Encore une exclusivité
Netflix ayant débarqué le
18 juillet dernier. D'origine sud-coréenne, 84
Jegopmiteo
est sorti chez nous sous le titre 84 m².
Contrairement à la légende qui veut que le titre se réfère à la
taille moyenne des appartements mis à disposition de la population
coréenne (laquelle est en réalité bien inférieure), il coïncide
cependant avec les dimensions de celui que s'offre le héros incarné
par l'acteur Kang Ha-neul. No Woo-seong vient effectivement de
réaliser son rêve en s'installant dans l'un des appartements d'un
grand ensemble immobilier. Mais très vite, il va être dérangé par
les bruits incessants produits par l'un de ses voisins. Un voisin
dont l'identité va demeurer durant une bonne partie du récit
totalement mystérieuse. Pourtant, la plupart des habitants de
l'immeuble vont fixer leur attention sur Woo-seong. Totalement
persuadés qu'il est celui qui fait tant de bruit et les dérange
dans leur quotidien. No Woo-seong
est le second long-métrage du réalisateur et scénariste sud-coréen
Kim Tae-joon deux ans après le thriller psychologique Seumateuponeul
Tteoreotteuryeosseul Ppuninde
qui était lui-même directement sorti sur Netflix.
Là encore, le cinéaste entraîne ses personnages et les spectateurs
dans une intrigue psychologiquement tendue, voire paranoïaque dans
ses premiers soubresauts. Certaines séquences pouvant même parfois
évoquer deux volets de la trilogie de l'appartement de Roman
Polanski, Repulsion
et plus encore, The Tenant sorti
chez nous en 1976 sous le titre, Le locataire.
Un cauchemar comme le cinéma en a rarement produit et dans lequel,
le réalisateur, producteur, scénariste et acteur franco-polonais
s'était lui-même mis en scène à l'époque dans le rôle de
l'immigré polonais Trelkovsky. Installé dans un vieil appartement
de la capitale française, il devait notamment subir les remarques de
voisins mécontents des bruits dont il était rendu responsable.
Celles et ceux qui connaissent ce chef-d’œuvre savent comment se
terminait le film et à la vision du long-métrage de Kim Tae-joon,
il est parfois facile de se laisser tenter par la comparaison entre
les deux films. Même Repulsion
semble avoir été une source d'inspiration.
Surtout
lorsque No Woo-seong est victime de quelques hallucinations dues au
stress permanent qui s'exerce sur lui. Mais plus qu'une œuvre portée
sur les conflits de voisinage, le script de 84
Jegopmiteo
écrit par le réalisateur lui-même va beaucoup plus loin. Afin de
justifier les deux heure que dure le long-métrage, le sud-coréen
ajoute des personnages qui auront une importance considérable durant
tout le récit. À commencer par l'administratrice Jeon Eun-hwa
(l'actrice Yeom Hye-ran) qui plutôt que de juger le nouveau
propriétaire de l'un des appartements de l'immeuble prend fait et
cause pour le jeune homme. Apparaît ensuite le personnage de Yeong
Jin-ho (l'acteur Seo Hyun-woo). Ancien journaliste portant sur le
corps de nombreux tatouages, l'homme va être l'un des rares à
découvrir que malgré les certitudes du voisinage, Woo-seong est
effectivement innocent des reproches qui lui sont faits. Pourtant,
rien n'est ici plus vrai que le concept qui veut qu'il ne faut pas
toujours se fier aux apparences. Enfin, Kim Tae-joon ajoute un
''périple'' centré autour du personnage principal et sur
l'investissement d'une cryptomonnaie en bourse qui va conduire les
spectateurs à assister à un moment de tension véritablement
palpable. Entre arnaque et machination immobilière, transaction
boursière, pollution sonore, enquête bâclée et recours à la
violence, 84 Jegopmiteo
satisfera les amateurs de thrillers sud-coréens originaux même si
le réalisateur en ajoute parfois dans l'invraisemblance. Notons
enfin que le scénario dont le résultat à l'image dépasse parfois
le simple drame pour plonger son héros dans un cauchemar vertigineux
que n'aurait sans doute pas renié le Darren Aronofsky de Mother!
se cache un événement dont le cinéaste sud-coréen a été
lui-même le témoin. En effet, alors lancé dans l'écriture, Kim
Tae-joon dû supporter des bruits tellement bruyants et incessants
que ceux-ci finirent par le rendre fou ! Relativisant
l'événement, il a accoucha donc du script du long-métrage qui
désormais est visible sur Netflix...
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