Si la dernière itération
de la franchise Souviens-toi... l'été dernier
avait été produite et réalisée à l'époque où les chaînes
France 2
et
France 3 étaient
encore connues sous les noms de Antenne
2
et FR3,
il est fort à parier que Stanislas Lefort aurait crié haut et fort
après l'avoir découvert à la télévision : ''C'était
pas mauvais. C'était très mauvais !''.
Alors, imaginez quel peut être l'intérêt de la relancer en 2025
quand bien même la mode du remake, du reboot ou de la séquelle
opportuniste est en vogue depuis de trop nombreuses années. En
France, parait-il, on n'a pas de pétrole mais on a des idées.
Outre-atlantique, c'est l'inverse. Et cela se ressent ici très
fortement. En effet, le quatrième opus de la saga Souviens-toi...
l'été dernier
demeure objectivement dépassé. À tel point que l'on se demande si
la productrice, réalisatrice et scénariste américaine Jennifer
Kaytin Robinson n'aurait surtout pas voulu reprendre les codes du
Slasher
très exactement là où certains les avaient laissé voilà près de
quarante ans ! Une carrière marquée par trois autres
longs-métrages qui chez nous sont sans doute demeurés confidentiels
pour leur peu d'intérêt et une nouvel opus de la franchise
Souviens-toi... l'été dernier qui
ne fera probablement aucun remous dans la carrière de la cinéaste
sur le plan international. À trop vouloir faire ressurgir le passé
au propre comme au figuré, Jennifer Kaytin Robinson a sans doute
oublié qu'en l'état, le premier volet signé en 1997 par Jim
Gillespie n'a jamais vraiment été un classique du genre. Produit et
réalisé à la suite de l'immense succès de Scream
de
Wes Craven, Souviens-toi... l'été dernier
premier du nom est peut-être tout d'abord demeuré célèbre grâce
à son titre (qu'il ne faudrait d'ailleurs pas faire l'erreur de
confondre avec l'immense chef-d’œuvre de Joseph
L. Mankiewicz, Soudain l'été dernier
dont la thématique ne rejoint de toute manière pas celle du film
qui nous intéresse ici). Histoire de s'assurer un fan service
consistant à attirer un fan base si tant est qu'il en existe encore
un même par delà les océans qui délimitent les contours de son
territoire d'origine, Souviens-toi...
l'été dernier
convoque deux des principaux personnages du long-métrage de 1997.
Julie James et Ray Bronson. Amants de fictions toujours incarnés à
l'écran par Jennifer Love Hewitt et Freddie Prinze Jr. Histoire de
les rappeler aux bons souvenirs des spectateurs de l'époque, nous
les retrouvons dans un certain nombre de séquences dont le principal
intérêt est justement leur présence et moins leur implication dans
le récit...
Surtout
s'agissant de la première dont le scénario aurait finalement très
bien pu se passer. Les nouveaux héros de cette quatrième aventure
se prénomment Danica, Ava, Milo, Teddy et Stevie. Lesquels sont
respectivement incarnés par Madelyn Cline, Chase Sui Wonders, Jonah
Hauer-King, Tyriq Withers et Sarah Pidgeon. Autant le dire tout de
suite, le tueur est une tueuse et c'est cette dernière qui
l'interprète. Cela vous évitera d'acheter un éventuel combo
DVD/Blu-ray ou de patienter jusqu'à sa diffusion sur une chaîne
hertzienne ou sur le câble ! Car Souviens-toi...
l'été dernier
est une sidérante perte de temps. Un Slasher
démodé, vieillot, largué dans toutes ses entournures, qui
n'invente rien, n'innove jamais, respecte scrupuleusement de
traverser la rue en employant les passages cloutés, fait là où on
lui dit de faire, bref, un film d'horreur abscons. Qui, comble de
l'horreur justement, est d'une avarice extrême en terme d'effusions
de sang. Des sailles vermillons comparables à une hypospermie et des
jumpscares dont le seul attrait est de réveiller le spectateur qui
devant cette pauvre bande horrifique aurait eu l'outrecuidance de
s'assoupir ! Le problème avec la symbolique du crochet étant
que l'usage presque exclusif de cette arme limite l'imagination. Une
gorge percée par-ci, des coups dans le dos ou dans le ventre par-là,
difficile de se contenter d'aussi peu de matière en terme
d'hémoglobine alors que le film aurait pu être plus ou moins sauvé
du naufrage s'il avait été accompagné d'une avalanche de séquences
gore. Trop timide en terme d'horreur, inefficace en matière
d'épouvante, trop convenu, ajoutons à cela l'invraisemblable
complicité de Ray Bronson, qui, je le rappelle, fut l'une des
victimes du premier tueur en 1997. Bref, le long-métrage de
Jennifer Kaytin Robinson était ni fait ni à faire. Un petit bousin
qui comme le reste de sa carrière tombera rapidement dans l'oubli.
En attendant, malheureusement, une suite comme semble le présager la
séquence post-générique de fin. L'appel du billet vert risque bien
de voir éclore un cinquième volet puisque avec ses dix-huit
millions de dollars de budget pour un gain trois fois supérieur en
matière de box-office à l'internationale, les producteurs se
jetteront probablement sur n'importe quelle idée pour continuer à
faire fructifier une franchise qui n'en méritait pourtant pas
tant...
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