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mercredi 13 septembre 2023

Dernier domicile connu de José Giovanni (1970) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Bien avant d'être naturalisé suisse en 1986, le futur réalisateur et scénariste français José Giovanni de son vrai nom Joseph Damiani allait se rendre coupable de vols à l'encontre du peuple juif en août 1944. Pire : un an plus tard, il sera au centre d'une sordide affaire de triple meurtres auprès de son frère Paul et d'un ancien de la milice allemande et un autre de la Gestapo ! Autant dire qu'à l'époque l'on est loin d'imaginer que José Giovani deviendra l'un des grands pourvoyeurs en matière de thrillers et de films d'aventure à la française. Car en effet, bien que sa fin de carrière sera nettement moins passionnante, on lui devra Le rapace en 1968, Deux hommes dans la ville en 1973, Le gitan en 1975 ou encore Les égouts du paradis quatre ans plus tard. En 1970, il signe son troisième long-métrage juste après avoir adapté et écrit les dialogues du Clan des siciliens pour Henri Verneuil en 1969. Dernier domicile connu a ceci de spécifique qu'il ne ressemble absolument pas à ce que l'on à l'habitude de voir dans notre pays en matière de films policiers et de polars. Et pourtant, celui-ci s'inscrit bien dans la continuité d'un genre qui fait florès chez nous puisqu'il s'agit de l'adaptation cinématographique du premier ouvrage de l'écrivain américain Joseph Harrington qui était lui-même spécialisé dans l'écriture de romans policiers. Adapté de The Last Known Address, Dernier domicile connu met en scène l'immense Lino Ventura dont la carrière débutera auprès de l'acteur Jean Gabin avant qu'il ne devienne la vedette principale du Gorille vous salue bien de Bernard Borderie en 1958. Sa carrière est donc véritablement lancée cette année là et jusqu'à la fin, ce fils d'immigré italien et ancien catcheur n'aura de cesse que d'incarner de charismatiques personnalités. Sa présence au générique de Dernier domicile connu est en cela presque étonnante tant il paraît être contraint de faire preuve de retenue même si, il est vrai, le personnage de l'inspecteur principal Marceau Leonetti qu'il incarne sort ses griffes à quelques occasions. Flic irréprochable, détenteur de la Légion d'Honneur, Leonetti arrête un jour un jeune homme pris de boisson qui au volant de son véhicule fait l'imbécile. Fils d'un grand avocat, son père a cependant rédigé un rapport en totale contradiction avec les faits et Leonetti se voit muté dans un autre quartier à s'occuper d'affaires sans intérêt.


Un jour, l'un de ses supérieurs lui confie la tâche de repérer les pervers dans les cinémas pornographiques et pour cela, on lui colle aux basques la toute jeune auxiliaire de police Jeanne Dumas. La mission est pénible, surtout pour cette dernière, contrainte de se coltiner des individus libidineux qui se frottent à elle dans la glauque moiteur des salles obscures. Mais bientôt, une nouvelle affaire est confiée à Leonetti et Jeanne : retrouver Roger Martin (l'acteur Philippe March), lequel doit témoigner lors d'un très important procès mais sur lequel personne n'arrive à mettre la main depuis des mois. Les deux flics n'ont devant eux que huit jours pour retrouver celui qui doit témoigner au procès du truand Soramon. Film à l'ambiance et au rythme très particuliers, Dernier domicile connu met également en scène la délicieuse Marlène Jobert qui avant ce policier, avait en l'espace de quelques années seulement rencontré Jean-Luc Godard, Michelle Deville, Yves Robert, Louis Malle ou encore Michel Audiard. Si la chose n'apparaît pas à l'écran, il faut savoir que sa carrière n'aurait pu être qu'un fantasme si elle n'avait pas croisé un chirurgien esthétique de talent qui lui sauva littéralement la vie alors qu'elle n'avait que vingt-deux ans. C'est à cet âge là en effet que la future actrice allait être la victime d'un grave accident qui allait temporairement la défigurer ! Et pourtant, tout comme la ''grande sauterelle'' Mireille Darc à la même époque, Marlène Jobert deviendra l'une de ces quelques superbes poupées régulièrement employées dans le cinéma français des années soixante-dix et quatre-vingt. Dernier domicile connu est conçu de manière très étrange non pas constituée de courses-poursuites effrénées à pieds ou en voiture ou de fusillades mais d'une succession de prises de contact avec des hommes et des femmes qui pourraient apporter leur aide à nos deux policiers qui vont nouer une très cordiale relation professionnelle malgré le comportement un peu bougon de Leonneti et l'amateurisme de sa nouvelle partenaire. Dans l'ombre de l'un et de l'autre, quelques mystérieux individus, à l'image de Michel Constantin qui interprète un certain Greg. Mais aussi quelques autres nettement plus sympathiques, comme Jacques Loring qu'incarne Paul Crochet. Ajoutons la très belle partition musicale du mythique compositeur français François de Roubaix et l'on tient là un étonnant polar, dont les mécanismes s'avèrent relativement inédits. Une excellente surprise portée par un duo d'acteurs remarquables...

 

1 commentaire:

  1. Vu à la téloche il y a peu. Juste pour la valeur "documentaire" (fin des 60's-début des 70's, le confort de vie était déjà bien là ainsi que les bases du déclin à venir - ces tours d'immeubles de "cages à lapins"... -) mais l'histoire n'est pas mal non plus. Par contre, je suis un peu perplexe... Les cinés pornos existaient déjà ? Car à ma connaissance, "l'âge d'or" du X débute vers 75, il me semble (en France, du moins)...

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