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vendredi 18 juillet 2025

Blaxploitation : The Candy Tangerine Man de Matt Cimber (1975) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Après le très curieux Ganja & Heiss de Bill Gunn à la suite duquel j'eus l'impression d'avoir fumé un huit feuilles (Mouarf!), je continue sur ma lancée avec une œuvre appartenant également au courant Blaxploitation. Bien moins tordu, mais possédant un titre qui pourrait laisser envisager qu'il appartienne à cette même frange de longs-métrages pittoresques, The Candy Tangerine Man de Matt Cimber n'est peut-être pas le plus fameux d'entre tous mais il représente à merveille ce courant de films qui à l'époque mettaient en avant les acteurs afro-américains tout en étant très exactement l'inverse de l'image que véhiculent les films de Blaxploitation actuels ! Je m'explique. Alors que de nos jours l'homme noir est majoritairement représenté sous son meilleur jour, contrairement aux blancs dont il est devenu une habitude de les transformer en antagonistes, à l'époque, il était parfois moins important aux yeux des cinéastes afro-américains de faire de leurs ''semblables'' des hommes bons plutôt que mauvais. L'essentiel étant surtout de les mettre en avant, dans les rôles principaux, qu'ils incarnent ou non un héros valeureux plutôt qu'un malfrat. C'est donc avec un certain intérêt que l'on se penchera sur The Candy Tangerine Man, œuvre parfois et même très souvent impertinente, voire audacieuse dans laquelle le personnage principal n'est pas un individu dont les valeurs s'avèrent toujours irréprochables. Acteur ayant consacré sa courte carrière au cinéma de Blaxploitation (neuf longs-métrages, pas un de plus), John Daniels incarne à l'écran le rôle du Baron Noir. Un proxénète au look stéréotypé. Des pieds à la tête, doté de costumes plus ou moins bariolés, d'une épaisse paire de lunettes et d'un chapeau aux larges bord, le Baron se promène à bord d'une superbe Bentley R-Type de 1954 bicolore. L'homme règne sur le Los Angeles nocturne et a la main mise sur le réseau de prostitution. Mais l'existence d'un maquereau n'étant pas toujours de tout repos, son principal concurrent Vincent Di Nunzio (Mikel Angel) tente de mettre la main sur certaines de ses filles et ainsi prendre une position majeure dans le monde du proxénétisme. Le Baron noir ne travaille pas seul et peut compter sur le soutien de Bella (Marva Farmer). À contrario, il doit se méfier de deux flics (blancs et corrompus) qui cherchent à le coincer. John Daniels incarne donc un individu peu en accord avec ce que l'on imagine être le protagoniste d'un long-métrage.


Et pourtant, ce type au look caricatural devient étonnamment ''attachant'' au fil du récit. Loin de représenter l'image du salaud dont l'unique objectif est d'envoyer des filles faire la retape sur les trottoirs de Los Angeles, il lui arrive parfois d'avoir une véritable conscience morale. On pense notamment au personnage de Heather, jeune prostituée en devenir qui sous le joug de Vincent Di Nunzio et sans l'intervention du Baron s'apprêtait à rejoindre la cohorte de prostituées qui vendent leurs charmes en échange de quelques centaines de billets verts. Détail amusant, l'actrice qui endosse le rôle de cette toute jeune femme dont on doute alors de sa majorité est Feng Lan Linn. Une interprète dont on sait peu de chose puisque ce sera son seul rôle à l'écran. Mais alors que son nom et son visage ne laissent aucun doute quant à ses origines asiatiques, allez savoir pour quoi mais le scénariste Mikel Angel a préféré lui faire endosser le rôle d'une jeune amérindienne ! Sans doute le look sous lequel elle apparaît pour la première fois à l'écran justifie-t-il cette anecdotique ''distraction''... Entre fusillades, bagarres et légères effusions de sang (dont un main broyée), The Candy Tangerine Man peut compter sur une bande-son plutôt sympathique et typique du genre composée par Smoke dont la bande originale du film sera le seul fait d'arme. L'un des intérêts majeurs du long-métrage de Matt Cimber est le double rôle qu'interprète John Daniels. En effet, l'homme est non seulement décrit comme un proxénète mais aussi, de jour, comme un époux aimant, père de deux enfants et dont la femme ne se doute pas du métier qu'il exerce. Malheureusement, cet aspect du script est majoritairement relégué au second plan et c'est bien le Baron Noir et non pas Ron Lewis de son vrai nom qui intéresse en priorité le scénariste et le réalisateur. Peu ou pas connu, The Candy Tangerine Man n'est pas exempt de défauts. L'interprétation est très souvent médiocre. Certains personnages agissent de manière effectivement mollassonne quand d'autres, au contraire, en font trop. Le film n'en est pas moins un témoignage intéressant d'une époque révolue, appuyé par un grain, une colorimétrie et des parasites visuels qui participent du charme de cette bobine vieille d'un demi-siècle...

 

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