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dimanche 22 novembre 2020

San Andreas de Brad Peyton (2015) & Maximum Overdrive de Stephen King (1986)



Nouvelle soirée spéciale mais cette fois-ci consacrée à une œuvre catastrophe et une autre catastrophique. Bien que la première aurait pu être la seconde, elle parvient tout de même à remplir son principal objectif, celui de divertir. Car oui, San Andreas est avant tout autre chose, un spectacle visuellement ahurissant. Bien entendu, pour ce qui est du réalisme, il faudra aller chercher ailleurs et notamment du côté de Earthquake de Mark Robson qui demeure même quarante ans après sa sortie comme le meilleur film sur le sujet des tremblements de terre et l'un des tout meilleurs films catastrophes de l'histoire du cinéma.

Le cinéaste canadien Brad Peyton n'est pas un parfait inconnu puisque ce réalisateur, scénariste et producteur de trente-six a débuté sa carrière à l'âge de vingt-deux ans avec Full. Depuis, il a tourné plus d'une dizaine de films dont Voyage au Centre de la Terre 2 : L'Île Mystérieuse. Son dernier film, lui, est un spectacle numérique permanent comptant quelques faux plans-séquences particulièrement réussis. Si l'introduction du film est grotesque et totalement surréaliste (il faut voir la jeune femme victime d'un improbable accident survivre à une chute dans un gouffre de plusieurs dizaines de mètres), les scènes d'apocalypse vont se succéder à un rythme endiablé.
Prenant la voie de la surenchère au même titre que le 2012 de Roland Emmerich, le film de Peyton lui est pourtant très supérieur. En tout cas, moins agaçant et plus plaisant à suivre.

Dwayne Jonhson campe le rôle d'un secouriste qui aux commandes de son hélicoptères aide son prochain. La tâche à laquelle il va devoir s'atteler sera cette fois-ci un peu particulière puisqu'il s'agira d'abord de sauver celle censée devenir bientôt son ex-épouse (l'actrice Carla Gugino récemment vue dans la série produite par M. Night Shyamalan, Wayward Pines), puis ensuite, de venir en aide à leur fille Blake (Alexandra Daddario) heureusement épaulée par deux frangins (Hugo Johnstone-Burt et Art Parkinson).

Très franchement, si le film en met plein la vue en matière d'effets-spéciaux et si le récit, parfois abracadabrant, tient le spectateur en haleine, il faudra laisser ses neurones au vestiaire. On a droit au sempiternel divorce, à l'amant d'abord charmant et qui va se révéler un parfait poltron, à l'amourette entre adolescent et au petit frère débrouillard. Sauf qu'ici, et contrairement à une grande majorité de films catastrophes, le sujet ne développe pas l'aspect humanitaire qui pousse généralement l'homme à aider son prochain quoi qu'il arrive. San Andreas se borne à suivre le sauvetage d'une gamine par ses parents avec en toile de fond un aspect scientifique balayé un peu trop rapidement pour être convaincant. Toujours est-il que malgré son physique de catcheur (qu'il est d'ailleurs), l'acteur Dwayne Johnson parvient tout de même à interpréter le rôle relativement émouvant de ce sauveteur qui quelques années auparavant a perdu l'une de ses filles dans un accident de rafting sans parvenir à la sauver. Par contre, tout réussis qu'ils sont, les effets-spéciaux sont tellement nombreux à l'image qu'ils finissent par nuire au visuel de l'ensemble. Si dans leur globalité ils demeurent impressionnants, on ne sait parfois pas où donner du regard et cela gâche un peu le plaisir. C'est d'ailleurs durant les passages les moins engorgés en la matière que le film se révèle le meilleur. Malgré la crainte du début, San Andreas se trouve être finalement un très agréable divertissement qui ne peut que ravir la famille...

La suite fait un peu plus mal à la rétine. Stephen King, écrivain que l'on ne présente plus et qui est le plus adapté au cinéma et à la télévision décide un jour d'endosser le rôle de réalisateur. Pour cela, il adapte une nouvelle écrite de sa propre main, Poids Lourds, extraite de son recueil Danse Macabre. L'idée est pourtant au départ des plus séduisante. Imaginez donc vos objets électriques se mettant à agir indépendamment de votre volonté au point de tout faire pour vous faire passer de vie à trépas.

On imagine tout d'abord que signé du maître de l'épouvante, Maximum Overdrive ne pourra qu'exceller dans le domaine de l'horreur. Pourtant, on déchante assez vite. La faute à un rythme d'une lenteur stupéfiante. Et même la présence de Emilio Estevez n'y changera rien. Le film est d'un mortel ennui. Et le pire pour un auteur d'épouvante est que le spectateur ne ressente pas la peur devant son œuvre. C'est malheureusement le cas avec ce Maximum Overdrive qui, au contraire des classiques du nanar que l'on prend un immense plaisir à partager entre amis, ne vaut absolument pas la peine que l'on perde plus d'une heure trente à le regarder. Un ratage complet !

mercredi 4 juillet 2018

Cinéman de Yann Moix (2009) - ★★★★★★★☆☆☆



Après avoir visionné un Death Spa datant de 1989 plutôt mauvais, il fallait absolument que je me ressource. Que je choisisse une œuvre originale. Sortir des sentiers battus et rebattus, rêver à un cinéma différent, succomber à un récit inhabituel. Jamais je ne me serais cru capable un jour de suivre les aventures de Cinéman. Pas juste parce que Frank Dubosc en est le principal interprète et qu'il représente pour moi l’Échec avec un grand E au cinéma. Non, mais avant tout parce que son auteur porte le nom d'un homme de télé, de cinéma et de littérature auquel je n'ai jamais su, pu, ou voulu adhérer : Yann Moix. Et ce ne sont certainement pas ses interventions dans l'émission du samedi soir sur France 2 qui me feront changer d'avis sur le personnage. A moins qu'un jour, comme il le fit par le passé, le bonhomme décide de s'asseoir à nouveau dans le fauteuil d'invité et non plus dans celui de chroniqueur-assassin. Yann Moix et sa morale. Yann Moix et son ton nerveux plutôt agaçant. Yann Moix et sa verve, soyons honnêtes, plutôt attractive mais qu'il a un peu trop l'habitude de ponctuer par le terme intellectuel lorsqu'il s'agit de parler de ses œuvres ou de lui-même.

Déjà responsable d'un Podium plutôt sympathique qui a rencontré sans doute le succès pour les mêmes raisons que Bienvenue Chez les Ch'tis est devenu la plus grande manne cinématographique française de tous les temps sur notre territoire, Yann Moix signe huit ans plus tard une œuvre qui malheureusement pour lui ne rencontrera jamais son public. Rarement un film aura fait la quasi-unanimité parmi les spectateurs. Si Marianne et le Figaroscope ont encensé Cinéman, si Le Parisien et Dvdrama sont demeurés respectueux du film en évitant la mise à mort de son auteur sur la place publique, d'autres n'ont pas eu cette délicatesse et ont crucifié cette œuvre sur un ton certainement proche de celui de Yann Moix du temps où il écrivait pour le torchon voici, ce rouleau de P.Q en forme d'hebdomadaire que certain(e)s s'arrachent!

Yann Moix l'incompris ! Incompris lorsqu'invité pour discuter de son ouvrage pamphlétaire La Meute il est la victime d'une curée méthodiquement organisée chaque fin de semaine par les gourous Zemmour et Neaulleau et dont ce soir là, c'est l'écrivain-réalisateur qui fit les frais. Un débat passionnant à plus d'un titre puisqu'enfin, on note une certaine sensibilité de la part d'un personnage qui pourtant, ne se démonte habituellement jamais. Incompris lorsqu'il sort ce Cinéman qui fait chou blanc alors qu'en réalité, je vous le dis, le film est un chef-d’œuvre. Yann Moix avait choisit cinq ans plus tôt de rendre un hommage drôle et amusant à un artiste, Claude François, que le cinéaste pourtant déteste. Cinéman rend quant à lui hommage non pas à un à film, mais au cinéma en général.

Frank Dubosc est le premier véritable super-héros de l'histoire du cinéma français (contrairement à certains journaux spécialisés ayant affirmé que le premier date de 2014 avec le film de Thomas Salvador, Vincent n'a pas d’Écailles). Son personnage, Régis Deloux, professeur de mathématiques, va se retrouver plongé dans le merveilleux monde du cinéma afin de sauver la jeune et jolie Viviane, personnage de fiction et prisonnière de l'infâme Douglas Craps (Pierre-François Martin Laval). Si cette courte description peut sembler peu originale, le traitement qu'en fait Yann Moix donne au film une dimension toute particulière. Déjà, le cinéaste possède le don de l'esthétisme. On remarquera un choix dans les cadrages, les décors et même dans les couleurs qui donnent à l'ensemble un aspect relativement agréable à contempler, et ce, notamment lors des scènes situées dans l'établissement scolaire dans lequel enseigne Régis Deloux.

On connaît désormais les goûts de Yann Moix en matière de cinéma. L'homme est écrivain, réalisateur, chroniqueur et apparaît désormais comme un cinéphile dont les références cinématographiques vont de Stanley Kubrick à Martin Scorsese en passant par Ridley Scott, Georges Méliès, Joseph L. Mankiewicz ou encore Sergio Leone. Grimé en homme sans nom, Frank Dubosc mime à la perfection Clint Eastwood et rend son personnage passablement troublant. On le découvre en Zorro, en Robin des Bois, en Travis Bickle (Taxi Driver) et même dans un magnifique plan inspiré par Le Voyage dans la Lune de Georges Méliès.

On pourra alors affirmer que le film n'est pas drôle, que Dubosc fait du Dubosc, ou qu'un sujet aussi riche aurait mérité d'être confié au Terry Gilliam du Baron de Munchausen, Cinéman est en réalité davantage un hommage au septième art et un film d'aventures fantastiques. Aurais-je tendance à abuser en affirmant que Cinéman est un chef-d’œuvre ? Sans doute oui. Mais qu'importe, le film de Yann Moix m'aura au moins apporté le privilège de me réconcilier avec un personnage qui jusqu'à maintenant m'avait presque laissé indifférent. Et même, malgré la pauvreté de son jeu, Franck Dubosc m'aura fait passer un très agréable moment de cinéma. Léger, original, et de plus renforcé par la présence du trop rare et extraordinaire acteur Pierre Richard ainsi que du regretté Michel Galabru...

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