Tiens, tiens, tiens...
qu'est-ce que je vais regarder aujourd'hui ? Y
a-t-il un flic pour sauver le monde ? d'Akiva
Schaffer ? Un
élève doué
de Bryan Singer ? Me refaire les deux volets de Fortress
(pas ceux avec Bruce Willis mais ceux avec Christophe Lambert et dont
le premier fut réalisé par Stuart ''Re-Animator''
Gordon) ? Wounds
de Babak Anvari qui,semble-t-il, est une bonne grosse purge ou bien
vais-je me faire un double programme estampillé ''Body
Horror''
avec Together
de Michael Shanks et The
Ugly Stepsister d'Emilie
Blichfeldt histoire d'assumer ma part quotidienne de parité
homme/femme ? Et bien rien de tout cela. Non, pour bien débuter
cette journée très ensoleillée, je vais commencer par le dernier
long-métrage du prolifique et régulier réalisateur polonais
Bartosz M. Kowalski. Un film d'horreur de près de deux heures,
histoire de faire faire un peu de gymnastique amygdalienne à une
partie du cerveau qui a pris l'habitude depuis plus de quarante ans
de s'entraîner hebdomadairement à grands renforts de films à
tendance Horreur/Fantastique/Épouvante... Merci Mad
Movies,
L'écran
Fantastique,
Toxic
ou encore Vendredi
13.
Le zine, hein ! Pas la série de longs-métrages même si ces
derniers participèrent grandement à ma culture horrifique !
C'est donc sous son titre d'origine, Cisza
Nocna,
que je vais aborder ce qui à l'internationale est sorti sous celui
de Night
Silence.
Parce que ça fait tout de même plus classe. Un p'tit côté
''cinéphile'' prétentieux qu'aime me rappeler mon nombril. Comme
une piqûre de rappel ! Allons droit à l'essentiel : Cisza
Nocna,
c'est quoi ? Et bien pour ceux qui n'auraient pas lu ou retenu
les phrases qui auraient mené le sujet jusqu'à cette question
fondamentale, je le répète, il s'agit du dernier long-métrage de
Bartosz M. Kowalski. Cinéaste originaire de Gdynia,
en Poméranie, qui pour ceux qui contrairement à moi s'intéressent
à la géographie savent que cette région côtière se situe dans la
partie nord de la Pologne...Services de nuit d'hôpitaux spécialisés
dans les soins palliatifs, bâtiments désaffectés de toutes
natures, orphelinats entretenant des légendes anciennes, cales de
navires rouillés, asiles d'aliénés, quartiers de haute-sécurité
de pénitenciers et maisons de retraite où viennent croupir des
vieillards délaissés par leurs familles sont pour moi les lieux
idéaux de n'importe quel film ayant pour vocation d’accélérer le
rythme cardiaque chez les spectateurs. Si à contrario, les grands
espaces sont eux aussi capables de générer une peur, un malaise
ainsi qu'une angoisse véritablement viscéraux comme l'un de mes
plus lointains souvenirs peut en témoigner (The
Hills have Eyes
de Wes Craven en 1977), tout ce qui constitue comme cadre du récit
un espace confiné est sans doute pire que toute autre chose.
Impossibilité
de se cacher. De se sauver. D'échapper à
la mort ou plus simplement à son poursuivant... C'est donc avec un
certain intérêt que j'ai opté pour Cisza
Nocna.
Une curiosité qui malheureusement va très rapidement retomber comme
un soufflé ! En réalité, le film de Bartosz M. Kowalski a
comme principal intérêt d'y voir évoluer l'acteur de théâtre
polonais Maciej Damięcki qui après avoir joué sur scène durant
de longues années s'est tourné ensuite vers le cinéma jusqu'en
2024, année de ses quatre-vingt ans et, plus triste, de sa
disparition. Œuvre dans laquelle il apparaît donc dans le rôle de
Lucjan, un vieil homme qui vient tout juste d'intégrer une maison de
retraite où d'étranges phénomènes vont se produire. Les moindres
d'entre eux demeurant sans doute les morts apparemment naturelles de
plusieurs pensionnaires. Victime de terribles cauchemars, Lucjan part
un soir visiter le bâtiment jusqu'à rencontrer une drôle de
créature emprisonnée dans une remise située au sous-sol. Passant
une porte cachée derrière un vieux matelas, le vieil homme découvre
une partie abandonnée de l'établissement au rez de chaussée duquel
une sorte de chien de l'enfer veille à ce que personne ne l'ouvre et
ne pénètre à l'intérieur de la pièce qui se trouve derrière...
Idée séduisante sur le papier, le script du réalisateur et des
scénaristes Pawel Maslona et Mirella Zaradkiewicz ainsi que la
superbe photographie n'empêchent pas le film d'être d'un ennui
abyssal. Allégorie portée sur les sujets de la mort, de l'absence
ou de la solitude, il semble être le reflet fantastico-existentiel
de son principal interprète. Outre quelques visions cauchemardesques
dont les concepteurs des effets-spéciaux prosthétiques de l'époque
de The
Thing n'auraient
sans doute pas rejeté le concept, Cisza
Nocna déroule
son intrigue de façon malheureusement trop lymphatique. Si bien que
l'on passe beaucoup de temps à bailler. Et pire, à fermer parfois
les yeux de sommeil. De plus, le récit, bien qu'étant déployé sur
un tempo qui devrait logiquement laisser un temps de réflexion à
notre esprit entre chaque scène, s'avère trop souvent alambiqué.
Le réalisateur nous laissant dans le flou jusqu'à l'inexplicable
conclusion. Bref, si visuellement Cisza
Nocna
est esthétiquement superbe, il reste pourtant très en deçà de ce
que l'on pouvait en attendre...
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