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vendredi 31 octobre 2025

Marche ou crève de Francis Lawrence (2025) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, Carrie n'est pas le premier roman qu'écrivit Stephen King. Fameuse ébauche d'un futur classique de la littérature d'épouvante qui termina dans une poubelle avant que son épouse Tabitha ne parvienne à le convaincre de continuer son écriture, le célèbre roman adapté en 1976 par Brian De Palma fut édité aux États-Unis deux ans auparavant. Pourtant, bien avant cela et avant qu'il ne soit édité sous le pseudonyme de Richard Bachman, Stephen King alors étudiant s'attela à l'écriture de Marche ou Crève (The Long Walk) durant la seconde moitié des années soixante. Après plusieurs tentatives avortées, Marche ou crève devient le premier roman de son auteur a avoir été achevé. Il faudra cependant attendre plus de dix ans pour voir l'ouvrage sortir dans les librairies américaines et patienter dix ans de plus pour qu'en France l'on découvre ce roman signé de cet ''énigmatique'' Richard Bachman ! Un récit nerveux, passionnant, de plus de trois-cent cinquante pages et dans lequel cent jeunes hommes vont participer à une marche sans ligne d'arrivée et lors de laquelle seul l'un d'entre eux pourra remporter une énorme somme d'argent ainsi qu'un souhait ! La genèse du film remonte jusqu'en 1988, année qui voit l'hypothèse d'une adaptation par George Romero, celui-là même qui en 1982 réalisa Creepshow à partir d'un scénario de Stephen King et qui onze ans plus tard adapta le roman La part des ténèbres de ce même Stephen King. Une idée de projet qui pourtant n'aboutira jamais... Il faudra ensuite patienter jusqu'en 2007, lorsque Frank Darabont (fidèle adaptateur de plusieurs ouvrages du romancier, tels les formidables Les évadés en 1994 et La ligne verte en 1999) émet l'idée et l'envie de transposer Marche ou crève sur grand écran. Mais là encore, le projet tombe à l'eau. Ce dernier passe ensuite entre les mains de la New Line Cinema tandis que le réalisateur norvégien André Øvredal est pressenti mais c'est au final entre celles de la société canado-américaine Lionsgate et du réalisateur américano-autrichien Francis Lawrence (la franchise Hunger Games) qu'échouera le projet... Difficile concept que d'adapter un ouvrage tel que Marche ou crève dont le principe s'avère tellement simple et minimaliste qu'il faut avoir un tel sens inné de l'inspiration en terme d'écriture que l'on imagine mal que le scénario puisse être confié à un inconnu ou a un scénariste dont la carrière n'a pour l'instant brillé d'aucune façon. Et pourtant, le script a bien été confié à J. T. Mollner dont la carrière a débuté voilà une quinzaine d'années par une majorité de courts-métrages et poursuivie par le long-métrage horrifique Strange Darling il y a deux ans...


Quant à Francis Lawrence, rien d'étonnant que de le découvrir aux commandes de Marche ou crève s'agissant d'un cinéaste qui a déjà donné dans la dystopie à travers la franchise Hunger Games dont il a repris la direction après le premier volet réalisé par Gary Ross en 2012. D'une durée avoisinant les cent-dix minutes, Marche ou crève met non plus en scène cent jeunes gens mais la moitié, durant un parcours qui va dépasser les cinq-cent kilomètres. Une marche au centre de laquelle plusieurs personnages et interprètes se détachent du lot. Cooper Hoffman et David Jonsson incarnent respectivement Ray Garraty et Peter McVries dans les rôles principaux. D'autres acteurs les accompagnent durant cette longue et harassante marche, tel Gary Barkovitch, personnage psychotique excellemment incarné par Charlie Plummer. Quant à Mark Hamill, il interprète le Major, soldat de l'armée américaine qui dirige l'événement et pousse les jeunes gens à donner le meilleur d'eux-mêmes dans une Amérique qui s'est effondrée. Comme écrit plus haut, l'importance accordée à l'écriture est pour ce type de projet, fondamentale... Malheureusement, J. T. Mollner n'étant ni Frank Darabont ni même Raynold Gideon et Bruce A. Evans (auteurs de la formidable adaptation cinématographique de la nouvelle Le Corps qu'écrivit Stephen King et qui fut publiée chez nous avec trois autres d'entre elles dans le recueil Différentes saisons en 1986), Marche ou crève s'avère parfois aussi pénible à suivre pour le spectateur qu'il l'est pour ses personnages à poursuivre un rêve qu'un seul d'entre eux atteindra. Il y a bien quelques séquences intéressantes, notamment filmées de nuit, mais ce qui manque au film, c'est une certaine idée de profondeur psychologique. Peu ou pas du tout émouvant et alignant des monceaux de lignes de dialogue sans intérêt, Marche ou crève n'est absolument pas la digne adaptation d'un roman qui s'avérait pourtant passionnant. Reste que les acteurs sont convaincants, même si le concept dépasse de loin certaines ''lois de la physique'' (comme dans le roman les derniers concurrents tiennent plus de cinq-cent kilomètres sans s'arrêter!). Marche ou crève souffre en fait d'une longueur qui aurait pu être réduite de quelques dizaines de minutes, d'un rythme qui donc se révèle parfois trop lent et de dialogues souvent inintéressants...

 

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