En l'espace d'une année seulement, le réalisateur Larry Cohen aura
mis en boite les deux volets de la franchise Black Caesar.
Le premier, Black Caesar, le parrain de Harlem,
laissait pour mort le personnage principal incarné par l'une des
plus grandes stars de la Blaxploitation,
Fred Williamson. Trahi par sa petite amie et chanteuse Helen (Gloria
Hendry), Tommy Gibbs réapparaît donc dans cette suite directe,
reprenant ainsi le dernier acte du précédent long-métrage. Blessé
par balle, Tommy fait appel à son père qui vient lui porter secours
en compagnie de plusieurs hommes. Transporté à l'hôpital, le père
et le fils se réconcilient et Tommy propose à son paternel de
partager le pouvoir. Mais pour celui que l'on nomme le ''Black
Caesar'',
le plus important est d'obtenir vengeance. En effet, Helen a remis
aux autorités corrompus un petit carnet que Tommy était parvenu à
dérober. Lequel prouve que la police et certains magistrats sont
compromis dans des affaires de drogue et de racket. Hell
Up in Harlem
remet en scène plusieurs personnages et donc plusieurs interprètes
du premier volet. Fred Williamson, bien entendu, ainsi que Gloria
Hendry, qui incarne la compagne du héros, D'Urville Martin qui
interprète le rôle du révérend Rufus et bien sûr, Julius Harris
qui quant à lui joue celui de Tommy Giggs Senior ! Parmi les
nouveaux personnages l'on découvre deux spécimens d'antagonistes
parmi les plus mémorables du courant Blaxploitation.
D'un côté, l'acteur afro-américain Tony King se fond dans la peau
du bras droit de Tommy, un homme bien moins fidèle qu'il n'en a
l'air puisque celui-ci joue un double jeu. Collaborant avec le
procureur DiAngelo, véritable crapule immorale interprétée par
l'acteur Gerald Gordon, son personnage de Zach va scrupuleusement et
méthodiquement faire le vide autour de Tommy. Hell
Up in Harlem
se divise en plusieurs parties distinctes. Après que l'ancien
membre de la Mafia new-yorkaise à la tête d'un syndicat du crime
ait été laissé pour mort, la vengeance a sonné. Ses hommes et lui
vont nettoyer la ville de sa police corrompue mais laissera
étonnamment la vie sauve à DiAngelo.
Quelle
grossière erreur ! Car après que Tommy et le procureur aient
apparemment trouvé un terrain d'entente, ce dernier va faire appel à
Zach afin de se venger de l'humiliation dont il a été l'objet. Tout
comme d'autres cinéastes avant ou après lui (William Wyler, Russ
Meyer, John Guillermin, Richard Fleischer, Jack Arnold ou encore
Greydon Clark), Larry Cohen s'est intéressé au genre Blaxploitation
avant
de devenir le réalisateur de quelques mythiques bandes horrifiques
(la franchise It's Alive
ou bien Épouvante sur New-York),
il a donc lui aussi mis en scène ces deux longs-métrages
principalement incarnés par des acteurs d'origine afro-américaine.
Et comme cela était généralement le cas, l'homme blanc est à
nouveau décrit comme l'antagoniste du récit. Le quartier de Harlem
étant alors gangrené par la drogue sur laquelle DiAngelo et ses
collaborateurs ont la main mise. En résulte une œuvre plutôt
ordinaire mais dotée néanmoins de suffisamment de séquences
d'action pour que l'on ne s'ennuie jamais vraiment. En dehors d'un
passage lors duquel Tommy fait l'amour avec sa nouvelle petite amie
(Margaret Avery dans le rôle de sœur Jennifer) et de quelques plans
de poitrines visibles lors d'un assaut perpétré par le héros et sa
bande dans un repaire de malfrats, le sexe est remisé au second
plan. Les morts, elles, sont par contre très nombreuses. Quelques
bagarres relativement anodines puisque mal chorégraphiées (dont une
échauffourée plutôt incongrue perpétrée entre le gang de Tommy
et des japonais) mais donc, surtout des fusillades dont se
dépatouille en général notre héros quitte à ce que cela s'avère
invraisemblable. Les amateurs de Blaxploitation
seront comme d'habitude aux anges de retrouver l'ambiance si
particulière de ce genre de longs-métrages situé dans une ville de
New-York bariolée, vivante mais engorgée par la violence. Notons
que le film est ''sublimé'' par l'excellente partition msicale
composée par Fonze Mizell et Freddie Perren qui remplacent ici au
pied levé l'une des grandes figures de la musique noire américaine
qui s'était chargée de la bande son de Black
Caesar, le parrain de Harlem,
James Brown...
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