Pour ma première incartade dans l'univers de la franchise V/H/S/,
on ne peut pas dire que le hasard ait bien fait les choses. Car
plutôt que de me lancer dans cette plus ou moins longue aventure
constituée de six anthologies et de deux spin off dans l'ordre
chronologique, j'ai préféré laisser faire le hasard et commencer
par le sujet qui à priori aurait dû me donner envie de poursuivre
l'aventure jusqu'à son terme. C'est ainsi que j'ai lancé la
projection de Kids vs Aliens,
le second spin off de cette franchise lancée en 2012 par les
réalisateurs David Bruckner, Glenn McQuaid, Joe Swanberg, Ti West,
Adam Wingard et par le collectif Radio Silence Productions... Une
expérience théoriquement pleine de promesses puisque l'histoire
débute par l'attaque d'un bateau de pêche dont le capitaine et ses
deux amis sont témoins de lumières éblouissantes précédant la
chute et l'engloutissement d'un engin non identifié. Un OVNI !
Emportés les uns après les autres sous les flots par une créature
ressemblant comme deux gouttes d'eau à l'image que l'on se fait en
général des petits hommes verts ou gris (ici, plutôt d'un beige ou
d'un blanc cassé), cette espèce que l'on retrouvera plus tard lors
du récit semble des plus hostile et ne rejoint donc pas les maigres
rangs des extraterrestres auxquels certains auteurs choisissent
parfois d'offrir d'incarner l'espoir de civilisations pacifistes...
Dans cette adaptation au format long du huitième des neuf
courts-métrages présents dans l'anthologie V/H/S/2
(prologue,
interludes et épilogues compris) et intitulé Slumber
Party Alien Abduction,
le réalisateur américain Jason Eisener reprend le même concept en
intégrant de jeunes protagonistes plongés dans le cadre d'une fête
de Halloween se déroulant dans la demeure des parents de Samantha
(Phoebe Rex) et de son jeune frère Gary (Dominic Mariche). Mais
avant cela, l'on découvre la petite bande complétée par Jack
(Asher Grayson) et Miles (Ben Tector) en train de tourner un film de
super-héros amateur dans une grange décorée pour l'occasion.
Déboulent alors un trio de petits voyous à la tête de laquelle se
trouve Billy (Calem MacDonald). Lequel fait croire à la pauvre
Samantha qu'elle lui plaît. Cherchant un endroit pour faire la fête,
l'adolescent séduit la gamine et la convainc d'accepter de les
accueillir le soir-même, lui, Trish (Emma Vickers), Dallas (Isaiah
Fortune) ainsi que ''quelques amis'' dans la demeure familiale durant
l'absence des parents...
Un
piège dans lequel va bien évidemment tomber Samantha puisque la
fête tournera au carnage avec des invités qui tagueront les murs,
vomiront dans le tiroir des couverts de la cuisine, urineront dans la
chambre de l'adolescente et menaceront même de briser le bras de
l'un des gamins ! Mais avant que Billy n'en arrive jusque là,
plusieurs extraterrestres débarqueront lors de la soirée afin
d'enlever le plus d'invités possible. Arrivera alors le moment où
Samantha devra assumer sa fonction de grande sœur protectrice afin
d'aller récupérer son frère Gary, enlevé comme ses amis par les
envahisseurs... Des extraterrestres qui, en outre, se coltinent des
mains dont les concepteurs en effets-spéciaux prosthétiques ne se
sont même pas donné la peine de rendre réalistes. Aucune autres
créatures provenant d'un lointain système solaire vues dans
n'importe quel autre film de science-fiction ou d'horreur n'offre un
rendu aussi pitoyable. On devine immédiatement que des acteurs se
planquent sous des costumes qui se plissent au moindre mouvement.
Quant à leurs mains, aux doigts beaucoup trop longs, elles s'agitent
et tremblent au même rythme que des paires de gants de vaisselle eux
aussi beaucoup trop larges ! Bref, question réalisme, on
repassera. Il faut surtout d'abord voir dans ce Kids
vs Aliens,
un long-métrage de science-fiction réservé au jeune public. Voire
très jeune à vrai dire tant les longues séquences lors desquelles
les tout jeunes interprètes tournent leur film sont d'un intérêt
plus que discutable. Une multitude de plans qui n'ont eux aussi,
absolument aucun intérêt. Comme la plupart des séquences
d'ailleurs, représentant un tel foutoir visuel et sonore (la musique
électronique et analogique d'Andrew Gordon Macpherson s'avère
parfois envahissante) que l'absence de confort se fait rapidement
ressentir. Le rétro-futurisme ne sied pas forcément à tout le
monde et Kids vs Aliens
en est la preuve la plus remarquable. Effet blur, surexposition
solaire et luminaire, couleurs délavées, néons agressifs, design
qui regarde dans le rétroviseur du septième art et musique
tonitruante finissent par devenir épuisants. Ajouté à cela une
caméra portée à l'épaule qui gigote parfois dans tous les sens et
l'on tient là un manège qui finit par donner d'affreux maux de
tête...