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dimanche 9 novembre 2025

Werner Herzog Eats His Shoe d'Errol Morris (1980) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

J'ai bien envie de changer mon pseudonyme sur Facebook. Ou plutôt, envie de le modifier. D'y ajouter une syllabe supplémentaire... J'hésite entre quatre : ''Wer'', ''Ner'', ''Her'' ou ''Zog''... Alors qu'il passe son temps à rendre hommage à de grands hommes et de grandes femmes et pas seulement dans des fictions mais également dans de passionnants documentaires, Werner Herzog s'est également ''servi'' lui-même en piochant dans ses archives personnelles afin de revenir sur sa relation avec l'acteur Klaus Kinski (cinq films en commun) dans le stupéfiant Mein Liebster Fiend sorti chez nous sous le titre Ennemis intimes en 1999 ! Dix-neuf ans plus tôt, il fut au centre d'un court-métrage relatant un événement public qui pu à l'époque paraître totalement absurde et dangereux mais qui témoigna de l'honnêteté de cet immense cinéaste allemand dont on ne compte plus les chefs-d’œuvre mais dont la postérité retiendra sans doute avant tout Aguirre, la colère des dieux et Fitzcarraldo... Tenant toujours sa promesse, même lorsqu'à l'issue du tournage de son premier long-métrage Les nains aussi ont commencé petits (Auch Zwerge Haben Klein Angefangen) il en honora une en ce jetant sur un cactus après que deux de ses principaux interprètes aient mis leur existence en péril lors de deux plans distincts (le premier étant passé sous une voiture et le second ayant pris feu), Werner s'est lancé un pari improbable. À ses fans de décider si le concept est encore plus fou mais en 1980, il tint donc une seconde promesse. L'évoquant alors même que son interlocuteur semblait avoir remisé cette dernière au fin fond de sa mémoire. Mais pour bien comprendre de quoi l'on parle, il faut remonter jusqu'au printemps et à l'été 1977 lors desquels le tournage du documentaire Gates of Heaven d'Errol Morris eut lieu. Alors que le cinéaste américain manque de confiance, notamment motivé par Werner Herzog qui le pousse à aller au bout de son projet, l'allemand lui promet que s'il arrive à traiter le sujet du film (lequel tourne autour du business des cimetières d'animaux) jusqu'à son terme, celui-ci mangera l'une des chaussures qu'il portait au pied au moment de faire cette promesse !




Pourtant fauché puisque financé à hauteur de cent-vingt cinq mille dollars, Gates of Heaven finit cependant par voir le jour le 19 octobre 1980 aux États-Unis. Loué par Werner Herzog et même par Wim Wenders qui va jusqu'à le qualifier de chef-d’œuvre, le film est depuis considéré comme une œuvre culte ! Et par conséquent, l'auteur de Cœur de verre, de Nosferatu, Fantôme de la nuit ou de Cobra Verde va s'employer à tenir sa promesse. Bien que n'ayant pas spécialement envie que l'événement soit filmé, Werner Herzog accepte finalement de manger sa chaussure devant un public amusé. Sur le ton de l'humour, Werner Herzog Eats His Shoe est en fait beaucoup plus profond que la simple exhibition d'un artiste qui va au bout de son engagement, évoquant son dégoût de la télévision, sa passion pour le cinéma ou pour la cuisine dont il réalise alors que son art a pris le dessus sur son amour pour l'art culinaire depuis un an. Le réalisateur Les Blank filme la préparation du ''plat'' que le cinéaste allemand s'est engagé à dévorer... Quoique, dévorer est un bien grand mot. L'événement étant lui-même dévoilé sans grandiloquence puisque l'ingestion de la chaussure ne semble pas être l'essentiel de ce que contient le court-métrage qui ne dépasse pas une vingtaine de minutes, après que Werner ait préparé le met agrémenté de sauce piquante, de graisse de canard, d'oignons et de divers condiments, c'est devant un parterre de curieux qu'il se met à manger la chaussure par petits bouts. La séquence étant d'ailleurs entrecoupée de plusieurs plans issus de la ruée vers l'or dans lequel Charles Chaplin, dans le rôle du prospecteur, mangeait la semelle d'une chaussure dont la composition était faire à partir de réglisse ! On conseillera avant tout Werner Herzog Eats His Shoe aux fans du cinéaste puisque le court-métrage de Les Blank est bien moins ''sensationnel'' que le laissait présager son sujet !

 

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