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dimanche 22 mai 2022

Coupez ! de Michel Hazanavicius (2022) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Projeté en ouverture du 75ème festival de Cannes, le dernier long-métrage de Michel Hazanavicius est-il le nouveau signe ''pas très avant-coureur'' de la lente décrépitude que connaît l'événement depuis un certain nombre d'années ? Transformant la chose en revue de presse où se bousculent Volodimir Zelenski, ce valeureux président ukrainien qui ne veut surtout pas capituler face à l'envahisseur russe, ainsi que ce virus que l'on nomme ''Culture Woke'', c'est donc une œuvre apparemment toute petite qui ouvre le bal. L'impression que le festival de Cannes est désormais ouvert à tout et n'importe quoi ? Au fond, quelle importance ? Qui se soucie vraiment encore de l'événement, des films qui y sont projetés et des résultats annoncés moins de deux semaines après son lancement ? Coupez ! est cet étrange objet qui ne doit faire parler de lui que parce qu'il ose s'aventurer sur les terres japonaises et notamment d'un certain Kamera o tomeru na ! réalisé et monté par le cinéaste japonais Shin'ichirō Ueda en 2017. Et non parce qu'il s'impose, tout aussi minuscule que puisse sembler paraître le projet, comme l'une des curiosités de ce festival de Cannes cuvée 2022. Reprenant le concept de son homologue venant tout droit du pays du Soleil-Levant, Coupez ! est davantage que la série Z à laquelle sa première demi-heure renvoie le nouveau long-métrage du réalisateur français Michel Hazanavicius. Ce long plan-séquence qui fait l'objet d'un rejet massif de la part de celles et ceux qui sans doute, n'étaient probablement pas suffisamment préparés à ce type de spectacle. Car si le cinéma trash s'avère comme une seconde nature pour certains cinéastes japonais et une partie non négligeable du public, en France, mieux vaut avoir étudié ce concept avant de se rendre dans une salle de cinéma pour y découvrir Coupez !


Et encore... Connaître sur le bout des doigts ses classiques ne vaut pas comme un remède efficace à cent pour cent puisque apparemment, on peut être convaincu de l'utilité d'une telle pratique mêlant avec allégresse tripailles et irrévérence tout en étant curieusement allergique au film de Michel Hazanavicius. De cette fâcheuse habitude qui pousse on ne sait pourquoi, certains à juger d'une œuvre bien avant de l'avoir découverte. Si Kamera o tomeru na ! bénéficie d'un statut d’œuvre culte (mérité ou pas, là n'est pas la question), en comparaison, Coupez ! ne démérite absolument pas face à son concurrent direct. Bien au contraire car si l'on pouvait craindre que sa durée nuise au concept de film vaguement trash généralement compacté en une heure et demi tout au plus, les raisons expliquant cette rallonge portant la durée de cette version hexagonale à cent-dix minutes s'explique par des choix narratifs qui ont tous leur justification. Moins bordélique qu'il n'en a l'air, Coupez ! et une mise en abîme du cinéma. Le concept du film dans le film ne transpire pas uniquement qu'à travers ce tournage qui d'emblée part en vrille et expose un cinéaste et ses interprètes assaillis par d'authentiques zombies lors du tournage. Outre cette première demi-heure foutraque mais néanmoins filmée en un unique plan-séquence, le véritable potentiel de Coupez ! réside dans le récit qui au bout de trente minutes prendra la relève. Un long flash-back revenant sur le projet bien avant que la caméra du réalisateur (Romain Duris dans le rôle de Rémi) se mette à tourner. Michel hazanavicius s'emploie à décrire la personnalité de chacun. De l'arrogance de son unique star (l'acteur franco-britannique Finnegan Oldfield dans le rôle de Raphaël), le réalisateur se pliant à toutes ses exigences, à la gérance de tout ce qui concerne l'écriture, l'interprétation et la mise en place de ses actrices et acteurs.


''Ca pue, ça pue le vrai vomi''

''Mais non, c'est du faux qui pue pour de vrai...''


Le regard que porte Michel Hazanavicius sur son réalisateur s'avère parfois miraculeux. Un individu conscient des difficultés auxquelles il va devoir faire face et des concessions qu'il devra également parfois accorder. Le réalisateur, le vrai, filme son acteur sous des angles qui permettent au film de lui offrir ce ton ''documentaire'' qui en de rares occasions prend le relais d'une histoire aussi burlesque qu'invraisemblable ! Michel Hazanavicius n'en oublie pas pour autant certains des corps de métiers parmi les plus importants liés au cinéma, maquilleurs, cameraman (ici, en vue subjective), bruiteur et compositeur (Jean-Pascal Zadi dans le rôle de Fatih) et bien entendu, acteurs. Doté d'une troisième partie, le film observe le tournage sous un angle différent et révèle des situations sous un jour nouveau. Par rapport à l’œuvre de Shin'ichirō Ueda, celle de Michel Hazanavicius apporte un peu de sang frais et démontre surtout que derrière ses allures de film (faussement) fauché, Coupez ! bénéficie d'une authentique écriture. Maintenant, le débat reste ouvert. Qui de Shin'ichirō Ueda ou de Michel Hazanavicius a signé la meilleure version ? C'est à chacun de se faire sa propre opinion. La mienne est déjà faite. Et puis, découvrir Grégory Gadebois en zombie ou Romain Duris en cinéaste hystérique valent vraiment le détour...

 

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