Notamment découverte
dans Dagon
de Stuart Gordon en 2001, Las brujas de
Zugarramurdi
d'Álex de la Iglesia en 2013 ou encore dans l'étrange Pieles
d'Eduardo
Casanova en 2017, l'actrice espagnole Macarena Gómez est une
véritable boulimique qui en vingt-cinq ans de carrière a pour
l'instant tourné dans plus de cent-vingt longs et courts métrages
et épisodes de séries télévisées. Sans compter la dizaine de
projets qui sont en court, entre thrillers, comédies et films
d'horreur. C'est d'ailleurs dans cette dernière catégorie que
s'inscrit Y Todos Arderán du
réalisateur, scénariste et directeur de la photographie David
Hebrero qui deux ans après le film romantique Dulcinea
change donc radicalement de style pour une approche beaucoup plus
sinistre des rapports humains. Se déroulant dans un petit village et
dans un contexte que n'aurait sans doute pas renié il y a très
longtemps le Lucio Fulci de Non
si Sevizia un Paperino,
le film décrit de manière générale les conflits qui opposent
María José dont le fils Lolo s'est suicidé voilà dix ans à Tere
(l'actrice Ana Milán), l'épouse du maire qui sent que bientôt les
éléments vont se déchaîner sur le village et ses habitants. En
effet, il y a quarante ans, les villageois ont semble-t-il commis des
actes dont les répercussions vont, selon une prophétie, se produire
ces jours-ci... L'arrivée de Lucía (Sofía García) dans
l'existence de María José va bouleverser la vie des habitants. À
commencer par celle d'un petit groupe d'adolescents qui s'en sont
pris à la gamine alors atteinte d'Achondroplasia. Difforme et de
petite taille, Lucía est moquée par ces enfants qui ne se doutent
pas des pouvoirs qu'elle possède. Bientôt redoutée par les
habitants du village, surtout après que Tere se soit mise à la
soupçonner du meurtre très récent de son fils qui avait
semble-t-il poussé Lolo au suicide à force de harcèlements, elle
est effectivement en possession de pouvoirs qui vont lui permettre de
protéger María José qui l'a accueillie chez elle et qui depuis la traite comme sa propre fille... Curieux long-métrage que ce Y
Todos Arderán qui
démarre de manière plutôt inquiétante en ce sens où les
premières minutes manquent étrangement de crédibilité. Imaginez :
une femme au bord du suicide arrêtée dans son élan par une drôle
de gamine que l'on devine être atteinte de nanisme. Recouverte de
boue, cette dernière monte dans la voiture de
María
José dont le véhicule est bientôt arrêté par la police.
Plutôt
que d'alerter immédiatement les deux agents qui lui demandent ses
papiers au sujet de cette petite fille qu'elle vient de trouver sur
la route, la jeune femme attend qu'ils réagissent eux-même à cette
étrange situation. Après la mort des deux policiers causée par la
gamine, María José emmène très naturellement Lucía chez elle
plutôt qu'aux urgences ou au commissariat. Aïe, aïe, aïe, ça
commence plutôt mal... Et pourtant, lorsque l'on découvre que María
José fut la mère d'un adolescent qui s'est suicidé voilà quelques
années en arrière, on comprend plus ou moins le désir de la jeune
femme de retenir chez elle la jeune fille. Y
Todos Arderán est
pour l'actrice Sofía García l'opportunité de démarrer sa carrière
sur grand écran. Depuis, cette actrice elle-même atteinte de
nanisme comme l'est son personnage n'a eu l'occasion de retourner sur
un plateau de tournage qu'une seule fois en 2024 avec Historias
de Halloween de
K. Prada.Incarnant ainsi le personnage de Mamurrak dans le segment
La Tienda
de ce film d'horreur à sketchs ! Sa présence au sein du récit de Y
Todos Arderán
peut sembler étrange. Voire quelque peu amusant. Le choix d'une
interprète atteinte d'achondroplasie s'expliquant finalement à
travers les événements qui poussèrent Lolo à se suicider. Tandis
qu'il faut patienter un certain moment pour que les choses se mettent
véritablement en place, la suite des événements plonge les
protagonistes dans le chaos et dans l'exubérance. Le long-métrage
de David Hebrero s'enrichit en outre de dialogues très riches entre
l'héroïne et sa pire ennemie ou entre le maire Honorio (l'acteur
Fernando Cayo) et le père Abelino (Germán Torres), fervent adepte
de l'hypothèse selon laquelle l'apocalypse est pour bientôt. Du
côté des rares personnages ayant choisi de prendre fait et cause
pour María José l'on trouve respectivement incarnés par Rodolpho
Sancho et Rubén Ochandiano l'ancien mari de la jeune femme ainsi que
le père Juan... Y
Todos Arderán
vire au délire total lors d'une dernière partie qui n'est pas sans
évoquer la ''chasse aux sorcières'' dont fut notamment la victime
le monstre de Frankenstein dans un certain nombre d'adaptations
cinématographiques. D'un point de vue horrifique, le film se tient
plutôt convenablement même s'il y a peu de chance que l'on hurle de
terreur dans les chaumières. Bref, un film plutôt sympathique et
parfois même très étonnant...
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