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lundi 17 novembre 2025

MR.K de Tallulah Hazekamp Schwab (2024) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Pour celles et ceux qui apprécient tout particulièrement les références surréalistes à la pelle, Mr. K de la réalisatrice et scénariste néerlando-norvégienne Tallulah Hazekamp Schwab pourrait bien être le film qu'il n'aura pas fallut manquer en cette année 2025 où l'originalité aura été la ''vache maigre'' du septième art. Des remakes, des reprises, des séquelles et des reboot à foison parmi lesquels destination finale : Bloodlines, 28 ans plus tard, Souviens-toi... l'été dernier, The Toxic Avenger, Conjuring : l'heure du jugement, Predator : Badlands, Dracula, Frankenstein et j'en passe et des pires comme le Running Man d'Edgar Wright dont la bande-annonce... n'annonce malheureusement rien de bon... Pour faire simple et pour bien comprendre ce à quoi nous avons à faire avec Mr.K, disons que le court nom du héros se réfère au personnage de Joseph K qui dans le roman posthume Der Prozess écrit par l'austro-hongrois Franz Kafka en 1914 avant d'être édité en 1925 était tout d'abord arrêté par deux hommes pour une raison inconnue. Un ouvrage passionnant, complexe mais malheureusement inachevé... Mais Mr.K renvoie aussi et surtout à certaines œuvres cinématographiques que les cinéphiles prendront sans doute un malin plaisir à lister de mémoire. Comme le Brazil de Terry Gilliam et son réseau de tuyauterie apparent. L'univers de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro du temps de leur riche collaboration. Le film évoque effectivement et en priorité le géniallissime Delicatessen réalisé en 1991. Plus troublante encore s'inscrit l'arrivée du personnage de Mr. K à la réception d'un hôtel où il a tout d'abord prévu de passer la nuit. S'ensuit le parcourt du couloir menant jusqu'à sa chambre. Des murs tapissés d'un vieux papier-peint verdâtre qui prend l'eau puis se décolle... Cela ne vous rappelle-t-il rien ? À la vue de cet établissement qui d'emblée commence à se détériorer, il est quasiment impossible de ne pas penser au chef-d’œuvre des frères Joel et Ethan Coen, Barton Fink qui en 1991 mettait en scène l'acteur John Turturro dans le rôle-titre d'un dramaturge qui à la suite d'une commande particulière allait se retrouver victime du syndrome de la Page Blanche... L'hôtel dans lequel se situe l'action de Mr.K ressemble tant à celui de Barton Fink que l'on a tout d'abord la sensation que le héros finira par croiser la route de Barton Fink... Bourré d'idées absolument géniales, le script de Tallulah Hazekamp Schwab met en scène un personnage tout d'abord confronté à un problème de taille : au réveil, celui-ci ne parvient pas à trouver la sortie. Et bien qu'il ait fait le tour de l'étage, Mr.K se retrouve à chaque fois bloqué par un ''cul-de-sac'' !


Il a beau demander de l'aide à un couple de vieilles sœurs (Fionnula Flanagan et Dearbhla Molloy dans le rôles des clientes françaises Ruth et Sara Monchien) ou au cuistot Anton (Jan Gunnar Røise), Mr.K se rend rapidement compte que tous ceux qui vivent ou travaillent à l'hôtel le font par contrainte. Car avant lui, tous se sont un jour retrouvés condamnés à errer dans les couloirs et les chambres de l'établissement... S'il y a peu de chance que la cinéaste se soit inspirée d'ouvrages littéraires hexagonaux, son dernier long-métrage explore à sa manière certaines facettes propres à deux ouvrages écrits par deux auteurs français parus respectivement en 1985 et 1995. Le premier, intitulé Le festin séculaire et écrit par Georges-Jean Arnaud décrivait une demeure qui semblait être littéralement vivante. Le second, Le Haut-lieu de Serge Lehman, enfermait David et Anne dans un appartement dont les pièces, les unes après les autres, se transformaient en trompes-l’œil dorénavant infranchissables... Maintenant, évoquons l'acteur qui incarne le rôle de Mr.K. Imprimant d'une empreinte indélébile par sa présence le cinéma adolescent des années quatre-vingt, Crispin Glover incarna effectivement le rôle de George McFly dans les deux premiers volets de la mythique trilogie de Robert Zemeckis, Retour vers le futur. Découvert avant cela dans le MEILLEUR volet de la franchise Vendredi 13 (le quatrième, intitulé Chapitre final et réalisé par Joseph Zito) dans lequel il incarnait le jeune Jimmy Mortimer, il interprète dans Mr.K un illusionniste sans succès qui lors de sa tournée s’arrête donc donc un hôtel où il sera semble-t-il condamné à finir ses jours ! Claustrophobe, humide,surréaliste, loufoque et absurde, le long-métrage de Tallulah Hazekamp Schwab ne livre pas toutes les clés de l'intrigue. Abandonnant ainsi le spectateur à l'issue d'un récit parfois redondant mais aussi plein de surprises. Comme la découverte d'une vie propre à l'hôtel, camouflée derrière le papier-peint, donnant ainsi l'impression que l'établissement est vivant. Provoquant ainsi des phénomènes dont le rétrécissement des chambres et des couloirs n'est pas la plus mauvaise idée qu'ait pu avoir la réalisatrice même si l'on aurait aimé que le concept soit plus démonstratif ! Mr.K découvrira en outre que l'hôtel est le lieu d'une vie foisonnante qui semble avoir accepté l'idée de terminer ses jours entre les quatre murs de l'établissement... Au final, Mr.K est une expérience très originale, surréaliste et délirante mais qui souffre parfois de longueurs due à la répétitivité de certaines actions. Un bon cru malgré tout...

 

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