mar Sodupe) amoureuse d'Alexandre. Le film étant
de très courte durée (1h19 seulement), on peut supposer que les
quelques lignes de dialogue entre Lhermitte et Sodupe sont là pour
combler un film qui n'aurait peut-être pas duré plus d'une heure. A
l'image de certaines grandes comédies françaises ("Un Air De
Famille", "Cuisine Et Dépendances" ou encore "Le
Diner De Cons"), l'action de "L'invité" se situe
presque exclusivement dans l'appartement de Gérard et Colette. Les
scènes complémentaires dégageant peut-être cette forte impression
que le film est tourné à la manière d'une pièce de théâtre
(l'œuvre étant d'ailleurs adaptée d'une pièce éponyme).
Une
fois mise en place la stratégie développée par Alexandre, il ne
reste plus qu'à Pontignac de faire son entrée. Et qui mieux que
Hippolyte Girardot pouvait camper ce cadre tant redouté et qui se
révèle en réalité un homme affable et particulièrement avisé
concernant les attentes de son entreprise?
Le
quatuor offre une interprétation juste et permet de passer un très
agréable moment en sa compagnie.Les amateurs de "huis-clos
humoristique" seront aux anges. Quand aux autres, il respireront
un grand coup lors des rares scènes tournées en extérieur. A voir.
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