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vendredi 20 janvier 2023

Tout le monde aime Jeanne de Céline Devaux (2022) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Jusqu'à aujourd'hui, la réalisatrice française Céline Devaux était l'auteur d'une poignée de courts-métrages. La jeune femme débutait donc sa carrière sur grand écran l'année passée avec Tout le monde aime Jeanne... Un titre qui aurait pu être prophétique si seulement ce premier long-métrage n'était pas parcouru d'aussi nombreux défauts. Car si effectivement l'on appréciera peu ou prou Blanche Gardin qui interprète la Jeanne en question, la mise en forme de cette première incartade pour l'actrice dans l'univers de la réalisatrice déçoit quelque peu. Sans attendre de l'humoriste qu'elle y déploie tout son talent pour le trash et le décalé qu'on lui connaît et sans même espérer qu'elle y tienne LE rôle de sa vie, on reprochera surtout à Céline Devaux d'avoir tardé à exploiter ses capacités puisque durant cinquante bonnes minutes et même peut-être davantage, le personnage qu'incarne Blanche Gardin ne fait rien d'autre que subir son entourage et reste désespérément muette. Il faudra donc lors d'une très large partie du long-métrage se farcir une succession de séquences sans intérêt ou presque. L'arrivée inespérée de Laurent Lafitte dans le rôle de Jean n'étant pas encore tout à fait synonyme d'espoir. Rencontre inopinée entre une jeune femme dont l'entreprise environnementale a fait faillite et Jean, un ancien camarade don Jeanne n'a apparemment conservé aucun souvenir. Un cleptomane à la philosophie de vie très particulière mais non dénuée d'une certaine rationalité. Sauvé in extremis dans ses derniers retranchements, Tout le monde aime Jeanne prend toute sa saveur lorsque Blanche Gardin ''ose'' enfin s'exprimer, laissant de côté le mutisme dans lequel la plongeait jusque là son personnage. Sans être véritablement avare en paroles, le long-métrage exploite en fait les failles de son héroïne dont les signes de la dépression s'expriment justement à travers ses silences et son apparente inaptitude au bonheur...


L'on découvre alors ce qui taraude véritablement Jeanne. Non pas seulement ce projet écologique qui s'est effondré mais aussi et surtout, la disparition de sa mère. Plongeant sa principale protagoniste au sein d'une œuvre finalement peu divertissante, l'action est surtout plombée en raison d'une voix-off (celle de Céline Devaux elle-même) relativement crispante et de passages animés qui n'apportent absolument rien au récit. Celle dont on attendait sans doute un peu trop les dérapages verbaux abandonne son statut d'humoriste caustique au profit d'un Laurent Lafitte qui déborde de théories fumeuses mais non moins amusantes. Si la forme est agaçante (l'intégration permanente des animations commentées par la réalisatrice), le fond s'avère au final parfois miraculeusement convaincant. Reste que Céline Devaux s'appesantit avec un peu trop d'application sur son concept, lequel rompt sans cesse avec la linéarité du récit. Si à l'origine l'idée est plutôt séduisante, le résultat n'atteint pas le degré d'intérêt sans doute espéré par la réalisatrice. Tout le monde aime Jeanne semble pourtant avoir majoritairement conquis le public et les critiques. Le film a cependant le cul entre deux chaises. Et même entre trois ! D'un côté, le comportement neurasthénique de Blanche Gardin qui, à force d'apparaître lymphatique, pourra contaminer une partie du public lui-même. De l'autre, un Laurent Lafitte savoureux en ''parasite'' exploitant les failles du système. Et enfin, comme dit plus haut, l'insertion de scénettes animées qui rompent un peu trop régulièrement le récit... Original, curieux, mais au final assez peu satisfaisant...

 

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