Parmi les films de la
catégorie III l'on trouve Riki-Oh : The Story
of Ricky de Lam Ngai-kai, The Untold Story
de Herman Yau ou encore Men Behind the Sun de
Tun Fei-Mou, premier long-métrage à être entré dans cette
catégorie de longs-métrages comparable chez nous à une
interdiction aux moins de dix-huit. L'on y trouve donc également le
méconnu Xiang
Gang Jian Sha Ji An
de Kin-Pung Cheng dans lequel le réalisateur s'inspire pour son tout
premier film d'un sordide fait-divers qui eut lieu à Hong Kong le 20
avril 1985. Ce jour-là, Nicola Myers et son ami Kenneth McBride
furent retrouvés morts, assassinés par une bande de cinq voyous.
Alors qu'ils prennent la décision ce jour-là de se promener dans la
campagne de Braemar Hill située dans la zone du parc naturel de Tai
Tam tout près de la propriété appartenant à la famille de
Kenneth, ils firent une mauvaise rencontre : celle de cinq
jeunes gens appartenant à la triade locale qui après avoir tenté
de voler un câble de la station aérienne gouvernementale situé sur
le parcours du couple étaient tombés sur eux alors que ceux-ci
s'étaient arrêtés afin de réviser leurs examens de fin d'études
secondaires ! Lorsque les corps de Nicola et Kenneth furent
retrouvés, les blessures que leur furent infligées par leurs
bourreaux décrivirent avec quelle barbarie Pang Shun-yee, Tam
Sze-foon, Chiu Wai-man, Cheung Yau-hang et Won Sam-lung, alors âgés
entre seize en vingt-cinq ans s'acharnèrent sur leurs deux victimes.
Découverte nue, l’œil gauche exorbité, la mâchoire brisée,
Nicola fut violée et fut notamment pénétrée à l'aide d'une
bouteille et d'un bâton ! Quant à Kenneth, son corps recouvert
de plus de cent blessures témoigna des nombreux coups qu'il reçut
avant qu'il ne soit achevé par strangulation... Imaginez alors ce
que cette ignoble mais véridique histoire aurait théoriquement pu
donner sur grand écran. Lorsque l'on sait qu'en outre, le
long-métrage de Kin-Pung Cheng écopa d'une interdiction aux moins
de dix-huit ans, faisant ainsi désormais partie de la ''fameuse''
(fumeuse?) catégorie III, la déception n'en est que plus grande
lorsqu'à l'issue des quatre-vingt minutes que dure le film l'on
constate que le résultat se distingue par sa singulière
répétitivité et surtout son manque de puissance évocatrice d'un
fait-divers des plus macabres ayant eu lieu dans une ville de Hong
Kong alors sous domination britannique...
Incarné
par de fieffés inconnus qui semblent régulièrement exécuter les
ordres d'un réalisateur qui les enjoint à hurler lors de simulacres
de bagarres à mains nues et de viols, Xiang
Gang Jian Sha Ji An
fait partie des œuvres les moins connues de la catégorie III. Et
pour cause : le film est relativement mauvais. Non ! En
réalité, il l'est terriblement. Incapable de soulever les cœurs
sur la base d'un authentique récit dont les détails sont absolument
effroyables, Kin-Pung Cheng est un réalisateur aussi mauvais dans
son entreprise que ses interprètes. Scénaristiquement parlant, le
long-métrage ne cherche pas à aller plus loin que dans une certaine
provocation, profitant largement du corps de ses quelques interprètes
féminines pour les foutre à poil et laisser libre cours à leurs
partenaires masculins de les tripoter sous toutes les coutures. Et
pourtant, Xiang
Gang Jian Sha Ji An
démarrait relativement bien. Un vieil homme et sa petite-fille alors
en plein jogging découvraient le corps affreusement mutilé d'une
jeune femme. Départ d'un long-métrage que l'on croyait deviner être
sordide, poisseux et réaliste. Mais non, rien de tout cela. Durant
une heure et vingt minutes, le film remonte le cours du temps jusqu'à
la rencontre entre les cinq criminels et leurs victimes. Dès lors,
le long-métrage de Kin-Pung Cheng n'est plus qu'une succession
d'agressions sexuelles et de bastons : le principe est simple et
se développe ainsi : viol, bagarre, viol, bagarre, viol,
bagarre, viol, bagarre... etc, etc... Mais le truc avec Xiang
Gang Jian Sha Ji An,
c'est que le film est si mal interprété et si monotone dans son
incessante répétitivité que l'on s'emmerde de bout en bout. Aucun
sentiment de malaise. Pas la moindre envie de vomir devant des actes
dont la prétention est de retranscrire ce qui est arrivé aux deux
jeunes britanniques. Le résultat est au pire, catastrophique. Et au
mieux, absolument ridicule d'inefficacité ! Son interdiction
aux moins de dix-huit ans se rapportant probablement plus au fait
qu'il soit inspiré d'un drame réel que par sa profusion d'actes de
sadismes beaucoup trop timides pour s'avérer véritablement
choquants. Bref, un très mauvais film !
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