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dimanche 28 septembre 2025

L'effacement de Karim Moussaoui (2025) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Si le final est prévisible et inéluctable, c'est sans doute parce que la traversée du héros ne pouvait s'achever autrement... Chaque fois que se termine la projection d'une œuvre originaire du Maghreb, c'est toujours la même question qui résonne en moi : Pourquoi n'avoir jamais tenté de puiser davantage dans le vivier de ce cinéma géographiquement proche du notre plutôt que de réserver la plupart de mes séances au cinéma asiatique, européen ou outre-atlantique ? Et comme d'habitude, je n'arrive jamais à obtenir la moindre réponse. J'ai presque honte de l'avouer, mais parmi les quatre-mille articles (et des poussières) que j'ai écrit en une petite quinzaine d'années, j'ai fait le calcul. Et croyez-le ou non, si l'on s'en tient à des œuvres tournées non pas seulement avec des acteurs originaires de tel ou tel pays du Maghreb mais aussi et surtout dans ces mêmes pays qui ont vu naître tout ou partie d'entre eux, seuls deux longs-métrages me viennent en tête. Passons sur le récent et désastreux Atoman d'Anouar Moatassim, tentative moisie de film de super-héros marocain qui coche toutes les cases du navet pour évoquer le sublime Animalia de Sofia Alaoui, lui aussi originaire du Maroc, et qui avait réussi à me saisir voilà un peu plus d'un an. Aujourd'hui, je découvrais L'effacement de Karim Moussaoui, cinéaste algérien dont je n'avais jamais entendu parler jusque là et qui pourtant en est déjà à son troisième film ! Attiré à l'idée saugrenue de découvrir une énième itération du mythe de L'homme invisible malgré l'abominable expérience vécue avec Atoman, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu'en fait de film fantastique, L'effacement n'en a qu'une très vague apparence. De cette idée du héros dont le reflet s'efface pour disparaître presque tout à fait, le cinéaste n'en retient que la métaphore du personnage que l'on range dans un coin. Dont le père très autoritaire vient de mourir. Dont le frère a choisi de quitter le pays pour aller vivre dans la capitale française. Le protagoniste principal ''reflétant'' lui-même cet aspect du récit dévoilé sous divers prismes puisque Red Balamri est lui-même relativement effacé...


Premier long-métrage pour l'acteur franco-algérien Sammy Lechea après une poignée d'apparitions dans quatre séries télévisées entre 2021 et 2024, celui qui incarne le beau et charismatique Reda Belamri est ici confronté à une série d'événements qui vont le mener sur une voie particulièrement dangereuse. Engagé par son père Youcef (l'acteur Hamid Amirouche) dans une très grande entreprise d’hydrocarbures, le dossier de Reda pose problème : en effet, n'ayant pas effectué son service militaire, il est contraint d'accepter de servir son pays pour les douze mois à venir. Une expérience qui façonnera en partie le Reda que l'on découvrira durant la seconde partie du métrage... L'effacement n'est donc pas le film de science-fiction auquel nous pouvions nous attendre mais la descente aux enfers d'un jeune homme qui passe à côté de tout ce qu'il entreprend malgré ses efforts. Adaptation du roman éponyme de l'écrivain algérien Samir Toumi, L'effacement situe son action en 2021, juste après le décès du Président de la République Algérienne Démocratique et Populaire Abdelaziz Bouteflika et au moment du soulèvement populaire correspondant à la seconde année de règne d’Abdelmadjid Tebboune. Si Karim Moussaoui évoque la situation politique de son pays, celle-ci n'a pas véritablement de liens de cause à effet sur la situation de Reda. Le cinéaste traite surtout du cercle familial et du désespoir d'un homme qui jamais ne parvient à concrétiser de manière définitive ses objectifs... En dehors de quelques plans extérieurs comme lors de l'attaque des djihadistes dont le réalisateur filme la mort hors-champ (tout comme la gifle de Reda contre sa future épouse), L'Algérie n'est ici pas vraiment mise en valeur... Bon, maintenant, pour être tout à fait honnête, le film n'a en réalité pas été tourné en Algérie (All Apologies) ! À dire vrai, vu le contexte actuel et les rapports houleux qu'entretient la France avec le pouvoir en place, il était risqué d'envoyer une équipe notamment constituée de techniciens allemands et français ! Trop dangereux ! Mais si le L'effacement a été en grande partie tourné à Marseille, le film bénéficie malgré tout de quelques plans qui imposèrent le déplacement de l'équipe technique jusqu'en... Tunisie ! Bref, ne passons pas à côté de cette petite pépite...

 

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