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vendredi 3 février 2023

Eight for Silver (The Cursed) de Sean Ellis (2021) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Durant la première guerre mondiale, un soldat français est touché par plusieurs tirs allemands. Alors qu'infirmières et médecins tentent de lui sauver la vie, un chirurgien lui ôte un projectile en argent qui ne semble pas provenir d'un tir ennemi... Le récit de The Cursed que l'on appellera sous son autre nom Eight for Silver pour ne pas le confondre avec le film éponyme de Yong-wan Kim retourne ensuite trente-cinq ans en arrière, à la fin du dix-neuvième siècle. Toujours situé sur le territoire français (malgré les origines américaines du film), Eight for Silver confronte ensuite de riches propriétaires de terres revendiquées par une population de gitans installés sur celles-ci. Le cadastre certifiant qu'en effet ces terres appartiennent bien à ces gens du voyage, les villageois décident de prendre une décision radicale et chassent hommes et femmes de leur campement de fortune sans oublier de faire un exemple pour leur ôter tout idée de revenir : ils coupent les mains et les pieds d'un hommes et le crucifient tel un épouvantail puis enterrent vivante une femme. La plus vieille d'entre elles crachant alors au visage de l'un des agresseurs tout en proférant une malédiction sur lui et tous ceux qui ont entrepris de les chasser elle et sa communauté... Avec un tel synopsis, on se dit que ouais, l'idée d'intégrer à un récit fantastique une légende qui proviendrait éventuellement de la culture tzigane peut être intéressante. Mais alors que Eight for Silver semble partir en ce sens, le spectateur constatera rapidement que la communauté en question sera très rapidement remisée au placard pour ne nous servir plus qu'une histoire de malédiction certes servie par une photographie (due à Sean Ellis) et une direction artistique (due à Patrick Schmitt) générales particulièrement savoureuses...


Des teintes monotones et des décors plongés sous une chape de brume cultivant le mystère entourant celle malédiction lâchée par une vielle dame à l'attention de ces riches propriétaires qui bien des années plus tard vont payer cher leurs agissements. Après qu'une bande de gamins ait déterré un dentier (!?!) en argent enterré au pied du crucifié qui depuis n'est plus constitué que d'os et vêtements en charpie, voici que l'un d'entre eux va être victime d'un mal étrange. On hésite : Loup-garou ? Nouvelle créature à intégrer dans le bestiaire du fantastique ? Car il faut bien reconnaître que pour l'un des représentants de cette espèce mi-homme, mi-loup, la bestiole manque cruellement de poils. À moins qu'elle ne soit tout simplement imberbe ? Si visuellement le film nous offre des décors conçus par Pascal Le Guellec souvent saisissants plongés dans une lumière étouffée par des légions de fumigènes heureusement plutôt crédibles, la créature est en elle-même sinon ridicule, du moins assez mal fagotée. Difficile en effet de ne point y déceler les effets-spéciaux qui se cachent derrière sa création. Le contexte choisi est quant à lui relativement étonnant. Car à moins que la peur de réveiller de mauvais souvenirs n'ait fait réfléchir le réalisateur britannique Sean Ellis, Eight for Silver aurait tout aussi bien pu s'inscrire lors du second conflit mondial s'étant déroulé entre 1939 et 1945 et lors duquel le peuple tzigane y connu un sort particulièrement tragique puisque comme les juifs, celui-ci fut victime d'un génocide commis par le régime nazi avec pour conséquences, le massacre de centaines de milliers d'entre eux...


Un chiffre estimé entre 300 000 et 500 000 disparitions d'hommes, femmes et enfants... L'acteur et mannequin Boyd Holbrook y incarne le personnage de John McBride, pathologiste arrivant sur les terres du baron Seamus Laurent (le britannique Alistair Petrie) et de son épouse Isabelle (Kelly Reilly) pour y enquêter sur la mort d'un adolescent retrouvé mutilé dans une cabane en bois. Ce qui donne d'ailleurs lieu à un anachronisme d'ampleur puisque lorsque le héros du récit arrive pour mener son investigation, le jeune garçon n'a en réalité pas encore été tué. Tout en essayant de conserver un certain mystère entourant la bête responsable de sa mort, le spectateur ne mettra pas plus d'une poignée de secondes avant de comprendre qui en est l'auteur. Doté d'effets gore particulièrement efficaces, Eight for Silver a pour principal intérêt de plonger ses protagonistes à une époque reculée que l'on ne retrouve en grande partie que dans l'âge d'or du cinéma fantastique de la première moitié du vingtième siècle. Ici, pas de vampires, ni même de loup-garou au fond, plutôt une créature hybride dont une autopsie démontre une affiliation certaine avec la body horror du The Thing de John Carpenter. Agréable surprise pourtant plombée par quelques maladresses (la séquences lors de laquelle les gamins déterrent les dents d'argent est ridiculement abordée) et invraisemblances (la réaction de la sœur de la première victime qui semble indifférente à l'agression de son frère alors même que le village plonge dans une torpeur et une série de meurtres sans précédents), le long-métrage de Sean Ellis vaut surtout pour son ambiance délétère et une interprétation générale plutôt convaincante...

 

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