Il m'est arrivé il y a
de cela plusieurs mois de promettre d'être concis concernant un film
que j'avais particulièrement détesté. Incapable de tenir ma
promesse, l'on m'avait reproché de m'éterniser à son sujet.
Vais-je cette fois-ci la tenir ? Réponse : NON !
Après avoir redécouvert cette nuit La plateforme
du réalisateur espagnol Galder Gaztelu-Urrutia, une dystopie bourrée
de symboles capitalistes, consuméristes et christiques qui avait
fait son petit effet, celle-ci a récemment donné lieu à une
séquelle... ou plutôt, une préquelle comme nous l'indiquera
tardivement l'intrigue. Cinq ans d'attente durant lesquels je n'aurai
pas la prétention d'affirmer avoir fébrilement patienté tant ce
film est demeuré pour moi comme une expérience intéressante tout
en étant parfaitement dispensable. La plateforme
2
ayant été mis à disposition des abonnés de Netflix
dès le 4 octobre dernier, c'est sans vraiment me ruer dessus que
j'ai choisi au réveil de me lancer dans cette seconde itération
d'un sujet cette fois-ci construit sur la base d'un scénario écrit
par le réalisateur lui-même ainsi que trois scénaristes !
Cinq ans d'absence pour Galder Gaztelu-Urrutia et deux fois plus de
mains pour écrire le script de cette préquelle, évidemment, ça
fait réfléchir sur les raisons qui poussent à croire que cette
dernière avait de grandes chances d'être meilleure que l'original.
Tu parles... C'est à se demander ce qu'a branlé le réalisateur
espagnol durant cette absence prolongée tant le résultat à l'image
est... catastrophique ! Nourrissant ainsi la polémique selon
laquelle Netflix
produit et distribue des œuvres de piètre qualité, certains vont
pouvoir se frotter les mains. Déçu ? En fait, pas vraiment. Je
dirais plutôt que je m'en serais tapé le coquillard si je n'avais
pas perdu cent précieuses minutes de mon temps à regarder cette
bouillie indigeste qui pour légitimer son existence reproduit le
premier film tout en exagérant le trait. Augmentant ainsi le nombre
de protagonistes, les concordances avec les ''mythes'' invoqués dans
l’œuvre d'origine ainsi que la violence, La
plateforme 2
est probablement l'un des pires films d'horreur et de science-fiction
de ces quinze ou vingt dernières années.
Surtout
en ce sens où le film ne se prétend jamais être un nanar mais
plutôt une réflexion dystopico-horrifico-philosophique. En
comparaison, n'importe quel nanar se revendiquant ou non en tant que
tel vaut mieux que cette purge dont la violence semble être parfois
inspirée par les vagues successives qui causaient un véritable choc
chez Darren Aronofsky et son Mother !
tandis que dans le cas de la plateforme 2 l'on
est généralement pris de rires nerveux, de convulsions, face à
l'indigence du produit, face à son inefficacité, face à
l'abrutissement qu'il génère à l'encontre du spectateur contraint
(ou non d'ailleurs) d'assister à cette furie désorganisée, aussi
bruyante qu'une foire au bétail et au final, tellement bordélique
dans sa mise en scène et son interprétation pseudo-théâtrale que
l'on finit par n'y plus rien comprendre. Un spectacle désolant où
les éventuels personnages iconiques sont réduits à des caricatures
bouffies de fatuité, de cette même autosatisfaction qui transpire
d'une mise en scène induite par un réalisateur qui savait à
travers le premier volet tenir entre ses mains matière à développer
un univers à part entière. Atteint du syndrome de l'opportunisme,
La plateforme 2
est au final aussi éprouvant à suivre jusqu'à son terme pour le
spectateur que pour ses protagonistes hurlant comme des hystériques,
des fanatiques, en mode improvisé. De quoi remplir les vides
scénaristiques par des lignes complètes d'onomatopées et
d'interjections qui franchement, finissent par donner des maux de
tête ! Visuellement, rien ne change. Et alors que cette
préquelle aurait pu être en mode 2.0, l'on a l'impression d'une
régression permanente de la mise en scène, de l'écriture (ou
quatre scénaristes ne peuvent que s'emmêler les pinceaux) et de
l'interprétation. Un abaissement des critères de qualité qui à
travers chaque séquence, chaque plan, transpire littéralement...
Mais alors que La plateforme 2
aurait dû logiquement signer l'interruption d'une très courte
franchise, voilà qu'est déjà annoncé comme une très mauvaise
plaisanterie, un troisième opus auquel ne s'oppose absolument pas
Galder Gaztelu-Urrutia ! Seule raison qui pourrait empêcher la
création d'une Plateforme 3
selon le réalisateur espagnol ? Le peu d'engouement du public
pour cette préquelle. Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire :
Bannir de vos prochains projets télévisés la projection de cette
daube !
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