Premier long-métrage du
réalisateur et scénariste français Alberic Saint Martin, De
mauvaise foi
porte en son titre un double sens. Celui de la foi en la religion
catholique et cette habitude qu'ont certaines personnes à ne jamais
reconnaître qu'elles ont tort et qui par contraction sont incapables
de se remettre en question. De cette dernière, nous retiendrons
ainsi la duplicité de son principal personnage incarné à l'écran
par l'acteur Pascal Demolon qui depuis quelques années est très
présent sur les écrans de cinéma puisque rien que ces cinq ou six
dernières années nous avons pu le découvrir dans pas moins de sept
longs-métrages (sans compter sa présence dans divers téléfilms et
épisodes de séries télévisées)... Et, comment dire... Ses choix
artistiques étant plus que critiquables, on ne peut pas dire qu'il
soit véritablement une valeur sûre au moment de se décider pour
quel film l'on doit choisir de dépenser son argent au moment
d'entrer dans le hall d'un cinéma ! Acteur pourtant
relativement attachant, le pauvre nous a effectivement fait subir
parmi les pires expériences cinématographiques ne serait-ce
qu'entre 2020 et 2023. La liste est courte mais affreusement
significative : à commencer par l'abominable Brutus
vs César
de Kheiron, Palme d'or de la plus immonde comédie française à
avoir vu le jour en ce début de décennie. Suivi la même année de
Connectés
de Romuald Boulanger. Puis l'année suivante, Haters
de Stéphane Marelli ou 38°5 quai des Orfèvres
de Benjamin Lehrer il y a deux ans ! Peut-être la raison pour
laquelle nous ne l'avons pas revu sur grand écran l'année
dernière... ? Après un double passage à la télévision dans
les séries Fiasco
et L'incroyable Embouteillage 2 : Vive les
mariés ! (cette
dernière s'alignant allégrement sur la piteuse qualité des
derniers longs-métrages qu'il incarna), Pascal Demolon revenait donc
en 2025 au cinéma le 7 mai dernier avec De
mauvaise foi.
Une comédie dans laquelle il incarne le notaire Réginald, époux de
la très pieuse Blandine (Herrade Von Meier) et père d'Athénaïs
(Romane de Stabenrath) qui lors d'un dîner où les ont rejoint son
petit ami Eliott (François-David Cardonnel), l'ami et collègue de
Réginald, Edmond (Philippe Duquesne) ainsi qu'un jeune peintre
prénommé Arthur (Jean-Baptiste Lafarge) va annoncer son mariage
prochain avec son fiancé ! Pour le père mais surtout pour la
mère, c'est la douche froide...
Peu
apprécié par les parents d'Athénaïs, le jeune homme est un golden
boy arrogant et fortuné qui intellectuellement ne présente pour
Blandine, pas grand intérêt. Contrairement à Réginald qui dans la
proposition du jeune homme de financer certaines réparations du
château familial pour servir de cadre au futur mariage voit
l'occasion d'effectuer les travaux à moindres frais. Arthur, lui,
est le descendant d'une riche comtesse qui vient de décéder. Mais
pour que le jeune homme puisse toucher son héritage, Réginald doit
faire la preuve auprès du Père Magnifis (l'acteur Didier Vinson)
que le jeune homme est un fervent catholique comme l'a expressément
exigé la Comtesse. Ce que le jeune artiste-peintre n'est en réalité
absolument pas ! Afin de lui donner la foi, Réginald se décide
à accompagner son épouse et leur fille à Paray-le-Monial, haut
lieu de pèlerinage ou les fidèles de l’Église espèrent en
général rencontrer Sainte Marie-Marguerite Alacoque. L'occasion
d'embarquer Eliott ainsi qu'Arthur alors que les deux jeunes hommes
ne détestent cordialement. Et pour cause : le jeune peintre est
tombé sous le charme de la future mariée... Filmé dans le charmant
cadre de Paray-le-Monial au beau milieu d'une foule d'authentiques
pèlerins, De mauvaise foi
prend le contre-pied des différences raciales généralement
invoquées dans ce genre de comédies passe-partout pour désigner
d'une part les membres d'une famille de catholiques pratiquants (du
moins la mère et la fille) et d'autre part, un fiancé et une
belle-famille qui critique cette foi en l’Église, mari et femme la
considérant ainsi de rétrograde. Rien de bien notable dans cette
comédie légère qui comme la plupart de celles qui sont produites
depuis maintenant un certain nombre d'années n'a rien de
significatif à apporter au cinéma français. Tandis que certains
cabotinent, d'autre dévoilent leurs sentiments et l'on sait déjà
comment tout cela va se finir. À minima et s'agissant de l'énergie
que les interprètes déploient tout au long du récit, le
long-métrage d'Alberic Saint Martin est un divertissement honnête
qui comblera ceux qui ne sont pas trop regardant sur le peu de
séquences véritablement drôles. Développant des personnages peu
originaux puisque déjà vu dans d'innombrables autres comédies
françaises, De mauvaise foi
se regarde, c'est vrai, mais s'oublie aussi très vite...
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