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mardi 12 juillet 2022

Monsters de Gareth Edwards (2010) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Après m'être égaré à quelques reprises dans les tréfonds de l'âme humaine (Inexorable de Fabrice du Welz, Fear X de Nicolas Winding Refn, Keane de Lodge Kerrigan), il est de bon ton, je pense, d'aller investir d'autres types de divertissements, lesquels vont je l'espère me permettre de ne pas sombrer au fond d'un puits comme les différents héros de ces œuvres généreuses en terme de sinistrose. Une thérapie par la science-fiction. Une ordonnance constituée non pas de comédies mais plutôt de créatures venues d'ailleurs. De quoi évacuer la pression psychologique qu'exercent parfois certains longs-métrages qu'il n'est sans doute pas bon d'accumuler par couches successives. Mais, que voulez-vous, les goûts, les envies, les désirs et la nature profonde de chacun d'entre nous, ça ne se contrôle pas. Et s'il y'en a qui demeurent persuadés que l'onanisme guéri de tout les maux, même du cancer ou du diabète, ça n'est certes pas moi qui critiquerai leur envie de tester la dernière marque de Sopalin, rivés qu'ils sont devant leur écran d'ordinateur ! J'oubliais de préciser que cet article n'a point d'autre vocation que de parler cinéma même si à priori les quelques phrases qui précèdent (ainsi que très certainement, celles qui vont suivre) laissent penser le contraire. Ça n'est pas que le Soleil m'ait rendu zinzin au point de divaguer, mais aborder Monsters de Gareth Edwards de manière sibylline me semble hors de propos. Google étant mon ami, voilà que je découvre après cinquante ans d'existence le sens véritable de ce terme aussi poétique pour nous, les anciens, amateurs de belle langue, qu'étrange pour ces nouvelles générations, naissant avec des facultés intellectuelles réduites. Comprendre que la résonance phonétique du mot que l'on pourrait pourtant comparer à la clarté cristalline d'une pensée signifie en réalité son contraire...


Mais alors, quel rapport avec Monsters ? Aucun !!! À trop rapidement cliquer sur l'un des premiers résultats obtenus par le plus célèbre moteur de recherche, on pourrait se dire qu'avec sa gueule ''DominiqueStraussKahnesque'', Gareth Edwards n'a pas vraiment le profil du type à avoir réalisé le formidable Godzilla de 2014. Mais un minimum d'observation permettra aux plus réactifs de comprendre qu'il s'agit là d'un homonyme. Car en effet, à moins que le britannique ait commencé dans la vie comme joueur de Rugby au poste de demi de mêlée, il s'agit bien là d'une erreur d'aiguillage. Avec une carrière débutée à la télévision en 2005 et seulement trois longs-métrages cinématographiques réalisés entre 2010 et 2016 (le prochain arrive bientôt sous le titre True Love, ne vous en faites pas), on se dit que le bonhomme prend soin de chacun de ses bébés ce qui, éventuellement, peut être qualifié d'assez bonne nouvelle. Bon, en même temps, dix-neuf ans séparent le nanardesque mais néanmoins cultissime The Room de Tommy Wiseau de son second long-métrage à venir, Big Shark, et pourtant... On sait à quel point son premier méfait a pu avoir comme conséquences terribles sur la santé mentale de celles et ceux qui ont eu le privilège d'assister au désastre ! (Post-Scriptum : perso, j'adooooore!!!)...


N'allez pas croire que je noie le poisson en tentant de vous faire ingurgiter la critique (fuyante) d'un film de science-fiction que je n'aurais pas vu. Loin de moi l'idée d'entrer dans la peau de Didier Temple, héros malheureux de Rien sur Robert (Pascal Bonitzer) incarné par Fabrice Luchini à la fin du siècle dernier. Lequel osait faire la critique d'un film d'origine bosniaque sans l'avoir pourtant découvert. Se faisant par la suite humilier par un Michel Piccoli/Ariel Chatwick-West grinçant ! Pas fou, le bourdon ! Juste envie de reculer ce moment fatidique... Le temps que ma température corporelle redescende en cette fin de journée moite. Il est amusant de constater combien de nombreux et même, très nombreux cinéastes et scénaristes ont une idée archaïque d'hypothétiques civilisations extraterrestres. Si l'on doit dresser une liste de films contenant des créatures humanoïdes comme les envisagent concrètement les scientifiques et une seconde référençant celles dont l'apparence est au mieux comparable à celle de reptiles, devinez laquelle des deux ne contiendra pas sur une seule feuille de papier ! Alors, imaginez une créature immense, flasque et constituée d'une multitude de tentacules. Oui, vous avez deviné ! Une pieuvre. Un poulpe. Non mais sans déconner. Ouvrir le bal sous les mêmes oripeaux que le Cloverfield de Matt Reeves réalisé deux ans plus tôt (usage d'infra-verts, caméra portée à l'épaule, curseur du réalisme poussé à son paroxysme) pour nous servir une bestiole qu'on imagine mal avoir débarqué sur notre planète aux commandes d'un vaisseau spatial, ça le fait pas vraiment. Mais bon, vu que trois minutes de film ne se sont même pas encore écoulées, on va tout de même laisser sa chance à Monsters...


Tiens, d'ailleurs, un peu simpliste comme titre, non ? Alors, pour commencer, le film de Gareth Edwards, quel que soit ce que semble affirmer le synopsis, n'a pas grand chose à voir avec de la science-fiction. Les apparitions de créatures y sont rares et font plutôt appel au genre fantastique. Ensuite, le film semble tout d'abord s'intéresser aux rapports que vont entretenir Andrew Kaulder et Samantha Wynden. Le premier est journaliste pour le compte d'un homme qui lui a confié la sécurité de sa fille puisque les deux jeunes gens vont effectivement se retrouver au Mexique lors d'une période de trouble durant laquelle l'armée est en guerre contre des créatures hostiles qui se sont développées sur notre planète après que de micro-organismes s'y soient échoués six ans auparavant. Une croissance hors norme et en tout cas, pas très réaliste, mais bon. Ce qui le demeure en revanche, c'est l'aspect parfois documentaire de la mise en scène qui nous plonge au cœur d'une population cherchant par tous les moyens à fuir le conflit et à se réfugier aux États-Unis. Une allégorie mise en images à travers le retour de deux jeunes américains dans leur propre pays. Il faut reconnaître que Monsters possède certains atouts, comme ces séquences situées en pleine jungle du Costa-Rica. Malheureusement, en s'attardant un peu trop longuement sur les rapports humains, le réalisateur délaisse trop souvent l'action et les faits relatant la présence de créatures d'origine extraterrestre. Le film de Gareth Edwards, c'est un peu le Into the Wild (Sean Penn) ou le A Ghost Story (David Lowery) de la science-fiction. Un film parfois chiant comme la mort même si en comparaison, Monsters ne possède pas le même encéphalogramme plat que ses concurrents. Sept ans plus tard, le britannique Alex Garland reprendra le concept de la végétation mutant sous l'effet d'une présence extra terrestre avec son décevant Annihilation. Similaire dans son approche au très réussi District 9 de Neill Blomkamp, Monsters fait l'erreur grossière d'en rajouter dans le sentiment, effaçant ainsi pratiquement toutes les sous-thématiques pourtant passionnantes de son sujet : migration, invasion, action, guerre étant alors plus ou moins placés au second plan. Dommage...

 

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