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lundi 18 novembre 2024

El Hoyo (La plateforme) de Galder Gaztelu-Urrutia (2019) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Avant de lancer la projection de La plateforme 2 toujours réalisé par le cinéaste espagnol Galder Gaztelu-Urrutia qui entre les deux volets de ce diptyque horrifique semble s'être tourné les pouces, petite piqûre de rappel en projetant celle du premier. Histoire de reprendre le court des événements dans les meilleures conditions. Allégorie sur le pouvoir, le capitalisme et le consumérisme façon La Grande bouffe de Marco Ferreri plongée en plein cœur d'une dystopie et saupoudrée d'Escape Game, La plateforme premier du nom avait su séduire le public par son approche esthétique et scénaristique sobres mais efficaces. Broyant avec une relative rigueur cette image d'un régime social et économique profitant des fruits d'un labeur mis en œuvre par les petites gens, ici, le pouvoir paraît être tout d'abord figuré à travers ceux qui, enferment dans cette curieuse forteresse souterraine de deux cent-étages (un nombre supposé que sera plus tard drastiquement revu à la hausse) des hommes et des femmes qui s'y trouvent involontairement ou non emprisonnés. Tandis que ceux qui végètent dans les profondeurs ont peu de chance de survivre face à la pénurie de denrées alimentaires, ceux des premiers étages sont grassement nourris. Car l'idée perverse du long-métrage de Galder Gaztelu-Urrutia écrit par David Desola et Pedro Rivero est tout d'abord établit par un système consistant en des ressources alimentaires limitées à la seule volonté de celles et ceux qui en sont les premiers bénéficiaires. Plus descriptif que le titre original El Hoyo qui signifie Le trou, La plateforme est synonyme de support avec lequel les dirigeants de cette étrange corporation connue sous le nom de centre vertical d'autogestion dont le sens est très clairement établi par ces trois mots nourrissent les volontaires ou non de cette curieuse expérience. Ici, tout est histoire de chance. Celui ou celle qui se réveille dans les premiers étages a évidemment plus d'espoir de s'en sortir que celui qui vit tout au fond de ce trou. Car la nourriture, tout d'abord mise à disponibilité en très grande quantité sur la plateforme en question va aller en s'amenuisant an fil de sa descente vers les étages d'en dessous. Avec toutes les conséquences que l'on imagine...


Meurtres, suicides, allant même jusqu'au cannibalisme pour ceux qui dans les profondeurs du trou n'ont absolument rien à manger. C'est sur ce postulat simple que le réalisateur espagnol explore les failles d'un système régit par des lois finalement pas si éloignées des nôtres même si dans le cas de La plateforme tout y est forcément amplifié. Le film met tout d'abord en scène les acteurs Zorion Eguileor et Ivan Massagué (sorte d'hybride physique entre Arnaud Tsamere et John Turturro), lesquels interprètent les personnages de Trimagasi et Goreng. Si le premier, petit, rond et plus âgé permet tout d'abord de penser que ses chances de survies sont moindres que celles du second, son expérience du trou en font pourtant un éventuel allié au second qui débarque au sein de cette étrange épreuve qui va s'échelonner sur plusieurs mois. Trimagasi connaît bien les rouages du trou et les moyens à employer pour survivre le plus longtemps possible. Mais derrière ce visage anodin mais expérimenté se cache peut-être un filou qui veut assurer sans doute sa sortie prochaine prévue dans deux mois. Cadre minimaliste et sordide constitué de murs gris se répétant à ''l'infini'', le réalisateur et ses scénaristes ont mis en place un stratagème particulièrement fonctionnel et qui a réponse à tout. Si le spectateur se demande par exemple pourquoi les sujets de l'expérience n'entretiennent pas des stocks de nourriture chaque fois que la plateforme arrive à leur étage, Galder Gaztelu-Urrutia, David Desola et Pedro Rivero ont déjà la réponse à cette question. La plateforme prend carrément un virage christique que l'on pouvait déjà percevoir avec cette cène trash descendant les étages mais aussi et surtout ce sacrifice providentiel d'Imoguiri (nouveau personnage, féminin, qui débarque en cours de récit et qu'interprète l'actrice Antonia San Juan) en mode ''Ceci est ma chair, ceci est mon sang''. Les grilles de lecture sont donc nombreuses, comme s'affiche également à l'image le thème du consumérisme où la nourriture reflète ici ce besoin inextinguible de s'accaparer des biens tandis que le héros incarné par Ivan Massagué fait figure de défenseur des droits de ceux qui comme lui tentent de survivre dans ce trou. Forcément très bavard mais aussi ponctué de séquences parfois très violentes, voire gores, La plateforme rejoint certains classiques du genre, tel l'un des plus illustres d'entre eux, le Cube de Vincenzo Natali qui, décidément et vingt-sept ans après sa sortie, n'a pas fini de servir de source d'inspiration. Depuis le 4 octobre dernier, La plateforme 2 a été mise à disposition des abonnés de Netflix. Alors, que vaut cette suite ? Réponse prochaine...

 

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