Attention : Article
accompagné de spoilers ! Premier long-métrage du réalisateur
américain Jeff Wolfe, Outbreak situe
son action dans le désert californien. Incarné par l'acteur Bill
Burke (la franchise Twilight,
la série Révolution),
le garde-forestier Neil Morris et ses collègues se rendent sur le
lieu d'un incident où un chien apparemment enragé s'en est pris à
son propriétaire. Alors que son chef Mike Cortez (Raoul Max
Trujillo) est attaqué par l'animal, Neil sort son arme mais reste
tétanisé. Mordu par le chien, Mike ne doit son salut qu'à
l'intervention de John Gibson (Taylor Handley) qui à distance finit
par abattre l'animal... À la suite de cette séquence d'ouverture
qui laisse la porte ouverte à toutes les hypothèses, le
long-métrage prend un virage à trois-cent soixante degrés et se
transforme en drame familial. En effet, le spectateur fait ensuite la
connaissance d'Abby (Alyshia Ochse), la femme de Neil. Les époux ont
un fils prénommé Ben (Kylr Coffman) qui depuis quelques temps a
disparu. Pour ''oublier'' son malheur, Abby boit et dort beaucoup.
Désemparé, Neil s'empare de son arme de service et quitte leur
demeure afin d'en finir avec la vie. Installé au pied d'un arbre, le
canon du pistolet sous le menton, il s'apprête à tirer lorsqu'au
loin il entend les cris d'une femme qui se noie dans un lac. Lancé à
sa rescousse, le garde-forestier ramène celle-ci sur la berge
lorsque tout à coup, la voilà prise d'une crise de folie. Le visage
et le corps marqués par d'horribles cicatrices, la jeune femme
semble avoir été infectée par un mal inconnu et s'apprête à tuer
son sauveur. Fort heureusement, Neil arrive à prendre le dessus et
la tue. De retour chez lui, il est cette fois-ci assailli par deux
hommes qui semblent être dans le même état que celle qu'il a sorti
des eaux du lac. Après s'en être débarrassé aussi efficacement
que lors de son affrontement avec la jeune femme, il décide de
quitter les lieux en compagnie d'Abby... Bon, hum, hum... Que dire ?
Que la phase dramatique du récit fut ennuyeuse ? Oui ! Que
l'on se demande dans quelles proportions le revirement de situation
s'avère inattendu ? Oui ! Mais alors, que vaut la suite ?
Vendu comme un énième film d'infectés, il faut reconnaître que
d'une certaine manière Outbreak s'extraie
des contingences habituelles de ce genre de productions pour frôler
la thématique du déni.
Se
voulant beaucoup plus profond qu'un simple film d'horreur où les
survivants d'une pandémie cherchent par tous les moyens à se
protéger de vagues incessantes d'agressions commises par des
individus atteints par un virus les rendant particulièrement
hostiles, le long-métrage de Jeff Wolfe transforme en créatures
issues du bestiaire fantastiques des hommes et des femmes vus par le
prisme d'un homme effondré par la disparition de son fils. Jusqu'à
ce que la cruelle vérité ne nous soit révélée dans les derniers
instants, le réalisateur américain tente à travers le récit de
Outbreak
de nous faire croire que son œuvre appartient bien à la catégorie
des films d'infectés. L'on a donc droit à des assaillants plus
vraiment frais arborant des maquillages cent pour cent latex !
Des créatures qui par manque d'hémoglobine ou de toute autre
substance pouvant être produite par le corps humain apparaissent
sous une couche de maquillage desséchée. Comme si les artisans dans
le domaine des effets-spéciaux avaient manqué de temps pour
finaliser leur travail. En outre, les dits infectés déambulent très
souvent de manière grotesque. Entre ce type qui se déplace à
quatre pattes, comme un primate, ces quelques infectés qui se
relèvent d'une manière si ringarde que l'on espérait ne plus
revoir la chose depuis le Peninsula
de Yeon Sang-ho en 2020, ou ce type qui grimpe une barre placée dans
le dos comme une strip-teaseuse dans un peep-show, l'ensemble des
actions perpétrées par les créatures est d'une confondante
bêtise ! Chiant dans sa première partie, pathétique lors de
la seconde, la troisième ne relève que très partiellement
l'intérêt du long-métrage. Lors du final, l'on comprend la raison
pour laquelle tous les habitants du coin semblent avoir été
victimes du même mal. Si l'idée du chien enragé au tout début du
récit cherche à noyer le poisson, la cause est évidemment bien
différente de ce que l'on pouvait supposer jusque là. Pourtant,
malgré sa mécanique, son changement de ton, sa fin inenvisageable
ou l’énergie suivant de longues séquences d'atermoiement bourrées
de longueurs, Outbreak
reste très pénible à suivre jusqu'à son terme. On se fiche à peu
près de tout ce qui touche au couple formé par Neil et Abby et les
séquences mettant les infectés en présence de nos héros valent
moins que celles du pire des nanars. Bref, ce film dont l'affiche
nous trompe en outre sur la marchandise est sans intérêts !
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